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Les bons points de la diplomatie burkinabè

Publié le vendredi 18 juillet 2008 à 13h19min

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Le Burkina Faso est devenu un acteur majeur de la diplomatie internationale. Après sa contribution à la résolution des conflits sous-régionaux, le pays des Hommes intègres est maintenant sollicité dans des régions de conflits aussi chaudes que le Darfour par la désignation de son ministre des Affaires étrangères comme médiateur conjoint de l’UA et de l’ONU.

Il faut dire que la pondération du président Blaise COMPAORE qui depuis son arrivée à la tête du pays, a observé une politique de retenue et surtout d’attention sur ce qui se passe autour de lui, avait été mal accueillie par certains si fait que l’homme, le Burkina Faso avec, avaient été indexés de mal conduite. Ainsi, des gens mal intentionnés n’ont pas manqué d’accuser le Burkina de jouer au pyromane dans des conflits où ses dirigeants seraient impliqués d’une façon ou d’une autre. Une mauvaise foi manifeste d’autant que les supputations ne laissaient entrevoir aucune esquisse de preuve et du reste, une enquête des Nations Unies est venue blanchir le pays des Hommes intègres. Au Libéria ou en Sierra Léone, en Guinée Conakry ou en Mauritanie, plus près au Togo ou en Côte d’Ivoire, la main burkinabè que l’on disait voir n’a été rencontrée et ironie du sort, certains de ces pays doivent aujourd’hui la résolution de leur crise ou à tout le moins l’accalmie à l’intervention diplomatique savamment pensée et magistralement exécutée du Burkina Faso.

Et cela, grâce à Blaise COMPAORE dont la grande patience, la capacité d’écoute, le sens de la responsabilité et la considération des intérêts essentiels des populations africaines ont permis ces résultats à l’honneur de l’Afrique tout entière. D’ailleurs, plus que ses pairs qui lui reconnaissent sa débauche d’énergie pour apporter la paix, les populations notamment de la sous-région Ouest africaine ne manquent pas l’occasion de lui manifester leur gratitude. La diplomatie burkinabè a ainsi pris du galon et est sollicitée un peu partout, ce qui va peut-être motiver l’élection du pays comme membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

L’action au Conseil de Sécurité

Une opportunité qui donne au Burkina la capacité de faire valoir son expertise en matière de diplomatie internationale. En la matière, le Conseil de Sécurité des Nation Unies, organe garant de la paix mondiale et qui est traversé par des courants d’intérêts divergents, a besoin de nouvelles énergies pour l’accomplissement de ses missions qui souffrent souvent des luttes d’influence de ses membres qui comptent le plus. En effet, les Occidentaux avec à leur tête les Etats-Unis n’ont pas toujours la même manière de voir les choses que des puissances comme la Russie ou la Chine tous membres permanents et détenteurs du droit de veto. Si les cinq membres permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine et Russie) se résolvent à ne pas utiliser leur droit de veto, les voix des dix membres non permanents font toujours pencher la balance dans un camp comme dans l’autre.

Depuis son arrivée au sein de ce prestigieux organe, un autre regard s’est tourné vers le Burkina et le pays prend de l’assurance dans la mission qui est la sienne. Par exemple, le 10 juillet, la résolution déposée par les Etats-Unis portant sur des sanctions contre les dirigeants du Zimbabwe pour déficit démocratique a été votée par le Burkina. Selon le gouvernement, ce vote en faveur de la résolution visait à mettre la pression sur le président Robert MUGABE et son équipe et favoriser les négociations. Son rejet est dû au double veto de la Russie et de la Chine sinon, la voix du Burkina a été déterminante en faisant pencher la balance en faveur de son adoption. La Grande Bretagne a d’ailleurs contre attaqué en envisageant de déposer une nouvelle résolution dans le sens des sanctions contre le régime de Harare. Comme le dit l’adage, « celui qui continue d’écraser le mil continue de chanter. »

La récente nomination du ministre des Affaires étrangères Djibrill Yipéné BASSOLE comme médiateur en chef de l’ONU et l’Union Africaine au Darfour est sans conteste un grand succès de la diplomatie burkinabè. La charge sera lourde à porter mais les qualités intrinsèques de l’homme militent pour son succès dans sa mission.
Si les succès de la diplomatie font mieux connaître le Burkina, un pays de paix et qui cherche à partager cette paix avec ses voisins et le reste du monde, ils attirent aussi au pays un élan de solidarité international pour son développement.

Les fruits économiques

Si les autorités gouvernementales ne ménagent pas leurs efforts pour soulager les souffrances des autres, elles n’oublient pas leurs mandataires. Elles mettent à profit leurs relations pour améliorer les conditions de vie des populations. L’Administration américaine dans son programme d’aide au développement des pays pauvres a créé le Millenium Challenge Account (MCC). L’inscription du Burkina dans ce programme répond à la satisfaction d’une batterie de critères imposés par le gouvernement américain. La bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté et le respect des libertés, entre autres, ont été mis dans la balance.

Le Burkina a été élu à ce programme et le chef de l’Etat, Son Excellence Blaise COMPAORE, a signé à Washington un accord de financement d’un montant de 204 milliards de FCFA. Avec une telle manne financière, le Burkina a de quoi faire un pas en avant dans son développement.

Quoi qu’on dise, l’élection du Burkina au MCC est un succès pour l’action extérieure du Burkina car seuls 17 pays ont satisfait à ces exigences de l’Oncle Sam depuis la mise en œuvre du programme.

Par Ahmed NAZE

L’Opinion

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