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Didier Ouédraogo, chef de service exploitation de la météorologie de l’ASECNA : "Il est impossible de prévoir une quantité de pluie à un point et à un moment donnés"

Publié le jeudi 3 septembre 2009 à 02h39min

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Didier Ouédraogo

Pendant près de onze heures d’horloge, une pluie torrentielle s’est abattue sur Ouagadougou ce mardi 1er septembre 2009. Un déluge qui a inondé presque tous les quartiers de la capitale. Le chef de service exploitation de la météorologie de l’ASECNA, Didier Ouédraogo revient sur cette pluie exceptionnelle et tente d’en donner les causes.

Sidwaya (S.) : Quelle est la quantité d’eau tombée sur Ouagadougou hier ?

Didier Ouédraogo (D.O.) : La pluie d’hier a fait un total de 263,3 mm d’eau depuis le début vers 4h du matin jusqu’à la fin aux environs de 15h 50mn. En jetant un coup d’œil sur les séries chronologiques des différentes stations synoptiques, cette quantité d’eau bat le record sur l’ensemble du territoire. C’est vrai que nous avons enregistré des pluies dépassant 200 mm soit à Ouahigouya ou à Bobo-Dioulasso.
Le record de Ouagadougou n’était que de 116 mm. C’est donc une première dans la capitale burkinabè et en même temps un record national.

S. : Qu’est-ce qui explique ces 263,3 mm d’eau en une journée ?

D.O. : C’est une situation exceptionnelle. Car en général, la pluviométrie dans notre région est beaucoup plus axée sur les perturbations qui se déplacent d’Est en Ouest. Lorsque cela se passe ainsi, les pluies sont souvent accompagnées de vents ou de légers vents. Et tout se passe normalement. Mais ce qui est particulier dont la pluie d’hier, c’est que les perturbations ont été bloquées à l’Ouest de notre pays par un système que nous appelons dorsale. Il s’agit d’un système de ce qui ne bougeait pas pratiquement. Comme je l’ai déjà souligné, les perturbations se déplacent d’Est en Ouest sous forme d’ondes. Cela veux dire qu’il y a des creux et des crêtes.
Le creux qui était axé Nord-Sud sur le mauritanien-Mali-Guinée, ne bougeait pratiquement pas. Le système était donc emprisonné dans la crête. Il fallait donc obligatoirement qu’il se vide de son eau, les conditions météorologiques étant favorables à la convection.
Ce qui fait que lorsque la pluie a commencé, le système n’a fait que se décharger de son eau jusqu’à ce qu’il ait un léger déplacement du système, mettant fin ainsi à la pluviométrie d’hier.

S. : Est-ce que vos services avaient prévu une telle quantité d’eau ?

D.O. : Naturellement, on prévoit toujours la pluviométrie. On prévoit aussi les passages des perturbations sur l’ensemble du pays. Elles ne sont pas étrangères au système de pluviométrie au Burkina Faso.
On sait que les mois de juillet, août, septembre sont les plus confrontés à ce système. A cette période, nous suivons ces perturbations depuis le début à l’Est jusqu’à l’Ouest du pays. Mais la difficulté réside dans la prévision de l’intensité de la pluie liée à ces perturbations.
C’est une intensité que nous ne pouvons malheureusement pas prévoir.
C’est l’une des principales limites des connaissances actuelles en la matière, car au jour d’aujourd’hui, il est impossible de prévoir une quantité de pluie à un point et à un moment donnés.

S. : Quelle pourrait être la situation dans les jours à venir ?

D.O. : On peut avoir encore des pluies exceptionnelles. Ce sont des perturbations qui se déplacent. Tant que les creux seront bloqués et le système chargé suffisamment d’eau, on assistera à d’abondantes précipitations. Mais il faut noter que les perturbations ne sont pas les mêmes. Ce qui veut dire qu’à tout moment nous ne sommes pas à l’abri de tels phénomènes naturels. Le Sénégal a vécu ses inondations, Ouagadougou vient aussi de vivre le phénomène. Peut-être que d’autres localités vivront ces situations les prochains jours.

Propos recueillis par Alban KINI
Simplice HIEN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2009 à 03:28, par un burkinabe vivant a l’est des USA En réponse à : Didier Ouédraogo, chef de service exploitation de la météorologie de l’ASECNA : "Il est impossible de prévoir une quantité de pluie à un point et à un moment donnés"

    il y’aura beaucoup de pluies dans les 12 jours avenir donc soyez pudent en commencant demain a 11h TU jusqua vendredi 17h TU j’aura encore de fortes averses sur ouaga je n’ai pas besion dela meteo des charlatans comme asecna pour ca .

  • Le 3 septembre 2009 à 08:31, par Veritard En réponse à : Didier Ouédraogo, chef de service exploitation de la météorologie de l’ASECNA : "Il est impossible de prévoir une quantité de pluie à un point et à un moment donnés"

    c’est pas étonnant ; plusieurs fois, la météo burkinabé a été prise en contre-pieds meme en dehors du déluge ! il faut de la qualité sur tous les aspects ; sinon les explications ne manquent pas, vous en etes champions !
    Que Dieu nous aide seulement !!!!!!!!!!!!!!!
    une Météo pas mieux que le "douatou" comme l’appellent mes freres Gourunsi de Po

  • Le 3 septembre 2009 à 14:01, par mouton noir En réponse à : Didier Ouédraogo, chef de service exploitation de la météorologie de l’ASECNA : "Il est impossible de prévoir une quantité de pluie à un point et à un moment donnés"

    ok peut être on n’est pas Dieu pour prevoir la quantité de pluie d’un moment donné mais il y a franchement des choses qui ronge la bile
    je ne comprends pas pourqui dans nos pays africain, on cherche toujours que l’irréparable arrive avant de chercher les secours
    263 mm de pluie, on est d’accord c’est pas courant mais c’est pas non pluie le grand deluge.
    quand on voit l’etat d’encombrement dans lequel nos villes sont : pas de système d’évacuation reflechis, on constuit au hasard dans le lit des cours d’eau ; on s’en gnagne en un mot de la prevision or gouverner,- c’est prevoir-et bien faudrait pas s’atendre à autre chose que cela. je suis certain, quasiment sur que si des plans d’evacuation existaient, yalgado n’allait pas être inondé, les bas fonds dont on parle ne le sauraient pas ! quand on attribue à taord et à travers des ok d’occupations de lieux sans viabilisation serieuse, et bien c’est l’imprevision qui amène ca ! j’en suis totalement deçu à me dedander de Ouaga à Dakar en passant par cotonou, etc.. si nos gouvernants reflechissent à nous.
    et regardez ce qui va suivre, on va tout simplement essayer de colmater les brêches, sans tirer leçon de ce qui est arrivé pour que si par miracle, on etait confronté à cette situation, on puisse réagir.
    Tant qu’il n’y a pas de politique de vision durable, aucun pays ne peut emerger.
    il n’y a qu’à voir l’exemple des pays du soleil levant pour s’en rendre compte

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