LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Système éducatif : Un rendement en régression

Publié le lundi 17 août 2009 à 00h54min

PARTAGER :                          

L’école burkinabè se porte très mal. Enseignants, encadreurs, parents d’élèves sont unanimes sur la baisse de la qualité de l’éducation. Les réformes engagées au niveau de l’enseignement de base et du secondaire montrent déjà leurs limites. Des conditions de travail et d’études difficiles et qui se détériorent. Des effectifs pléthoriques dans les établissements d’enseignement général du public avec des rendements médiocres.
Les acteurs du monde éducatif met en cause les reformes. Ils proposent un débat élargi sur la crise de l’éducation.

Le taux de scolarisation au niveau du secondaire est très faible. A l’exception du Niger tous les pays voisins ont un taux de scolarisation supérieur à celui du Burkina. Le gouvernement bien qu’il encourage la scolarisation montre son incapacité à offrir des conditions de vie et d’études, un enseignement de qualité à ces "privilégiés". Les taux d’admission aux différents examens montrent que le système éducatif n’est pas performant. La qualité de l’éducation, en dépit des reformes, se détériore.

En dehors du primaire, le taux d’admission au Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) et du baccalauréat n’atteint pas 50% Le BEPC enregistre le taux le plus faible ( CEP autour de 70%, BEPC BAC 36,13%.). Certes, le taux d’admission au Certificat d’études du primaire (CEP) a augmenté, mais cela serait lié au système d’évaluation imposé par le ministère de l’Enseignement de base.

Avec le retour à l’ancienne formule du baccalauréat, le taux d’admission a sensiblement augmenté. D’ailleurs, la formule de 1996, imposée par l’équipe de l’ex-ministre des Enseignements secondaires, Mélégué Maurice Traoré, a été jugée très sélective quelques années après son application.
Le secrétaire général du Syndicat National des travailleurs de l’Education et de la Recherche (SYNTER), Mamadou Barro, indique que les examens nationaux et de classe de passage sont des outils pour mesurer la performance du système éducatif.

Selon les enseignants, la chute des taux d’admission obligeant parfois les autorités à revoir le système d’évaluation est une conséquence de la qualité de l’éducation. Le constat que dressent les enseignants sur le niveau de leurs élèves est parfois inquiétant. Certains estiment que la situation va de mal en pis. De nombreux enseignants sont désarmés, désorientés face aux difficultés. Les plus pessimistes se laissent aller au découragement et se limitent au strict minimum. Ils estiment que la lutte est perdue d’avance. "Qu’est-ce qu’on peut faire ? Nos efforts sont vains, les enfants n’ont plus la tête aux études.", se demande Mathias Kaboré, professeur de mathématiques.

Un taux de déperdition très élevé

"Les enfants PDDEB" laissent découvrir la qualité de la reforme du système de l’enseignement de base. Le PDDEB prévoit d’ici 2010 un taux de scolarisation de 78%. Le Burkina s’est engagé avec beaucoup de pays dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour un taux de scolarisation de 100% d’ici 2015. Un accent a été donc mis sur le quantitatif. Le revers, c’est la chute de la qualité.
Les professeurs du secondaire constatent que les élèves qui arrivent en classe de 6e n’arrivent même pas à suivre les cours. Certains ne savent ni lire ni écrire correctement. Dans ces conditions, il est difficile de demander à ces derniers de mémoriser la leçon dictée par l’enseignant. Des enseignants se demandent parfois ce que l’enfant a appris dans le cycle primaire. "Il se trouve des enfants en 6e qui ne peuvent pas écrire leur nom. Pourtant, ils ont le CEP, c’est triste, j’ai souvent pitié de ces enfants, leur formation a été bâclée", affirme un enseignant. A la fin de l’année, une bonne partie de ces élèves sont renvoyés à leurs parents. Le danger, c’est l’effet de contagion.

Ceux qui n’arrivent pas à s’accrocher à la locomotive entraînent avec eux certains élèves qui ont les capacités de réussir. Les premières classes du secondaire sont les plus pléthoriques avec au moins 90 élèves dans le public. Une étude réalisée en 2006/2007 par le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique (MERSS) montre que les rendements sont médiocres. Le taux de redoublement et d’abandon est très élevé. Il est de 20% à tous les niveaux de l’enseignement. Sur 10 enfants qui arrivent en classe de 6e, 5 feront la troisième et 2 atteignent la classe de terminale. Le taux d’achèvement est de 13% au premier cycle du secondaire. La même enquête indique que le goulot d’étranglement est important entre le premier et le second cycle. Sur 100 élèves en 6e, au plus 74 sont admis en 5e, 27 en 2nd et 15 en terminale. Le secrétaire général du Synter affirme qu’avec les 15 classes de 6e au lycée Zinda de Ouagadougou qui comptent 1700 élèves ; seulement 700 ont la chance d’atteindre la classe de 3e.

Les statistiques du MESSRS montrent que le succès au BEPC a chuté ces trois dernières années. Elles révèlent d’autre part que l’écart se creuse entre ceux qui arrivent en troisième et les élèves qui poursuivent. Un enfant sur 20 achève le second cycle. Le taux est de 6%. La situation varie selon les régions. Le rendement est encore faible dans certaines régions, surtout au Sahel. Cette contre performance de l’école oblige certains parents à prendre des répétiteurs pour encadrer les enfants. Enseignants comme étudiants en ont fait une seconde activité. Les besoins augmentent chaque année. L’activité s’intensifie et s’organise. Mais c’est un privilège que peut s’offrir une petite minorité.

Le PDDEB, un programme inefficace

Les acteurs du primaire sur qui certains de leurs collègues du secondaire rejettent cette responsabilité s’en défendent.
La reforme de l’enseignement de base interdit de faire redoubler un enfant à l’intérieur d’un sous cycle. Leur nombre est plafonné entre les sous cycles. "Il est interdit de faire redoubler un enfant au CP1, CE1, CM1 même s’il a zéro de moyenne", indique Matinou Diasso, instituteur à Léo. De même que des circonscriptions d’enseignement excellent maintenant dans la tricherie. Les textes stipulent que les notes à l’examen vont de zéro à 10, mais des inspecteurs obligent les examinateurs à maintenir ces notes au dessus de 06. Un instituteur affirme que des copies ont été triées et recorrigées. Certains élèves qui ne méritaient pas le CEP l’ont obtenu. Tout le monde est au courant. "C’est pour gagner des récompenses", confie-t-il.

Le regard de l’élève inspecteur de l’enseignement du premier degré, David Thombiano, porte plutôt sur la prestation des instituteurs. Ils estiment que beaucoup d’enseignants ne sont pas à la hauteur de leur tâche. Les prestations sont médiocres. La production au niveau des maîtres a baissé. Le sérieux et la rigueur dans le travail n’existent plus chez beaucoup d’enseignants. Selon l’inspecteur, les problèmes sont liés surtout à la baisse de la qualité de la production des instituteurs. Romuald Borro, instituteur dans une circonscription de Kaya, reconnaît également que certaines prestations, c’est pour justifier les fins de mois. Il ne partage pas toutefois l’analyse de David Thombiano.
Les éducateurs avertissent le gouvernement sur les objectifs du PEDDEB. Ils estiment qu’il faut "opérer un choix entre l’atteinte des OMD ou fixé des objectifs, moins ambitieux, mais plus compatible avec la construction d’un appareil de formation plus solide et stable".

La crise de l’éducation, reflet de la crise sociale

Tous les acteurs du système éducatif sont unanimes. L’éducation traverse une crise très profonde. La baisse des rendements n’est qu’une conséquence de cette crise. Les causes et les appréciations sont cependant diverses. Pour le Synter, la principale cause, c’est le désengagement de l’Etat. L’Etat n’investit plus dans l’éducation et le social. La privatisation est encouragée à travers le développement du privé. Le secteur privé enregistre aujourd’hui une dynamique perceptible. Le public représente 51% contre 49% pour le privé. Les chiffres du MESSRS indiquent que le privé a autant de classes que le public. Selon certains analystes, les années prochaines, le privé dépassera largement le public. Cependant, dans le privé, de nombreux établissements "privilégient l’argent à l’efficacité", déclare Mamadou Barro. C’est une mesure des bailleurs de fonds à travers le Programme d’ajustement structurel, revisité dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. La part de l’Education dans le budget national est de 17%.

Le ministère des Enseignements secondaire et du supérieur représente 7%. Le reste est financé par les partenaires techniques. Au niveau du primaire, ce sont les partenaires financiers, les institutions internationales qui imposent leur modèle d’éducation à travers le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB). La reforme n’est pas bien appréciée par les enseignants. David Thombiano demande à l’Etat un sacrifice pour mobiliser des ressources propres. Ce qui permettra au Burkina de s’affranchir du diktat des bailleurs de fonds, pour asseoir une politique d’éducation performante. Dans les pays émergents d’Asie, 40% du budget national est consacré à l’éducation, la formation des ressources humaines. "Ces pays ont compris qu’il n’ y a pas de développement sans des ressources humaines bien formées", affirme le secrétaire général du Synter.

L’investissement dans l’éducation est faible

L’insuffisance des investissements au niveau du secondaire a détérioré les conditions d’études et de travail des établissements. Le fonctionnement de ces établissements devient très difficile. Chaque année scolaire est un cauchemar pour les enseignants, mais aussi pour les élèves. Les salles de classe sont insuffisantes, entraînant des effectifs pléthoriques. Ce qui est paradoxal, c’est qu’au moment où le gouvernement multiplie les infrastructures et le nombre d’élèves au primaire, la réalisation d’infrastructures au secondaire et au supérieur est fait aux compte-gouttes. Le public comme le privé, au niveau du secondaire, souffrent des effectifs élevés, même si le privé n’est pas accessible à tout enfant. Dans certains établissements secondaires, les classes inférieures ont souvent 100 élèves. Dans le public, les enquêtes montrent au moins 79 élèves par classe. Pour Mamadou Barro, les effectifs pléthoriques constituent un facteur d’échec scolaire. Avec un grand nombre, l’enseignement individualisé est difficile. L’enseignant doit pourtant suivre chaque élève. Dans une telle ambiance, de nombreux élèves n’arrivent pas à suivre. Ce qui amène les enseignants à ne s’intéresser qu’à ceux qui brillent. Les autres ne sont pas suivis.

Des études, avertit l’Etat, que "le risque est grand de construire une machine traitant des flux importants, mais rejetant au bout du compte une proportion considérable de déchets, de jeunes qui ne sont pas analphabètes, mais pas vraiment alphabétisés". Le problème touche également le primaire, malgré la construction des salles de classe grâce au programme PDDEB. L’inscription des enfants a été encouragée et les infrastructures n’ont pas suivi. Les classes sont bourrées et des paillotes servent toujours de cadres d’étude. "Je donnais les cours sous un arbre. Après nous avons rejoint une maisonnette. Les élèves sont assis au pied du tableau", affirme un instituteur.
Aux effectifs pléthoriques se greffent les conditions matérielles des écoles et des établissements secondaires. La contre performance s’explique aussi par ces conditions de travail médiocres.

De nombreux établissements ne disposent pas de bibliothèques. Les bibliothèques qui existent ne sont pas bien fournies. Au niveau du privé, plus de 70% n’ont pas de bibliothèque. Les professeurs n’ont pas de matériel didactique pour préparer leur cours.
Certains établissements font recours aux associations des parents d’élèves (APE) pour couvrir des charges de fonctionnement. Mais ces APE sont devenues "une boite à sous" pour des responsables d’établissements et le Bureau APE. Le secrétaire général du Synter affirme qu’au lycée Zinda, le bureau n’a pas été renouvelé depuis 09 ans. Au cours de l’année 2007/2008, ce bureau n’a pas pu justifier la disparition de la somme de 19 millions. "Ce sont des structures illégales. On adhère librement à une association, on ne force pas les gens", déclare-t-il. Les professeurs mettent le livre au cœur de la formation des élèves.

Cependant, ils constatent que les élèves ne s’intéressent plus à la lecture. Le professeur de philosophie, Eric Kinda, n’est pas surpris par cette situation. Les enfants baignent dans une civilisation de l’image et du son. La lecture est en recul même au niveau des adultes. Pour cet enseignant, la société burkinabè est une société transparente. Elle n’est que le reflex des cultures extérieures. Une analyse que partage l’élève inspecteur David Thombiano. Il fait une relation entre les prestations médiocres des instituteurs et l’auto formation. Celui-ci déclare que les instituteurs ne se cultivent plus. La volonté de se former, le besoin du savoir n’existe pas.

Si au niveau du primaire, le programme PDDEB a permis d’augmenter le nombre d’enseignants, le secondaire souffre d’un déficit en ressources humaines. Des établissements publics font de plus en plus recours aux étudiants pour pallier ce déficit. Le recrutement au niveau des matières scientifiques pose problème. "On cherche à recruter, mais les gens ne viennent pas", indique Mamadou Barro. Les cas d’abandon et de disponibilité ne cessent d’accroître. "C’est parce que la fonction enseignante n’est pas attrayante". Celui-ci fait savoir également que certains sont en transition.

Certes, les recrutements au niveau du primaire sont plus importants qu’au secondaire, mais les acteurs constatent que la quantité a pris le dessus sur la qualité. Les écoles de formation ne produisent plus de ressources humaines compétentes. La durée de formation est très courte pour une bonne formation et le mode de recrutement inadapté. "Avec deux ans, on était pas bien outillé, maintenant que c’est quelques mois, c’est encore difficile", indique l’instituteur Romuald Boro.

La formation continue sur le terrain à travers les groupes d’animation pédagogique et les conférences ne sont que des rencontres d’informations et de débat. Les encadreurs ne peuvent pas remplir leur mission, faute de moyens logistiques. La médiocrité de la formation se répercute au niveau de la prestation et des élèves. Des acteurs de l’éducation pensent que cette politique est absurde. Il est impossible de produire des ressources humaines de bonne qualité dans les écoles si les ressources humaines chargées de cette formation sont insuffisantes, mal formées, incompétentes. Une étude récente montre que le Burkina souffre du manque d’une bonne politique de ressources humaines.

L’enseignant a perdu sa fonction sociétale

Eric Kinda, enseignant de philosophie au Lycée

La relation élèves/enseignants d’une part et d’autre part enseignants/parents d’élèves s’est dégradée. La fonction enseignante est dévalorisée. "Que vaut un professeur devant un petit vendeur" demande Eric Kinda. Le poids social de l’enseignant est aussi déterminant dans la performance de l’éducation. Un sergent de l’armée toucherait 35 000f cfa comme indemnité de logement contre 30 000 f cfa pour un professeur des lycées qui a un Bac + 5. L’enseignant de philosophie pense qu’il faut revoir le statut des enseignants, le cadre de travail et valoriser le revenu. Le secrétaire général du Synter affirme que de nombreux professeurs accumulent entre 45 à 50 heures de travail reparties dans le privé et le public. Il est impossible d’attendre de meilleurs rendements de ces enseignants. Ces pratiques sont mêmes déplorées par les professeurs. "Aucun professeur ne va risquer sa vie dans les rues, s’il était bien traité. En fait, c’est une illusion du bonheur, c’est de l’engrenage", fait savoir Eric Kinda. Certains professeurs deviennent des répétiteurs dans les familles. Ces répétiteurs subissent les caprices des enfants et l’image de l’enseignant en prend un coup. "Tu vends ta dignité, tu n’es plus un enseignant, mais un mercenaire aux yeux des enfants", souligne-t-il avec amertume.

La fonction enseignante est en état de déconsidération auprès de la population à cause de la rémunération et des conditions de vie. Selon les enseignants, les conditions actuelles sont difficiles, pénibles, moins valorisantes. Les salaires sont insuffisants au regard de la tâche. Certains tombent dans le découragement et ne remplissent que des formalités. Ce qui consiste à donner les cours et faire des évaluations. Les enseignants pensent que la valorisation de leur statut est indispensable au regard de leur fonction dans la société. Il faut d’abord investir. La qualité et les bons fruits dépendent de l’engagement des moyens et de reconnaissance matérielle. Pour que l’investissement porte fruit, la formation à l’école doit permettre d’obtenir les cadres bien formés dont le pays a besoin. L’enseignant reste un personnage clé, une référence pour les parents, les élèves. Mamadou Barro pense qu’il faut en tenir compte dans le traitement des contraintes et des exigences du métier.
Les élèves partagent les mêmes déboires que leurs enseignants. Ils sont pour la plupart issues des familles pauvres. Des enfants suivent des cours à jeun. Les conditions de vie laissent peu de chance de réussite à ces enfants.

L’éloignement des établissements et la démission des parents sont également des facteurs favorisant les abandons et les déperditions. Les parents ne suivent plus leurs enfants, ils sont laissés aux enseignants.
La crise du système éducatif est complexe et multiforme. Ce n’est qu’une expression de la crise de la société burkinabè. C’est pourquoi Eric Kinda croit que des reformes isolées ne vont pas améliorer la situation. La solution passe par une refonte de la société. Il affirme que c’est un long travail. "Quand la société va bien, l’école se porte bien", affirme-t-il. Il estime que le pays traverse une crise des valeurs. La famille est en crise. L’autorité parentale n’existe plus. La chute de l’autorité parentale est due à l’irresponsabilité de certains parents, mais aussi aux conditions matérielles des parents. La société végète dans la médiocrité, la culture du gain facile est encouragée. Les enseignants et les élèves baignent dans ce climat malsain.

Pour lui, une bonne reforme devrait s’appuyer sur la valorisation du savoir. Les grandes nations sont construites plutôt par le savoir que par l’avoir. Les enseignants pensent qu’il est tant d’élever le savoir, de combattre la médiocrité et d’investir dans la formation des ressources humaines. Tout effort de développement sera vain sans une telle politique .

Abdoul Razac Napon

L’Evénement

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 août 2009 à 19:12, par Machiavel En réponse à : Système éducatif : Un rendement en régression

    L’auteur de cet article a tellement raison que tout autre commentaire pourrait lui enlever des points. Néanmoins, il faut reconnaître qu’il y des préalables qu’il faut résoudre avant de se lancer dans une réforme, ce qui n’a pas été fait par cette équipe qui a montré ses limites. En effet, la réforme d’un système éducatif suppose que l’on déjà une politique sur quelle ont veut opérer des changement notables. En d’autres termes, on opère un diagnostic sérieux du sous-secteur et l’on procède à des propositions techniques et institutionnelles qui vont accompagner cette réforme. On se souvient encore que la même dame criait à qui veut l’entendre que l’éducation n’a aucun problème pendant qu’elle est sur la veste chantier de la réforme. C’est dire que quelqu’un n’a pas compris ce qu’il faut reformer et pourquoi réformer. Il faut faire le bilan de cette reforme et vous allez voir combien cela a coûté et quel en est l’impact ?
    Franchement, l’éducation est une œuvre sérieuse et confier à l’éducation de base à quelqu’un de ce niveau de connaissance et de compétence n’est certainement pas le bon choix que le pays a fait. Nous allons le payer cher pendant que ces acteurs ministériels ont envoyé leurs enfants au Canada… Le temps est venu de confier ce ministère à un technicien aguerri qui devra procéder à la création des académies (décentralisation) et parachever les transferts ce compétences aux structures déconcentrées. En outre, les écoles de formation des enseignants du primaire devront relever leur niveau de recrutement et se muer en structure de niveau universitaire. Des cycles de formation continue ainsi que des perspectives d’évolution autre que inspecteur et conseiller vont nous permettre d’arrêter l’hémorragie des maîtres d’écoles qui n’ont d’autres choix que de fuir vers les bureaux. L’éducation est un système qu’il faut confier à un bon ministre qui va créer des directions fortes et compétentes. C’est bien à ce prix que nous allons avoir l’espérance tant souhaitée. Eduquer ou périr, tel doit être nous slogan dans ce domaine. Affaire à suivre…

  • Le 18 août 2009 à 04:57, par Socratès En réponse à : Système éducatif : Un rendement en régression

    Remerciements à Napon pour son effort d’enquête.Mais qu’il reconnaisse la baisse du niveau éducatif se ressent partout dans le monde.C’est une crise qui touche les 5 continents.
    Elle est liée surtout au désintéressent des enfants pour l’école et au coût très élevé de la scolarisation pour les
    parents.Pour le cas des pays nantis,les nouvelles technologies(tv,ordinateurs,jeux vidéo,etc)font que les enfants ne revisent pas les cours reçus en classe d’où la chute du niveau.En ce qui concerne les pays pauvres(burkina) plusieurs facteurs ont été cités dans l’article précédent du journaliste.Cependant, il faut noter,même si certains ne sont pas de mon avis, que l’absence du châtiment corporel dans les classes font que les enfants se soucient peu de leurs devoirs.Les anciens ne me diront pas le contraire car ils en savent quelque chose.Il ya 15 à 20 ans de ce là,les parents n’avaient pas besoin de dire à un élève de prendre ses cahiers pour réviser mais, il le faisait de son propre gré parce qu’il savait ce qui l’attendait si sa langue le fourchait en recitant une leçon.
    Dans les années 90,l’Allemagne avait tenté de réintégrer le châtiment corporel dans son système éducatif jusqu’en troisième ;mais cette proposition de loi n’avait pas passée à l’Assemblée.Au Burkina, il faudrait aussi noter une chose ;cést la restitution des anciennes écoles de l’Eglise catholique aux sacerdotes.Ce phénomène a diminué considérablement les effectifs pléthoriques dans les classes.Cela peut donner des enseignements de qualité.Mais le système est sélectif et entrain un grand abandon numérique des élèves dans la rue parce que n’ayant pas trouvé une école de proximité.Par exemple "l’école quinima A" de Bobo qui comptait plus de 700 écoliers, est aujourd’hui à moins de 200 élèves parce qu’elle a été transpassée aux "Soeurs"

  • Le 14 novembre 2017 à 17:11, par SAWADOGO WINDPANGA JOEL En réponse à : Système éducatif : Un rendement en régression

    Je voudrais vous remercier pour cet article fort enrichissant pour qui veut s’imprégner de la situation de l’éducation dans notre pays.

    J’aimerais avoir la source complète : le n° et la date du Journal (l’"Evènement" je crois)

    Je vous remercie.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique