C’est le 22 décembre 2007 que les jeunes élèves officiers de la 10e promotion, venus du Togo, du Bénin, du Niger, du Mali, du Gabon et du Burkina, ont foulé pour la première fois, la terre nahourienne pour leur stage. Une aventure incertaine qui, selon Clément Kaboré, délégué de la promotion, n’avait rien à voir avec les "mises en scène hollywoodiennes", tellement la formation a été longue et pénible. Et le commandant de l’AMGN, Auguste Barry, d’expliquer dans un humour savamment élaboré que cette promotion a été moulée dans la rigueur, la sueur et quelquefois dans le sang. En somme, la première année du stage a consisté en l’acquisition des niveaux de formation militaire initiale, certains ayant été recrutés de l’université. La 2e année a été consacrée au combat Sahel, à un voyage d’étude au Ghana. Au nombre de 36 dont une fille, ce sont 33 qui ont été jugés dignes de porter l’épaulette et de recevoir leur diplôme de chef de section d’infanterie. Toutefois, faut-il le rappeler, ils étaient 35 stagiaires au départ et en fin de première année, 5 ont été radiés et en début de la 2e année, 6 nouveaux ont été intégrés. Ce qui a donné un effectif de 36 stagiaires. Fait remarquable, c’est une fille, Pélagie Kaboré, la première EOA des Forces armées nationales, qui a été major de cette promotion baptisée Promotion Espérance par le chef de l’Etat qui a remis à Mlle Kaboré ses insignes de sous-lieutenant. Ainsi, a dit le chef de l’Etat au sujet des promesses de cette jeune sous-officier, "ses résultats sont un indicateur de ce que la gente féminine peut apporter aux armées, en espérant que cela puisse susciter des vocations féminines pour le métier des armes..."

Revue de troupes, allocutions du délégué de promotion, du commandant de l’AMGN et du chef d’Etat-major général des armées, baptême de la promotion par le Président du Faso, remise des épaulettes, transmission de flambeau, prestation de serment, défilé de troupes et feux d’artifice ont comme à l’accoutumée, ponctué cette cérémonie qui a failli être gâchée par la pluie. Mais, comme ils en ont l’habitude, ces soldats, jeunes comme anciens, ont dû braver les averses du ciel pour permettre à la cérémonie de se dérouler comme d’habitude. Ces nouveaux officiers qui s’apprêtent à intégrer la grande famille militaire, ont par la voix de leur délégué, traduit leurs sentiments de joie, de satisfaction et d’angoisse. Angoisse par rapport à ce qui les attend et tristesse de se séparer. En rappel, l’AMGN a formé en dix promotions d’EOA, 55 jeunes officiers au profit des forces armées étrangères. Depuis un an et demi, l’école se fait le devoir de professionnaliser la formation pour répondre aux impératifs de l’excellence et de son rayonnement, de revisiter les curricula de la formation afin qu’elle réponde aux exigences d’un monde en perpétuel changement et afin d’améliorer les conditions de vie et de travail pour optimaliser les ressources.

Par Nouffou ZONGA (Collaborateur)

Le Pays