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Alimata Ouattara : présidente de la CIL : "Nous n’allons pas nous laisser divertir"

Publié le mardi 10 février 2009 à 17h19min

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Pour un premier contact de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) avec la presse, il y avait foule. Quoi de plus normal quand on sait que durant les semaines écoulées, la presse a beaucoup parlé de malgouvernance et de surfacturations dans cette jeune institution. Après le passage de la commission d’enquête dans ses locaux, la CIL a rencontré le monde des médias le 9 février 2009 pour lui rendre compte des résultats du rapport d’enquête sur sa gestion.

Mahamoudou Ouédraogo , vice-président de la CIL, remet un document à un confrère pendant la conférence de presse. Ce dernier fut le premier surpris de voir qu’un décaissement est fait sans la signature du bénéficiaire (qu’il est), sans celle de la présidente, mais avec la seule signature de l’ex- DAAF, Sébastien Yoda. Sur ce document, le chiffre de un million a donc été débloqué pour "soutien au bilan de santé de Mahamoudou Ouédraogo". Cette démarche du vice-président de la CIL visait à montrer comment des "pièces falsifiées ou inventées" sont à l’origine d’une situation qui a créé un malaise certain au sein de la structure. Pour la présidente, Alimata Ouattara, ils ont été surpris à la CIL d’apprendre qu’ "un document anonyme a été déposé contre nous auprès des plus hautes autorités". Et le commissaire Bonaventure Ouédraogo d’ajouter : "Pourtant les problèmes versés dans la presse n’ont pas fait l’objet d’échanges préalables au sein de la Commission". Visiblement touché par cet état de fait, le député Bonaventure conclut : " Cette situation a brisé la convivialité qui prévalait entre nous".

A la lumière des questions de la presse, on aura compris qu’un des commissaires de la CIL est complice avec l’ex- DAAF dans les accusations. Ce dernier n’était pas dans la salle . Et un confrère de demander à la présidente : "Pourquoi Paul Yougbaré n’est pas là ce matin ? "C’est certainement dû à ses occupations", répond Alimata Ouattara. On n’en saura pas plus. Le rapport des enquêteurs qui a été remis aux journalistes présents a permis à ces derniers de mieux s’imprégner de la réalité des faits. Si la présidente de la CIL a avoué que " nous avons dû souffrir dans notre chair(...) de nous voir suspecter de tels ou tels actes délictueux", elle dit cependant avoir toujours placé une confiance en l’"esprit de justice et d’équité qui anime les structures ad hoc de ce pays". C’est ce qui explique, selon Alimata Ouattara , "la patience" observée. Pour Mahamoudou Ouédraogo "notre chance est que l’accusation est allée à l’inspection ; une chance que cette accusation passe par des structures qui puissent vous blanchir ou vous charger".

Les accusés sont désormais blanchis quand on suit Alimata Ouattara :" Selon les investigations commanditées par les autorités, il ressort qu’il y a eu des irrégularités constatées dans la gestion financière. A titre d’exemple, des paiements en espèces ont été effectués sans engagements préalables, des surcharges sur des chèques et des décharges. Des décharges fictives que nous n’avons découvertes qu’à partir des dénonciations calomnieuses parues dans la presse, des paiements sans visa de l’ordonnateur du budget que je suis".

Et la présidente de la CIL de faire noter que "les conclusions de ces investigations font ressortir clairement que ces irrégularités dans la gestion financière sont toutes imputables à l’administrateur de crédits, c’est-à-dire l’ancien DAAF". La presse a voulu savoir ce qui est donc réservé à ce DAAF à qui on attribue la paternité de ce document anonyme contre les premiers responsables de la CIL. "La suite à donner appartient aux autorités qui ont demandé l’enquête" , a répondu Alimata Ouattara , qui regrette que son ancien DAAF qu’elle "a recruté dans l’urgence" n’ait pas voulu s’exprimer à visage découvert. " Je suis prête à le recevoir", laisse entendre la présidente de la CIL.

Face à tout cela , Mahamoudou Ouédraogo parlera de "l’arroseur arrosé", en parlant de l’ancien DAAF qu’il a qualifié de "particulier". Alimata Ouattara est donc claire : "Il n’y a eu ni détournements, ni surfacturations de notre part (...) Nous sommes déterminés à mener à bien la tâche qui nous a été confiée par les plus hautes autorités de notre pays. Croyez à notre engagement !" Puis, de faire ce constat : "C’est un risque que d’être pionnier, que d’être responsable au Burkina". Et le vice-président Mahamoudou Ouédraogo d’ironiser : " Toute opération nouvelle est très difficile. Les pionniers doivent souffrir pour que la suite soit heureuse. Les accusations sont devenues un sport national au Burkina".

C’est pourquoi le commissaire Bonaventure a dit que "nous ne devons pas nous laisser abattre" car le travail se poursuit. La présidente de la CIL a annoncé le recensement de tous les grands fichiers au Burkina afin de permettre l’exécution des missions de contrôle de la CIL, cette Commission chargée de la protection des données à caractère personnel qui lui confère une autorité administrative indépendante.

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2009 à 11:11, par zeys Bill En réponse à : Alimata Ouattara : présidente de la CIL : "Nous n’allons pas nous laisser divertir"

    Pourquoi c’est la presse qui vous amène a decouvrir les irrégulartés au sein d’un service que vous êtes censé bien diriger. je pense que quelque part vous êtes responsable de ses irrégularités.L’auteur de ces irregularités a eut le courage de le faire parcequ’il savait très bien que quelque part quelqu’un ne faisait pas bien son travail, vous n’êtes certe pas coupable de ces irrégularité mais vous aussi votre culpabilté a été de mal diriger votre boite. C’est cette mauvaise gestion qui entraine les irregularités et quand les irrégularités sont trop on dira detournement. Je crois que cela servira de leçon aux autres chefs, directeurs, Présidents...ect

  • Le 30 mars 2009 à 13:45, par yeral dicko En réponse à : Alimata Ouattara : présidente de la CIL : "Nous n’allons pas nous laisser divertir"

    De toute façon il y’a complicité,même passive !c’est plutôt nous qui ne devons nous laisser divertir !Ici il y’a faute !même si vous n’avez pas détourner,il y’a mal gouvernance.Et le comptable dans tout ça ?Il dit quoi ?

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