Ils sont estimés à environ mille personnes, les Burkinabè qui ont choisi le pays de Denis Sassou N’Guesso comme terre d’immigration. Lors du séjour du Président du Faso, Blaise Compaoré, à Brazzaville les 13 et 14 juillet 2009 pour prendre part à l’investiture de son homologue congolais, ils ont saisi cette opportunité pour rencontrer le premier des Burkinabè. La rencontre a eu lieu au pied-à-terre du chef de l’Etat. De cet échange avec le Président du Faso, il ressort que les ressortissants burkinabè résidant au Congo sont dans plusieurs domaines d’activités. Disséminés dans diverses localités du pays dont la plupart à Brazzaville et à Pointe Noire les grandes villes, nos compatriotes, outre quelques-uns qui travaillent dans des organisations, africaines et inter-nationales, sont dans le commerce, l’agriculture.

Certains, comme le consul honoraire du Burkina Faso à Brazzaville, Souley Ouédraogo ont créé des entreprises qui fonctionnent bien. “Mon domaine d’activité concerne l’étanchéité des bâtiments. Et ici il pleut beaucoup, donc il y a toujours du travail...”, confie Souley Ouédraogo. Regroupés au sein de l’Association des ressortissants Burkinabè, résidant au Congo (ARBURCO), les burkinabè selon les membres de la délégation à la rencontre, sont bien intégrés. “Les Congolais ont une image positive du Burkina Faso. Dans les débats, certains d’entre eux, et pas des moindres, citent notre pays en exemple en matière de développement. Les Congolais estiment par exemple que notre pays est très en avance dans l’agriculture sur certains pays comme le leur. Nous sommes fiers quand nous entendons ce genre de propos. C’est la preuve que nos autorités travaillent bien pour le développement du pays au profit de ses hommes...”, a laissé entendre le consul honoraire au Président du Faso.

Une intégration réussie mais...

Même si leur intégration est réussie, il n’en demeure pas moins qu’ils rencontre des difficultés sur leur terre d’accueil, notamment celles liées au visa d’entrée en terre congolaise et ce qu’ils ont appelé le droit d’établissement. Sur ce plan, le consul honoraire, Souley Ouédraogo, cite les exemples du Bénin et de la Côte d’Ivoire qui ont signé des accords avec le Congo accordant des facilités à leurs ressortissants résidant dans ce pays. “Les Ivoiriens et les Béninois n’ont pas de problèmes. Nous souhaiterions que nos autorités en fassent de même avec leurs homologues du Congo. Cela va nous permettre de circuler sans problèmes et d’exercer nos différentes activités...”, a expliqué le porte-parole de la délégation, Souley Ouédraogo. Beaucoup de Burkinabè au Congo veulent se lancer dans l’agriculture. Quelques-uns mènent déjà cette activité mais ils rencontrent des difficultés, les autorités de leur pays d’accueil étant un peu réticentes pour leur accorder des facilités.

C’est pourquoi les Burkinabè du Congo estiment que des accords entre les deux pays pourraient être signés dans ce sens afin de leur donner des opportunités. Comme autres préoccupations, nos compatriotes ont demandé au Président du Faso d’œuvrer à ce qu’ils puissent avoir des facilités d’acquisition de parcelles au Burkina Faso notamment avec des structures comme la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR). “C’est avec plaisir que nous recevons, lorsque nous sommes en déplacement hors du pays, nos compatriotes...”, a dit d’emblée Blaise Compaoré à la délégation. Il leur a demandé de rester toujours en contact avec la mère patrie. Il les a invités à prendre part à la construction nationale car le développement du pays doit être l’œuvre de tous les Burkinabè qu’ils soient à l’extérieur ou à l’intérieur.

Il leur a également expliqué les efforts qui ont été faits ces dernières années pour amener le Burkina Faso au niveau de développement qu’ils connaît aujourd’hui. Des résultats palpables ont été enregistrés même s’ils ne sont pas “spectaculaires”, selon lui. C’est le cas par exemple du taux de scolarisation qui est passé de 40 à plus de 70% en moins de dix ans. Blaise Compaoré a en outre invité ses compatriotes du Congo à avoir toujours des comportements exemplaires pour mériter l’estime que les populations de leur pays hôte ont d’eux. “Nous sommes toujours réconfortés d’apprendre que les autres pays ont une image positive du Burkina Faso. C’est grâce aussi à vous...”, a souligné Blaise Compaoré à ses compatriotes du Congo. Quant à leurs préoccupations à lui soumises, il les a rassurés qu’il œuvrera à trouver des solutions.

Etienne NASSA (paratena@yahoo.fr)

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