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Procès fraudes au BEPC : 15 condamnés, 34 relaxés

Publié le lundi 5 juillet 2004 à 08h16min

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Le procès des présumés auteurs de fraudes à la session 2004
de l’examen du BEPC a eu lieu toute la journée du vendredi 2
juillet. Il s’est achevé tard dans la nuit par la condamnation de 15
des 49 prévenus reconnus coupables et la relaxe du reste soit
34.

Comme annoncé dans notre édition 2 juillet, c’est ce jour que
les présumés auteurs de fraudes à la session 2004 de
l’examen du BEPC ont été jugés par le tribunal correctionnel de
Ouaga présidé, pour l’occasion, par la patronne du tribunal de
grande instance, Alimata Oui. Le ministère public agissant au
nom de la société était assuré par le Procureur du Faso, Adama
Sagnon, assisté de quelques uns de ses substituts.
Quarante-neuf prévenus, en majorité des élèves, ont défilé à la
barre pour répondre des faits de fraudes à eux reprochés.

Une
dizaine de témoins cités à comparaître s’y sont également
succédé pour dire ce qu’ils savent de l’affaire. Parmi eux, il y a eu
notamment le secrétaire général du ministère des
Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche
scientifique (MESSRS), Eloi Bambara, et le directeur de l’Office
central des examens et concours du secondaire (OCECOS),
Didace Gampiné.
Après avoir écouté les prévenus, les témoins, les avocats et les
réquisitions du ministère public, le tribunal a rendu son verdict
vers 3 h du matin.

Sur 49 prévenus, 15 ont été reconnus
coupables des faits qui leur sont reprochés et ont écopé de
peines allant de 3 à 12 mois avec sursis. Parmi eux, des
prévenus notables comme Mme Béatrice Drabo, fondatrice des
établissements Saint Laurent et Saint Joseph et présidente du
jury du BEPC regroupant lesdits établissements. Un autre
fondateur condamné est celui de l’établissement Patrice
Lumumba, Adama Diaye. Dernière condamnation notable :
celle de Mme Zourata Baziémo enseignante à Saint Laurent.
Le reste des prévenus, soit 34, a été relaxé pour infraction non
établie, constituée.

Parmi eux, le directeur des examens et
concours du secondaire, Loya Kako, et le directeur régional des
Enseignements secondaire, supérieur du Centre, Patindé
Thiombiano. Les deux étaient poursuivis pour fraudes
involontaires aux examens, imprudence et fautes de négligence.

Les peines prononcées par le tribunal sont moindres par
rapport aux réquisitions du Procureur du Faso. En effet, ce
dernier avait requis des peines d’emprisonnement ferme allant
de 3 à 12 mois pour la plupart des prévenus. Toutefois, il avait
requis la relaxe notamment du directeur des examens et
concours et du directeur régional.

Pour rappel, le nombre de prévenus a presque doublé après
l’audience du 25 juin. De vingt-cinq à cette première audience, le
nombre est passé à 49. En l’espace d’une semaine, le
ministère public, initiateur des poursuites, a interpellé un certain
nombre de personnes mises en cause par les lors de la
première audience et répéré l’origine de la fraude.

Par Séni DABO


Confiscation momentanée de notes

Salle d’audience du tribunal de grande instance de Ouaga, il est
11h30. Le jugement des prévenus de fraudes à la session 2004
du BEPC a commencé il y a plus d’une heure. Trois élèves,
membres d’un groupe d’étude, sont en train d’être interrogés.
Soudain, un agent de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP)
se lève d’une des places de devant.

Les bras croisés dans le
dos, il s’avance dans une des allées de la salle bondée en
regardant à gauche et à droite comme s’il cherchait quelque
chose. Arrivé à notre niveau (les dernières places de l’arrière), il
s’arrête et sans mot dire se saisit du carnet de notes, posé sur
un sac lui même sur nos genoux, et dans lequel nous avions
commencé à écrire.

Après l’avoir un peu feuilleté, il se dirige
avec vers d’où il est venu toujours sans mot dire. En cours de
route, 2 bouts de papier tombent. Il les ramasse et nous les fait
parvenir par des tiers. Arrivé au niveau de ses collègues avec
lesquels il était assis, il se dirige vers l’un d’eux (un chef sans
doute) et lui montre le carnet. Ce dernier le prend, le feuillette et
le passe à un autre.

Un GSP, accompagné du premier, prend le
carnet et vient nous voir.
- C’est quelle presse ? demande-t-il penché à notre oreille.
- "Le Pays", avons-nous répondu.
Les deux agents repartent aussitôt toujours avec le carnet.
Après une petite conciliabule, ils reviennent, cette fois-ci, à trois.

Arrivés à notre niveau, leur chef, se détache et vient se pencher à
notre oreille.
- Vous faites ça (sous-entendu prise de notes) en quelle qualité
 ? demande-t-il.
- En qualité de journaliste, avons-nous répondu.
- Vous pouvez continuer, nous a-t-il dit avant de répartir sans la
moindre excuse encore moins un mot sur le ou les motifs de la
confiscation d’environ 5 minutes de notre carnet de notes.

S.D.

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