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CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

Publié le mardi 28 juillet 2009 à 00h57min

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Se déplacer dans la capitale, surtout circuler sur certaines voies à certaines heures du jour, notamment les jours ouvrables, n’est pas chose aisée. On y voit des encombrements monstres, des files à n’en pas finir. On a comme l’impression que tout le monde veut passer au même moment et que tout le monde veut arriver au même endroit et en même temps. Infailliblement, il arrive des accidents. Et les accidents de la circulation sont multiples et mortels à Ouagadougou.

Pourtant, à terme, la capitale va se doter de trois échangeurs. Le premier, celui de Ouaga 2000, est d’ores et déjà terminé et ouvert depuis longtemps à la circulation. Les deux autres échangeurs, celui de l’Ouest à la sortie de Ouagadougou sur la route de Bobo Dioulasso et celui de l’Est sur la route qui conduit vers Fada N’gourma sont en voie de finition. Ce sera un ouf de soulagement pour les habitants de la capitale. On indique qu’un échangeur est prévu au rond-point des Nations Unies. Selon des sources, sept échangeurs seront construits dans la capitale. A terme, tout cela est bien, car ces échangeurs sont destinés à donner un autre visage à la capitale burkinabè. Mais comment les usagers vont-ils accéder à ces échangeurs et comment vont-ils en sortir ? Les entrées et les sorties risquent de se présenter comme des entonnoirs, des goulots d’étranglement pour les usagers. Cela est en grande partie dû à l’état de la plupart des routes de la capitale. Ces voies sont des lanières de goudron en très piteux état.

Un premier exemple. Nous nous trouvons au niveau du rond-point des Nations Unies. Il est sept heures et demie. Nous voulons traverser le rond-point pour nous diriger vers Dapoya en laissant le siège de la Banque internationale du Burkina (BIB) à gauche. En clair, nous voulons nous engager sur l’avenue Dimdolsom, une des premières voies bitumées de Ouagadougou. Elle est très étroite. Elle est parsemée de nids de poules à chaque mètre. Il y a deux petits ponts. Le premier est situé tout juste avant les feux tricolores de la BIB. Le second se trouve à quelques mètres après l’entrée principale de l’Ecole nationale des douanes. Le déplacement est très difficile même pour les piétons qui sont contraints d’abandonner la chaussée.

Aux heures de pointe, les motocyclistes et automobilistes rivalisent de klaxons. Les charretiers ne veulent nullement céder le passage aux autres usagers. Les âniers s’acharnent à coups de gourdins sur les pauvres bêtes qui n’ont souvent que la peau sur les os. Un carrefour plus loin, le conducteur d’un camion de gros tonnage manœuvre pour prendre la bonne direction. La pagaille est à son comble. A Ouagadougou, tout le monde est pressé, parfois pour rien, si ce n’est pour aller rencontrer un copain qui est déjà attablé dans un bar ou une buvette. Il arrive malheureusement des accidents qui auraient pu être évités avec un peu de patience. L’incivisme des habitants de la capitale est en passe d’être légendaire. Ce qui n’est pas fait pour faciliter les choses.

Un second exemple, s’il vous plait. Il est dix huit heures. Un piéton quitte le croisement qui est situé devant l’hôtel Palm Beach. Il veut se diriger vers l’archevêché. Rood-woko a fermé ses portes, libérant ses locataires qui s’empressent de regagner leur domicile. Notre usager piéton est obligé de laisser la chaussée aux automobilistes, aux motocyclistes, aux cyclistes, aux charretiers, s’il veut renter chez lui sain et sauf. Des jeunes slaloment entre les véhicules, au risque de leur vie. La voie est très étroite. Elle a sans doute été conçue du temps ou la capitale n’était peuplée que de 300 000 âmes. On n’a pas imaginé un seul instant que cette population pouvait croître, atteindre de nos jours le million et davantage dans le futur. L’Etat burkinabè a-t-il les moyens pour délocaliser sa capitale comme Yamoussoukro en Côte d’Ivoire et Abuja au Nigeria ?

Un dernier exemple, mais un tout autre exemple, M. le maire. Imaginez-vous à l’arrêt de la SOTRACO qui se trouve du côté ouest du musée national. Demandez à un taximan de vous conduire à la Caisse populaire de Dassagho ou à la Gare de l’Est sans faire un détour ni à droite, ni à droite. Il est fort à parier que vous ne trouverez personne pour faire ce trajet. Tout le monde vous répondra que la voie est très mauvaise et présente des dangers pour les véhicules. Impatient, vous essayez vous-même, avec votre propre voiture. Nous vous laissons raconter le reste.

Peut-être que ces exemples sont peu de choses par rapport à l’état d’autres voies de la capitale. C’est possible, car il se trouve dans cette belle capitale, des zones qui deviennent complètement enclavées après une pluie. Aujourd’hui, de nombreuses personnes fuient le centre de la ville pour habiter les périphéries. Or, c’est connu que c’est au centre que se font les affaires. Comment ces personnes vont-elles faire, malgré l’existence des échangeurs, pour parvenir au centre ? S’y déplacer relève d’une véritable gymnastique. M. le Maire, ce qui est dit ci-haut n’est pas un reproche qui vous est adressé en tant que maire de la capitale. C’est simplement un constat. La situation nous interpelle tous et chacun. Il faut penser dès aujourd’hui à ce que sera la circulation dans Ouagadougou à l’horizon 2050. Bien sûr que vous et nous, personne ne sera là pour le voir. Mais, n’est-ce pas notre devoir de travailler pour laisser aux générations futures des voies de circulation fiables, en évitant les éternels recommencements ?

M. le maire, contrairement à une idée qu’on aime répandre au sujet de la presse, disons pour être plus concret au sujet d’une certaine presse, celle-ci n’est pas là pour déterrer et jeter en l’air tout ce que vous semez. Elle sarcle, elle bine derrière vous, si ce n’est à côté de vous. Il arrive seulement, et le plus souvent, des différences de points de vue, des divergences dans l’approche et la résolution de certains problèmes. C’est notamment le cas pour les opérations de lotissements et les attributions des parcelles. Ce qui est normal. Ce que du reste, vous aussi devez reconnaître à cette presse, et surtout accepter. Qui n’aime pas lire dans les prospectus touristiques que la capitale de son pays est propre, qu’elle possède de larges avenues qui sont éclairées et bien propres ?

Des Français qui sont passés à notre rédaction ne tarissaient pas d’éloges après avoir visité Ouaga 2000. Au passage, ils ont vu le projet ZACA. Nous leur avons demandé si après, ils sont entrés à l’intérieur des quartiers et ce qu’ils ont vu. Nous n’écrirons pas ce qu’ils nous ont dit. Pour toute conclusion, nous avons dit que ce qu’ils ont vu, c’est l’image exacte du développement du Burkina Faso.

Sidzabda

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 juillet 2009 à 11:55 En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    C’est dommage que depuis, les autorités en charge ne soient pas à mesure d’instaurer des sens uniques pour désengorger la circulation ; On n’a pas besoin de faire l’école pour comprendre que des sens uniques s’impose sur les 3 voies qui vont du centre villes à Koulba. Soyons sérieux...est-ce qu’il ya des gens qui sont payés pour un tel travail ? que font-ils ces fonctionnaires en plus de boire la bière ? un peu de scrupule, travailler un peu vos mininges pour la sécurité de nos concitoyens on pert suffisamment de vies humaines à Ouagadougou.

  • Le 28 juillet 2009 à 12:01 En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    Est-ce que les illustres architectes qui font les plans de nos villes ont-ils été en Europe une fois dans leur vie ? certes mais qu’est-ce qu’ils rétirent de leur expérience dans ces capitales qui existent depuis plusieurs centaines d’années et qui sont toujours fluides alors que nous faisons des plans de lotissement qui sont déjà dépassés avant d’exister. Un peu de vision. Ne donner pas raison à Sarkozy qui est venu nous insulter au Sénégal. Ayez de la vision s’il vous plait

  • Le 28 juillet 2009 à 12:03, par MAD En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    Salut, mais faites un tour à Larlé avenue de la liberté,communément appelé avenue 56, vous serez surpris de l’état de la voie. Horreur, ce ne sont pas des nids de poules, ce sont des puis à grand diamètre. Ce qui me ronge même le Larlé Naba passe sur cette voie sans rien dire. J’ai tout simplement honte qu’en plein milieu de la ville une route peut être aussi délabré sans que personne ne dise mot.Chaque il y a des chutes spectaculaires et même des blessés à ce endroit (entre la cité an3 et la station total larlé)

  • Le 28 juillet 2009 à 12:21, par Amid En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    le constat est exact. Et je pense qu’une des solutions pour remedier à ça est que l’Etat prenne ses responsbilités et éviter de n’investir qu’à Ouagadougou. Par exemple l’Etat peut demenager les écoles professionnelles et les universités dans les régions.Cela reduira sensiblement la population dans la capitale, donnera une nouvelle dynamique économiques aux regions bénéficiaires et très probablement tout le monde ne jugera plus sur cette capitale ou rare sont les honnetes hommes qui arrivent à y joindre les deux bouts.

  • Le 28 juillet 2009 à 12:47, par guetta En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    Bonjour Mr Sidzabda, vraiment j’ai lu votre article, ce qui est dit est vrai, mais je ne penses pas c’est l’incivisme des habitants qui provoque ces accidents (L’incivisme des habitants de la capitale est en passe d’être légendaire. Ce qui n’est pas fait pour faciliter les choses.)je penses que le problème vient d’ailleur.bne jrné et bn travail.

    • Le 28 juillet 2009 à 16:22, par SIDNOOMA SAWADOGO En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

      CIRCULATION DANS LA CAPITALE
      bravo SIDZABDA. vous avez tirer dans le mile. la population de Ouaga ne se trouve pas à ouaga 2000 mais à l’intérieur des secteurs. le centre ville et Ouaga 2000, c’est pour les ’’affaires et le soir tout le monde regagne les bas quartier et c’est là que l’on comprend aisément la misère des ouagalais. Je ne suis pas contre les aménagements routiers en ville. cependant, il faut penser au bien être de la population, là elle habite avec femmes et enfants. malheureusement, nos responsables communaux ne s’intéressent qu’aux endroits où les étrangers de passage peuvent apprécier la propreté et la largeur des routes bien goudronnées. Aux autorités de Ouaga, je dis qu’il faut se ressaisir et corriger le tie.

    • Le 28 juillet 2009 à 17:15, par Nevousfacherpas En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

      Bonjour Mr Sidzabda merci beaucoup pour cet article et du courage à Mr le maire de Ouagadougou

      je pense que les routes comme vous l’avez bien souligner n’est pas seulement une affaire du maire de la commune mais celle des autorités qui peuvent egalement souteneir le maire pour assurer de la population en construisant des routes

  • Le 28 juillet 2009 à 15:46, par Alidou En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    Ce que vous dites est vrai,il nous faut des routes plus large.Mais il faut reconnaitre que les accidents ne finiront pas si l’incivisme des usagers de la route continu de grinper comme nous le constatons.Vous vous imaginez qu’à certains carrefours on a reclamé des feux tricolores et lorsqu’ils ont été implantés les gens ne les respectent même pas et klaxonnent même ceux qui y sont arrétés au feux rouge pour qu’on leur laisse le passage.Il faut que les gens se respectent dans la circulation et on éviterait beaucoup d’accidents.

  • Le 28 juillet 2009 à 16:30, par Judex En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    Outre les griefs soulevés par l’article qui engorgent la circulation au centre-ville de Ouagadougou, je voudrais ajouter un phénomène propre à Simonville (pour empreunter l’expression à certaines rédactions) : la très lente réaction des forces de police en cas d’accidents et leur absence quand on a besoin d’eux pour réglementer la circulation.
    En effet, il n’est pas rare-disons plutot qu’il est courant-d’attendre quatre (4) heures voire plus pour faire dégager une intersection de voies très fréquentées suite à un accrochage, souvent banal, soit entre engins à deux roues et/ou engins à deux roues avec un véhicule motorisé à 2 ou 4 roues, car les protagonistes ne se sont pas entendus et demandent un constat de police. Personnellement, j’ai vécu un cas où l’accident s’est produit aux environs de 10h aux feux du croisement Av. de la Liberté-rue de la Garde républicaine se prolongeant vers la Centrale SONABEL de Paspanga. Et c’est aux environs de 16 heures que le véhicule de transport interurbain et la moto ont été dégagés !!!! Pour qui connait Ouaga, imaginez l’enfer qu’ont vécu les usagers de ce tronçon qui dessert les quartiers nord et nord-ouest de la capitale aux heures de pointe comme évoqué dans l’article.
    Quant à l’absence de la police, prompte à verbaliser à la moindre infraction du code de la route, mais absente aux carrefours pour fluidifier la circulation et éduquer (ça rapporte quoi au policier de se flanquer au soleil pour réglementer la circulation ? 0 franc, en deal !!!), je donnerai comme exemple la période actuelle de délestage, où il est plus que de besoin que la police intervienne pour réglementer la circulation dès délestage. La preuve m’a été donnée ce vendredi 24 juillet 2009 entre midi et 19h où nous avons vécu un délestage monstre : De Paspanga en passant par la Cité AN-3, Dapoya, Kologh-Naba, l’Av. Bassawarga, jusqu’au Chateau du Mogho-Naba, en remontant jusqu’à l’Av. K. N’Krumah jusquau Rond-point des Nations Unies, je défie quelque Autorité (certainement pas Responsable !!) chargée de la réglementation de la circulation de me prouver que l’on a placé un seul policier dans un seul des carrefours pour suppléer au manque de feux de signalisation.
    Dans d’autres grandes villes de la taille de Ouagadougou, ou même moins gigantesques, la réaction est prompte : le service des accidents est aussi prompt que les Sapeurs pompiers, et le service chargé de la circulation (routière) agile, dès que s’annonce un délestage ou tout accident/incident intervenu dans l’alimentation électrique conditionnant le fonctionnement des feux tricolores.
    Monsieur le Maire, que pouvez-vous faire dans ce sens pour encore moderniser Simo

  • Le 28 juillet 2009 à 19:37, par nongyele En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

    merci pour cette petite enquète ; je voudrais saisir l’occasion pour attirer l’attention sur les soit-disants deviations du coté de l’échangeur de l’ouest ca aurait été mieux si on avait laissé les voies à leur état initial au lieu d’éparpiller du goudron et des cailloux et nous parler de voies goudronnées, mon oeil oui.en cette periode hivernale c’est une veritable croisière à moto et à vehicule et malheur à ceux qui ne savent pas nager, Seigneur pitié ! aidez-nous.

    • Le 28 juillet 2009 à 20:52 En réponse à : CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

      C’est vrai il est difficile de circuler à Ouagadougou et les raisons sont connues :
      1- il y a que les automobilistes ne savent pas circuler. Je pense qu’il faut aussi du bon sens. Or les Ouagalais ne l’on pas . Même là ou il des couloirs, ils roulent à cheval entre deux couloirs, au feu on est souvent obligé de klaxonner pour que les gens bougent ;
      2- Beaucoup de permis ont été délivrés par complaisanse
      3- il y a les deux roues. Comment comprendre que dans un pays on autorise la conduite des engins sans permis A et sans casque de protection ? comment expliquer le fait que nos voisins Ivoiriens n’admettent pas l’usage de la moto sans le permis et la casque ? Comment comprendre que des enfants mineurs roulent avec ces engins ? Je ne suis pas d’avis avec le monsieur qui pense que c’est parce que les rues sont étroites.
      Non , je pense plutot que c’est parce que les usagers sont indisciplinés, remarquer que les autres pays n’ont pas souvent nos routes mais avec la discipline on peut très bien crculer à Ouaga. Et d’ailleurs si les autorités avaient privilégié les transports en commun au détriment des deux roues la question ne se poserait pas aujourd’hui.
      4- Tant que les deux roues vont toujours circuler de front , vous aurez toujours l’impression que les routes sont étroites. Regarder un peut se qui se passe sur la rue de Boisyaare vers les 1200 logements. Si vous l’empruntez le matin vous ne me contredirez pas. Les gens roulent tous de front sur une voie à trois couloirs. Allez comprendre.

      Le maire Simon n’a rien à voir dans l’indiscipline des usagers des routes de Ouaga à partir du moment que les gouvernements qui se sont succédé n’ont rien entrepris pour limiter l’urbanisation sauvage de la ville. Comment comprendre que dans un pays des dirrigent normaux puissent permettre les installations anarchiques et sauvages à la périphérie de la ville pour les lotir par la suite. On permet les nons lotis pour les légaliser ensuite. Ce n’est paqs de la gestion urbaine mais du n’importe quoi pour lamater ensuite que les rues sont étroites.

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