La place de la Nation qui accueille diverses manifestations dans notre pays, le Burkina Faso, ressemblait, ce mercredi 12 novembre, à un point de ralliement de militaires.

A voir les hommes de tenue en grand nombre, on se croirait à un rassemblement de troupes de nos forces armées. Mais non, ce mouvement n’avait rien de belliqueux, au contraire. L’orchestre national des forces de défense et de sécurité ne distillait-il pas des notes de musique à adoucir les mœurs ?

Ce sont les premières journées culturelles militaires (JCM) qui poussent leurs premiers cris. Le sergent-chef Moussa Bikienga faisait la faction devant son stand où il a exposé ses œuvres d’art, tout comme ses frères d’armes de la gendarmerie, de la douane, de la police, de la brigade des sapeurs-pompiers. Sa femme l’a surnommé "le fou", parce que non content d’assumer sa fonction de militaire, il s’adonne à sa passion d’artiste plasticien au péril de sa vie conjugale.

C’est la nuit, quand il ne monte pas la garde, que notre sergent-chef peint ses tableaux. Il lui arrive de se lever au cours de la nuit pour saisir une inspiration. Pour Moussa Bikienga de l’armée de terre, ces JCM sont une bonne chose en ce sens qu’elles permettront à eux, artistes militaires, de sortir de l’ombre, de s’approcher des populations. C’est aussi l’avis du colonel Jean Simporé, qui qualifie ces journées d’historiques.

"Elles sont historiques parce que consacrant une manifestation, première du genre, au sein de nos forces armées, mais surtout porteuses de satisfactions, d’espoirs". Pour le président du comité de pilotage des JCM, Jean Simporé, la satisfaction tient du fait que c’est le début de la mise en œuvre d’un volet d’une mission confiée à la Direction centrale des sports, des arts et de la culture (DCSAC), 1 ans après sa création.

Une étape jugée importante et marquée par le sceau d’une œuvre entreprise, de commun accord, par les forces de défense et de sécurité dans un réel esprit de collaboration exemplaire. Espoirs, souligne le colonel Simporé, parce qu’une porte s’est ainsi ouverte, laissant entrevoir, par la DCSAC, des possibilités jusque-là insoupçonnées pour dynamiser le volet arts et culture dont elle à la charge en plus de l’aspect sport qu’on lui connaît habituellement.

Moment de partage et de collaboration fraternelle entre militaires et paramilitaires, ces JMC visent à sensibiliser les hommes de tenue aux arts et à la culture qui peuvent constituer une voie d’épanouissement, de valorisation de leurs capacités intrinsèques et d’équilibre ; à stimuler la création artistique et culturelle en milieu militaire et paramilitaire.

les promoteurs desdites journées souhaitent voir la mise en place d’une association des artistes et musiciens militaires et paramilitaires. Un cadre permanent qui permettra aux talents existant de mieux s’exprimer. Le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Filippe Sawadogo, parrain de la manifestation, qui a salué cette initiative, a dit la disponibilité de son département à accompagner les JMC.

Agnan Kayorgo

L’Observateur Paalga