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Convention régionale du Congrès pour la démocratie et le progrès : Cohésion et union pour aborder les échéances électorales à venir

Publié le jeudi 12 mars 2009 à 00h20min

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Le commissariat politique de la région du Centre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a organisé le 21 février 2009, la convention régionale. Cette rencontre est une suite logique des conférences provinciales tenues dans les onze sous-sections du parti que compte la région du Centre, les 8 et 14 février 2009. Nous publions le communiqué final de ces assises que nous avons reçu à notre rédaction.

Le samedi 21 février 2009, à 9 h00, s’est ouvert dans la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), la convention régionale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). C’est le commissaire politique de la région du Centre, le camarade Simon Compaoré qui a présidé cette rencontre.

La convention régionale, en rappel, est une instance qui fait suite aux conférences provinciales tenues les o8 et 14 février derniers dans les onze sous-sections du parti que compte la région du Centre.
La cérémonie d’ouverture de cette convention régionale du CDP dans le Centre a été ponctuée de deux interventions :
- le mot de bienvenue du secrétaire général de la section provinciale du Kadiogo, le camarade Patrice Nikièma,
- et l’allocution d’ouverture du camarade Simon Compaoré, commissaire politique de la région du Centre, secrétaire général du parti.
Dans son introduction, Simon Compaoré a campé le décor. Le camarade commissaire politique a commencé par une analyse du système économique mondial.

Selon Simon Compaoré, la crise actuelle est transversale, elle est d’abord structurelle et est en passe de devenir systémique. Ce sont les fondements même du système capitaliste qui semblent ébranlés par les effets de la crise, ce qui suscite des interrogations sur son avenir.
Les certitudes d’hier se sont transformées en incertitudes aujourd’hui, dira le camarade commissaire politique régional.

C’est dans ce contexte extrêmement difficile que le gouvernement du Burkina Faso a pris des mesures pour atténuer les effets induis de la crise sur le quotidien des populations. Le Congrès pour la démocratie et le progrès, à travers les mécanismes du gouvernement, et la représentation nationale, a joué aussi sa partition. Et Simon Compaoré de remercier l’ensemble des camarades qui se sont impliqués, au gouvernement, à l’Assemblée nationale et dans les structures du parti, dans la gestion de cette crise.

Il a en outre exhorté chacun, à se battre dans ce contexte particulier, pour la mise en œuvre effective du programme du chef de l’Etat (le progrès continu pour une société d’espérance) C’est dans cet environnement particulier que se tient la convention régionale du Centre, au lendemain du 13e anniversaire du CDP et à la veille de son 4e congrès ordinaire, mais aussi dans la perspective des prochaines échéances électorales.
La convention régionale du centre à l’instar des autres conventions régionales et conformément aux directives des instances du parti, s’est penchée sur le bilan global du CDP, l’examen du fonctionnement des structures du parti afin d’en dégager les points forts, mais aussi les insuffisances.

A l’ordre du jour également de cette convention, les défis à venir notamment les prochaines échéances électorales. Les conclusions de la convention régionale remonteront à la direction nationale du parti pour alimenter les réflexions qui seront abordées au congrès.
Après la lecture du rapport faite par le secrétaire Général Adjoint de la section du Kadiogo, le camarade Salifo Tiemtoré, quarante cinq intervenants se sont inscrits pour les débats.
Des débats pour lesquels, le camarade commissaire politique avait déjà donné le ton, en appelant les participants à un véritable catharsis, sans tabous.

En effet, Simon Compaoré avait insisté sur la nécessité d’aborder tous les sujets, (vider son sac) dans le respect et la courtoisie .
s’en suivra alors une analyse sans complaisance avec évocation des forces et des faiblesses du CDP, mais aussi des propositions pour parfaire son organisation et son fonctionnement t.

Les militants se sont aussi longuement penchés sur les dispositions à prendre pour aborder les scrutins à venir.
six (o6) résolutions et une motion ont sanctionné la fin des travaux de la convention régionale .
Elles portent notamment sur :
- la nécessité d’inciter les militants à établir leur carte nationale d’identité burkinabé ;
- la cohésion et l’unité au sein du parti dans la perspective des futures élections ;
- la création d’une commission ad,hoc sur les échéances électorales à venir ;
- le payement régulier des cotisations par les militants ;
- la nécessité pour les structures du parti de disposer d’un siège, notamment pour les sections et les sous sections ;
et l’indispensable synergie d’action des élus du parti .
Quant à la motion, elle porte sur le soutien de l’ensemble des structures du parti dans la région du centre, aux camarades du département du Koubri.

La convention régionale a levée sa séance à 16 h 45mn.

La cellule communication du commissariat politique de la Région du Centre

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 mars 2009 à 07:58, par Thomas En réponse à : Convention régionale du Congrès pour la démocratie et le progrès : Cohésion et union pour aborder les échéances électorales à venir

    Même le poulet qu’on a égorgé se débat avant de mourir totalement. On a beau parlé de la mobilisation en vue des prochaines élections, tant qu’on n’aura pas crever l’abcès au sein du CDP, on va continuer d’assister à des scènes bizarres comme il nous a été donné de constater à Bobo à l’occasion de la célébration du 8 Mars , qualifiée de 8 Mars de la honte par les médias.
    Même à Ouaga, on voit le fossé se creuser entre d’une part,les partisans de Simon Compaoré et de Salif Diallo, et d’autre part, ceux qui disent s’aligner derrière Blaise Compaoré, François Compaoré, Tertius Zongo et consort.
    L’épiphénomène de la refondation avait apporté une petite accalmie, mais une fois les refondateurs matés, les vrais adversaires au sein du Cdp vont se faire face, et le spectacle ne sera pas beau à voir. Ce qui se passe à Bobo n’est qu’un petit apéritif. Qui vivra verra.
    Thomas

  • Le 18 mars 2009 à 11:03, par Sidpawalemdé Kanguembèga En réponse à : Convention régionale du Congrès pour la démocratie et le progrès : Cohésion et union pour aborder les échéances électorales à venir

    Il est difficile de cacher le furoncle qui pousse au milieu de la tête. A l’évidence on n’a pas besoin d’un collège de médecins spécialistes pour diagnostiquer que le CDP est malade à sa direction.

    La région de l’Est a vu son Commissaire Régional partir, en exil doré forcé, comme Ambassadeur à Washington, d’où malaise, luttes et combats féroces pour la succession.

    Le Commissaire Régional du Nord, après son éviction du gouvernement, est parti, en exil doré forcé, pour Vienne comme Ambassadeur, d’où malaise, luttes et combats féroces pour la succession.

    Le Commissaire Régional de la région de la Boucle du Mouhoun a été suspendu pour avoir dit tout haut, ce que tout le monde savait en bas, que le CDP avait mal à sa direction d’où malaise, luttes et combats féroces pour la succession.

    Le Commissaire Régional du Sud Ouest a fait perdre au CDP le seul poste de député de la Bougouriba d’où malaise, luttes et combats féroces pour son éviction du commissariat régional.

    Les Commissaires Régionaux des Hauts Bassins et des Cascades sont contestés et conspués par certains gourous de ces régions, d’où les crises à répétition que le Président du Parti, Roch Marc Christian Kaboré désespère de ne pouvoir juguler.

    Le Commissaire Régional du Centre, Simon Compaoré sent qu’on veut dérober les fauteuils de Maire de la Commune de Ouagadougou et de Commissaire Régional du Centre sur lesquels il est assis d’où malaise, luttes et combats féroces entre partisans et adversaires de Simon Compaoré pour la succession éventuelle.

    Le Commissaire Régional du Centre Ouest a perdu le sommeil depuis l’arrivée de Tertius Zongo au Premier Ministère, puisque la tradition au CDP est de confier les commissariats régionaux aux présidents d’institution d’abord, ensuite aux Ministres d’Etat, puis, ou par défaut, aux ministres et aux DG des Sociétés d’Etat.

    La popularité des Commissaires Régionaux du Sahel et du Centre Est n’est pas à son top niveau, d’où malaise, luttes et combats féroces entre partisans et adversaires pour leur éviction éventuelle ou leur maintien.

    Le CDP se porte très bien, comme un parti peut l’être quand sa direction politique est malade.

    Et comme pour confirmer tout cela, L’Hebdomadaire N°516 du 13 au 19 Mars 2009
    écrit :

    « Le parti majoritaire, après avoir renouvelé ses instances à la base, se prépare à convoquer un congrès ordinaire en juin 2009. Le 4e du nom si je ne m’abuse. Ceux qui prétendent être dans le secret des dieux disent que Roch Marc Christian Kaboré pourrait céder la présidence du parti à un autre baron du régime. Les mêmes sources évoquent un grand chamboulement du bureau politique national et du secrétariat exécutif pour y favoriser l’arrivée de jeunes cadres. »

    Venant de L’Hebdomadaire qui souvent prend ses informations auprès de sources généralement bien informées, on peut dire que la fièvre des conventions départementales/communales, provinciales et régionales du CDP sont des grands messes pour rien, et ne sauraient cacher le mal qui ronge le CDP. La base peut être sereine, prête à voter Blaise Compaoré s’il est candidat à sa propre succession, mais la direction du parti a perdu de sa sérénité et de sa superbe d’antan, vu l’incertitude et l’insécurité politique qui planent sur la tête des puissants du CDP. Sidpawalemdé Kanguembèga

  • Le 18 mars 2009 à 17:14, par Lampoko Kaboré En réponse à : Convention régionale du Congrès pour la démocratie et le progrès : Cohésion et union pour aborder les échéances électorales à venir

    *
    o

    es refondateurs ont failli sauver le CDP.

    (Réaction au point de vue : « L’autruche n’a jamais eu peur »)

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le point de vue de ce militant du 21ème siècle du CDP, intitulé : « L’autruche n’a jamais eu peur », et publié dans San Finna N°502 du 16 au 22 Février 2009, et dans lefaso.net du mercredi 18 février 2009, et je souhaiterais réagir à ce point de vue.

    Analysant la situation qui prévaut au sein du CDP, à travers une grille teintée de matérialisme dialectique, il aboutit à la conclusion que la crise du CDP est liée au processus de changement inhérent à toute organisation, et que le CDP aura plus mal à ces militants de la nouvelle génération qu’aux refondateurs.

    En effet, la querelle entre les refondateurs et la direction du CDP ressemble étrangement à une situation où un aiguilleur du ciel prévient un pilote d’un gros porteur qu’il fonce tout droit dans un nuage d’oiseaux. Et le pilote et personnel naviguant de rétorquer : « Les réacteurs de notre Jumbo Jet sont puissants. Les oiseaux qui seront pris seront broyés et réduits en poudre ». Les oiseaux pris dans les réacteurs seront effectivement broyés, mais les réacteurs aussi seront endommagés, et sauf atterrissage en catastrophe, c’est le crash.

    Le docteur Bongnessan Arsène YE caractérisant les positions au sein de l’ODP/MT en 1990-1991, a parlé des tenants de « l’ouverture fermée » et ceux de « l’ouverture ouverte ». A plusieurs reprises, il a reconnu en public que l’on doit à la pugnacité et à la clairvoyance des responsables de la CNPP/PSD la mouture actuelle de la constitution adoptée par referendum en 1991. L’histoire leur a toujours donné raison, justement à cause de leur clairvoyance, leur esprit de discernement et leur capacité d’anticipation.

    Thomas Sankara aimait dire que la Révolution était comme un train qui roule. A chaque arrêt ou à chaque gare, on embarque des passagers et on débarque des passagers. Le petit rappel historique du militant CDP de l’ère post ODP/MT VS CNPP/PSD paru dans San Finna N°502 du 16 au 22 Février 2009 nous renvoie à cette réalité que certains « gourous » du CDP refusent de regarder en face. En fait, le train du système actuel a démarré le 07 Novembre 1982, avec l’avènement du Conseil de Salut du Peuple (CSP), et l’affirmation d’une volonté d’arrimer le Burkina Faso, (Haute- Volta à l’époque), au marxisme-léninisme, ce qui constituait une véritable rupture avec la politique de non- alignement en vigueur depuis 1960. Le train marqua un premier arrêt le 17 mai 1983 avec l’arrestation du Capitaine Thomas SANKARA et de ses compagnons, le Capitaine Henri ZONGO et le Commandant Boukari LINGANI. Le Capitaine Blaise COMPAORE ayant échappé à l’arrestation rejoint Pô, base des Commandos qu’il commande et d’où il organise une résistance. Ce fut l’avènement du CSP2 et le train redémarra.

    Le 4 août 1983, avec le coup d’Etat perpétré par les commandos de Pô, sous la direction du Capitaine Blaise COMPAORE, le train marqua encore un arrêt. De nombreux passagers furent débarqués et d’autres furent embarqués. Le train redémarra avec le Conseil National de la Révolution (CNR).

    Le 15 octobre 1987, le coup d’Etat du Capitaine Blaise Compaoré obligea le train du CNR à marquer un arrêt brutal. Des passagers, et pas des moindres, furent éjectés du train sans ménagement et de nouveaux passagers furent embarqués. Le train fut rebaptisé « Front Populaire ».

    Outre les militaires et des personnalités civiles indépendantes, entrent dans le gouvernement des représentants d’organisations politiques : l’Union communiste burkinabé (UCB), le Groupe communiste burkinabé (GCB) et l’Union des luttes communistes-Flamme (ULC-F). Le 15 avril 1989, le train du Front Populaire marque un arrêt, et on en profite pour créer l’Organisation pour la démocratie populaire, Mouvement du travail (ODP/MT), parti de Blaise COMPAORE. De nouveaux wagons furent attelés au train qui redémarra en trombe.

    Mais le 18 septembre 1989, des pilotes mécaniciens furent jetés hors du train en marche. En effet, accusés de tentative de coup d’Etat, Jean-Baptiste LINGANI, ministre de la Défense, et le Capitaine Henri ZONGO, ministre de la Promotion économique, tous deux chefs historiques du coup d’état du 4 août 1983, sont exécutés, et certains de leurs proches furent projetés hors du train sans ménagement. Le train va marquer une halte pacifique, le 2 juin 1991, avec l’adoption par référendum de la constitution de la quatrième République qui sera promulguée par décret du Chef de l’Etat le 11 juin de la même année, Instituant un « régime parlementaire fortement présidentiel ».

    En prévision des élections présidentielles de 1998, le capitaine Blaise Compaoré, Président du Faso, décide de changer de train. Ainsi la locomotive ODP/MT fut abandonnée au profit d’une nouvelle locomotive montée le 6 Février 1996. Depuis lors, bien que de temps à autre, l’un ou l’autre passager est jeté par la fenêtre pendant la marche du train, il n’y a pas d’arrêts volontaires ou involontaires, en dehors du coup de frein de décembre 1998, avec l’affaire Norbert Zongo qui donna lieu à des ralentissements comme la création du Collège des Sages en 1999 et la célébration de la journée nationale du pardon le 30 Mars 2001.

    Mais constatant les nombreuses anomalies à bord et le toussotement de la locomotive, les refondateurs ont suggéré un arrêt volontaire, afin qu’on puisse procéder à quelques vérifications mécaniques et techniques entrant dans le cadre normal des opérations de maintenance du système, à l’occasion d’une halte pour une refondation du parti. La direction du CDP semble opter pour l’arrêt involontaire et brutal, ou le jet de passagers par-dessus bords, et advienne que pourra.

    Contrairement à ce que certains peuvent penser, en refusant la démarche proposée, la direction du CDP est en train de condamner le CDP à une mort certaine.

    Notre honorable et grand ami, le Président Blaise Compaoré, qui a certainement de la mémoire, se souvient qu’en 2005, ce sont les ABC et les associations satellites, avec les partis de la mouvance présidentielle qui ont porté sa candidature, qui ont fait sortir les électeurs potentiels pour qu’ils aillent s’inscrire sur les listes électorales et retirer leurs cartes d’électeurs, alors que le CDP ne donnait ni mot d’ordre, ni consigne à ses militants. En 2005, Blaise Compaoré a été le candidat du peuple, avant d’être celui du CDP. On aura remarqué qu’il n’a même pas daigné se présenter au congrès d’investiture de sa candidature par le CDP.

    Pour ne pas être prisonnier du CDP en 2010, le Président Blaise Compaoré, s’il est candidat à sa propre succession, va devoir envisager des stratégies alternatives :

    1- Ejecter des pilotes mécaniciens de la cabine de pilotage du CDP.

    2- Arrêter le train et procéder à une révision générale.

    3- Changer de locomotive et d’attelage.

    Comme l’autre a écrit que : « Aujourd’hui, on a l’impression que Blaise Compaoré et la direction du CDP « se regardent », au lieu de « regarder dans la même direction », on peut s’attendre à ce que le Président Blaise Compaoré regarde et écoute autour de lui, avant d’agir.

    En effet, de machine infernale à gagner les élections, le CDP peut se transformer en machine infernale à perdre les élections. C’est un parti qui est habitué à travailler avec de gros moyens financiers et matériels. Quand on écoute les cris de détresse de Roch Marc Christian Kaboré à Bobo-Dioulasso, on se convainc que le CDP commence à manquer de fuel. Avec les mesures drastiques du Premier Ministre Tertius Zongo contre la corruption et l’utilisation abusive des moyens de l’Etat à d’autres fins qu’à l’exécution des missions de l’Etat, les hauts cadres du CDP disposent de moins en moins de moyens extra pour financer les activités du parti. Et comme les militants et sympathisants du CDP ont l’habitude de tendre la main et de tout attendre de la direction du parti, ils ne comprennent plus rien au nouveau langage de leur président, Roch Marc Christian Kaboré, qui dit que chacun doit dorénavant mettre la main à la poche. Jusqu’ici, les gens allaient au CDP, justement pour ne pas devoir mettre la main à la poche.

    Les burkinabè de la tranche d’âge de 18 à 35 ans ne connaissent que la même classe politique et les mêmes figures, les mêmes hommes et femmes qui partagent et échangent de postes entre l’Assemblée Nationale, les départements ministériels, les ambassades et la haute sphère de l’administration centrale, déconcentrée et décentralisée. Ces jeunes peuvent se laisser tenter par l’alternance, question « de changer pour voir ».

    L’opposition peut parier sur cette hypothèse, et constituer contre toute attente, une opposition plurielle, comme l’opposition française l’a fait, dans les années 1980, avec l’Union de la Gauche qui a permis à la France de connaître la première expérience d’une alternance politique vraie.

    Si le désir et la volonté de changement prennent le pas sur les ambitions personnelles, tous les opposants au CDP et au Président Blaise Compaoré peuvent créer l’Union de l’Opposition Plurielle à Blaise Compaoré (UOP/BC), regroupement de tous les partis politiques pour l’alternance dont le cri de guerre serait : « Tout Sauf Blaise Compaoré (TS/BC) » en 2010, que ces partis soient de droite ou de gauche, du groupe du 14 février ou pas, soutenus par les organisations de la société civile partageant la même volonté de changement et les mêmes objectifs,(REN-LAC, Collectif-CGTB, MBDHP, etc.) sans oublier tous ceux qui ont été jetés hors du train depuis 1982, et les « gourous » tapis au sein du CDP qui ont des comptes personnels à solder avec le Capitaine Blaise Compaoré, etc.

    L’exemple de la France, avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, en 1981, à la tête d’une coalition pour l’alternance et le changement, est là pour convaincre tous les sceptiques qui pourraient douter de l’éventualité d’un tel scénario, surtout quand on voit les différentes initiatives des Sankaristes, le flirt entre l’UNDD et le PDP/PS, et de personnalités indépendantes émergentes (comme Zéphirin Diabré), fortement applaudies par les jeunes qui désirent voir autre chose que ce qu’on leur sert depuis leur naissance ou depuis leur dixième anniversaire :

    « 1981. Fait sans précédent sous la Vème République, les forces de droite — pour qui la Constitution fut taillée sur mesure — ont perdu le pouvoir. Mitterrand gagne les présidentielles, la foule en liesse danse à la Bastille et, un mois plus tard, une majorité PS-PCF est élue à l’Assemblée. Pour la première fois depuis 1947, des communistes occupent des strapontins ministériels. » (Cf. Histoire du monde ouvrier du 24 février 2002)

    Le CDP peut perdre le pouvoir ; et on ne peut pas douter que des alliances et des coalitions, (même contre nature), puissent se nouer pour que cela arrive. Si le Président Blaise Compaoré, qui a toujours la sympathie de la majorité des Burkinabè, met tous ses œufs dans le sac ou le panier du CDP, il pourrait faire l’amère expérience d’un ballottage ou même d’une défaite électorale.

    Rien que de considérer qu’une telle éventualité pourrait se présenter, le Président Blaise Compaoré n’aurait pas de choix que de créer, lui aussi, l’Union pour la Majorité Présidentielle de Blaise Compaoré (UMP/BC), regroupement politique comprenant le CDP (ou ce qui en restera), les partis de la mouvance présidentielle ou qui soutiennent le programme du Président Blaise Compaoré (comme l’ADF/RDA) et les organisations de la société civile décidées et déterminées à accompagner le Président Blaise Compaoré (ABC, FEDAP/BC, Tanties, tontons, mamies, papys, frères, sœurs, beaux frères, belles sœurs, neveux, nièces, cousins, cousines, beaux neveux, belles nièces, beaux cousins, belles cousines, etc., de Blaise Compaoré.)

    Comme le CDP a rejeté la refondation qui aurait pu lui donner la chance ultime d’une renaissance salvatrice, on peut parier alors, qu’il sera tout simplement « rectifié ». Ainsi, les refondateurs n’auront pas réussi à sauver le CDP, mais pas faute d’avoir essayé. C’est pourquoi je partage totalement la conclusion à laquelle l’auteur du point de vue est parvenu :

    « Nous, militants de la nouvelle génération, c’est-à-dire, ceux qui, trop jeunes à l’époque, ne pouvaient pas participer au congrès constitutif de 1996, sommes convaincus que non seulement le CDP doit changer, mais qu’il va changer. Et il va changer, pas seulement parce qu’il y a des contradictions ou des antagonismes entre les pères fondateurs, ou parce que les refondateurs le demandent, il va changer tout simplement, parce que le contexte politique et social, qui a évolué depuis la création du parti en 1996, l’exige….. La transformation du CDP s’inscrit dans la dynamique naturelle du changement. » (Cf. San Finna N°502 du 16 au 22 Février 2009 et lefaso.net du 18 février 2009.)

    En effet, aujourd’hui, on a affaire à une nouvelle génération de burkinabè, et qui dit nouvelle génération, dit nouveau peuple. Déjà Alexis de Tocqueville, (1805-1859), affirmait qu’en démocratie « Chaque génération nouvelle est un nouveau peuple ». La direction du CDP peut feindre d’ignorer cette réalité, mais le Président Blaise Compaoré ne peut pas ignorer le fait.

    L’exclusion ou la mise à l’écart des refondateurs participe d’une politique de mise en difficulté de Blaise Compaoré en 2010. Le retour aux réflexes des Etats d’Exception d’antan dessert l’image et la politique du Président Blaise Compaoré.

    Certes, la direction du CDP bat le rassemblement de ses troupes, mais rien ne dit que c’est pour Blaise Compaoré. Mais comme ils se regardent, (Blaise Compaoré et la direction du CDP), au lieu de regarder dans la même direction, on peut parier que Blaise Compaoré va anticiper pour ne pas être l’otage d’amis dont la chanson préférée est désormais : « Je t’aime, moi non plus ».

    Lampoko Kaboré, Militante du CDP, Ziniaré, Oubritenga.

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