C’est dans la journée du mardi 15 juillet 2008 que le président du Faso a rendu visite successivement aux dirigeants du FMI et de la Banque mondiale. Si rien n’a filtré des séances de travail avec messieurs Dominique Strauss Kahn (FMI) et Robert Zoellick (BM) et leurs staffs, on peut penser qu’il s’est agi "d’ausculter" le pouls de la coopération entre ces deux institutions et le Burkina Faso, et que celui-ci a été jugé "bon". Avant ces séances de travail en effet, Blaise Compaoré avait reçu dans la soirée du lundi 14 juillet 2008 les administrateurs du Burkina Faso dans ces deux institutions financières.

Lesquels avaient laissé clairement entendre que les relations étaient "bonnes" avec le Burkina Faso. "Très bonnes" même, à en croire les deux financiers, le Burkina Faso s’étant "résolument" engagé sur la voie de la bonne gouvernance économique et combattant de ce fait "efficacement" la pauvreté. Ce qui justifie le soutien que la BM s’apprête à apporter aux pays des Hommes intègres et qui devrait être de l’ordre de 500 millions de dollars US. Si les relations sont au beau fixe avec le FMI et la BM, elles sont également au vert avec les USA, ce qu’a tenu à souligner madame Jendayi Frazer, sous-secrétaire d’Etat chargée des questions africaines, à la sortie de l’audience que lui a accordée Blaise Compaoré en début de soirée, le 15 juillet 2008. Madame Frazer, qui était accompagnée à l’occasion de Bobby Pittman, conseiller spécial du président Bush et directeur principal au Conseil national de sécurité, a loué "la vision d’homme d’Etat" et "la qualité du leadership" de Blaise Compaoré.

Elle a salué sa "forte et déterminante" implication dans la résolution des conflits en Afrique. Ce qui a entraîné "la paix et la stabilité" (les mêmes mots seront repris par le président Bush après son tête-à-tête avec le président Compaoré) notamment en Afrique de l’Ouest.

Les Etats-Unis "comptent" sur le président du Faso pour une action encore "plus résolue" dans la résolution d’autres crises (Zimbabwe et Darfour notamment) qui minent le continent. Peu avant son départ, Blaise Compaoré a reçu le 16 juillet 2008, le groupe des ambassadeurs CEDEAO aux USA conduit par son Excellence Amadou Lamine Bâ, ambassadeur du Sénégal. "Nous sommes venus saluer et féliciter le président Compaoré pour avoir signé le programme du MCC pour 480 millions de dollars," a déclaré d’emblée son Excellence à leur sortie d’audience. Ensuite, ils ont témoigné à Blaise Compaoré leur "satisfaction" pour "son leadership au niveau de la sous-région et de l’Afrique". Cela, parce qu’il est "impliqué dans beaucoup de médiations". En retour, Blaise Compaoré leur a "prodigué des conseils pour continuer le travail" et leur a parlé "des opportunités qui existent aux USA", en les exhortant "à faire la promotion de la CEDEAO aux USA". "Travaillez dans l’unité et vous avancerez", a-t-il clos ses propos. D’où leur satisfaction "légitime" au sortir de cette audience instructive.

Boubakar SY

Sidwaya