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Le Burkina et les Etats-Unis signent une convention de plus de 204 milliards de F CFA

Publié le mardi 15 juillet 2008 à 17h21min

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Le Président Blaise Compaoré et le Secrétaire d’Etat américain Mme Condoleeza Rice ont assisté à la signature d’une convention entre le Burkina Faso et les Etats-Unis ( à travers le Millennium Challenge Corporation), le 14 juillet 2008 à Washington. Au terme de cette convention, les Etats-Unis accordent au Burkina Faso une subvention de 480,9 millions de dollars, soit plus de 204 milliards de F CFA, destinés à des projets dans l’agriculture, la sécurité foncière, les transports et l’éducation des filles.
L’intégralité du discours prononcé par le Président du Faso à cette occasion.

Madame le Secrétaire d’Etat,
Monsieur le Président du Millennium Challenge Corporation,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,

La cérémonie de signature de l’accord de financement du Compact du Burkina Faso, est une occasion pour saluer l’excellente qualité des relations d’amitié et de coopération entre nos deux pays.

Cet accord, aboutissement d’un long processus de formulation, vient raffermir une coopération dynamique et porteuse d’espoir pour les populations burkinabè.

La communauté internationale à travers la Déclaration du Millénaire s’est assignée des objectifs pour le développement dont la finalité est de faire reculer l’extrême pauvreté et de créer les meilleures conditions d’épanouissement de l’humanité notamment dans sa partie la plus éprouvée.

La récente évaluation à mi-parcours établie par les Nations Unies, situe les pays africains dans de faibles perspectives d’atteinte de ces objectifs, au regard de l’ampleur du retard accusé.

Pour s’y rapprocher, il faudrait un réel sursaut de ces pays et un engagement plus effectif des Etats et institutions donateurs.

C’est en cela que j’apprécie et salue l’initiative de Son Excellence Monsieur le Président Georges Bush d’avoir mis en place le Fonds pour les Défis du Millénaire comme complément indispensable à la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique, dont l’échéance a par ailleurs été prolongée jusqu’en 2015.
L’originalité de ce Fonds est qu’il met en avant le lien entre l’aide au développement et la capacité des pays récipiendaires à exécuter des politiques vertueuses à travers des reformes économiques, sociales et politiques.

C’est pourquoi, je perçois l’éligibilité du Burkina Faso, à la fois comme une grande marque de considération et comme un signe de reconnaissance des avancées réalisées en matière de gouvernance, d’amélioration de l’environnement des affaires, ainsi qu’en matière de satisfaction des besoins essentiels des populations.

J’exprime mes sincères sentiments de gratitude à tous les artisans qui ont œuvré pour cette éligibilité.

Madame le Secrétaire d’Etat,
Mesdames, Messieurs,

Notre ambition telle que reflétée dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté est de ramener la proportion des burkinabè vivant avec moins d’un dollar par jour, de 46% en 2003 à moins de 35% en 2015.

Les statistiques les plus récentes décrivent des progrès significatifs dans le domaine de l’offre éducative qui s’est nettement accrue avec en corollaire des bonds de cinq points environ par an du taux brut de scolarisation au cours de ces dernières années.
Celui-ci s’est établi à la rentrée scolaire 2007-2008, à 73% dont 65% pour les filles.
Dans le domaine de la santé, avec l’affectation de 15% du budget national à ce secteur, on observe des avancées notables.

Le fait le plus marquant est la stabilisation de la progression du VIH/SIDA qui devrait se renforcer avec l’amélioration de la communication sociale et un accès plus large de la population aux antirétroviraux consécutif à une réduction de près de 80% des prix de ces produits.

L’eau potable dont les niveaux de couverture sont respectivement de 75% en zones urbaines et 62% en zones rurales, devra être plus disponible d’ici 2015 avec la mise en œuvre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement qui connaît une forte adhésion de nos partenaires techniques et financiers ainsi que l’implication effective des collectivités territoriales dans son exécution.

Mesdames, Messieurs,

A l’instar des pays en développement à ressources limitées, le Burkina Faso a ressenti durement les surchauffes de l’environnement économique international dont la principale manifestation est le ralentissement de la croissance économique.

En effet, le rythme d’évolution du produit intérieur brut est tombé de 6% en 2006 à 4% en 2007 ; les perspectives pour l’année 2008 semblent plus prometteuses.
A cet égard, je voudrais ici, noter d’une part, le mérite de nos braves paysans qui travaillent sans relâche et affrontent quotidiennement les adversités naturelles et d’autre part, l’audace des opérateurs du secteur privé devenus plus créatifs et plus proactifs devant un contexte international des affaires en permanente turbulence.

En ce qui concerne les premiers, l’Etat continuera d’appuyer leurs différentes initiatives d’organisation en vue d’accroître leur productivité.
Pour la communauté des hommes d’affaires du secteur privé, les mesures de réforme entreprises seront poursuivies et raffermies en vue de créer un environnement plus incitatif.

A ce propos, outre la révision du code général de fiscalité, du code du travail et de la réforme du système judiciaire, il a été crée et rendu opérationnelles l’Autorité Supérieure du Contrôle d’Etat et l’Autorité de régulation des marchés publics.

L’avènement de ces deux structures participe de la volonté du Gouvernement de lutter contre la corruption et les mauvaises pratiques.

Cette démarche procède également de notre souhait de transformer en opportunités de croissance et de progrès les contraintes actuelles liées aux différentes crises financière, énergétique et alimentaire qui caractérisent l’environnement politico-économique international.

Madame le Secrétaire d’Etat,

Je voudrais me féliciter du fait que le Compact du Burkina Faso, issu des concertations populaires puis du remarquable travail de rationalisation par les experts des deux pays, s’inscrit bien dans nos préoccupations de développement.

C’est avec grande satisfaction que j’apprécie la minutie avec laquelle les quatre grands projets ci-après qui le composent ont été retenus ainsi que l’affectation judicieuse des ressources :

- le premier projet, qui a trait au développement de la production agricole par l’irrigation, est l’expression de notre volonté de faire de l’agriculture une activité quasi permanente par une meilleure maîtrise de l’eau. Notre ambition, vers la construction de la souveraineté alimentaire, au regard du récent comportement du marché mondial des céréales, passe nécessairement par la réduction de la prédominance actuelle de l’agriculture pluviale au profit de l’agriculture irriguée. Dans cette perspective, les aménagements projetés, permettront d’accroître la production annuelle de plus de 15.000 tonnes de céréales et 30.000 tonnes de production maraîchères. Au total, c’est environ 20.000 personnes qui bénéficieront directement de ces aménagements qui leur procureront un revenu annuel moyen de six cent dollars ;

- le deuxième projet concerne la sécurisation foncière ; le Burkina Faso n’a pas de problème de disponibilité de la terre car seulement un tiers du potentiel est mis en exploitation. Par contre, il a un réel problème de propriété de la terre dont le règlement fera passer la terre de son statut actuel de capital passif à capital actif, favorisant d’importants investissements. Le Gouvernement a adopté en octobre 2007 une politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural dont la loi d’application est en cours de formulation selon une démarche participative. Bien évidemment, la réussite d’une telle politique, qui relève d’un changement de comportement, sera favorisé par l’installation, sur financement du MCC, de 12 stations GPS permanentes et de 702 points géodésiques au sol dans l’ensemble des communes. Cette réforme contribuera aussi à l’instauration d’une paix sociale durable par la réduction des conflits entres acteurs du monde rural ;

- le troisième projet a pour centre d’intérêt le désenclavement, car il est établi que des infrastructures routières de qualité accroissent les échanges, accélèrent la croissance et contribuent à la lutte contre la pauvreté. Environ 2,4 millions d’habitants des neufs provinces situées aux alentours des routes principales et près de 65.000 autres habitants des 30 villages desservis par les pistes rurales bénéficieront de l’impact du projet routier ;

- enfin, le quatrième projet se rapporte à la promotion de l’éducation de la petite fille : cette discrimination positive participe du renforcement de l’équité sociale et du rôle de la femme comme vecteur du bien-être social.

L’accord de financement du Programme que nous venons de signer, est d’une importance vitale pour le Burkina Faso, plus encore dans un contexte marqué par une crise alimentaire mondiale qui interpelle désormais et avec insistance les pays africains sur les choix d’investissement à faire en vue d’assurer durablement la sécurité alimentaire de leurs populations.

En conséquence, nous apprécions à leur juste valeur les exigences de bonne gouvernance qui entourent la mise en œuvre de ce programme.

Nous prenons par la même occasion l’engagement de créer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre de ce Compact dans le respect des règles de transparence et d’efficacité requis par nos accords, afin de produire les effets attendus sur le développement de notre économie et l’amélioration de notre capital humain.

Je ne doute pas qu’au sortir de ce premier Compact, le Burkina Faso disposera d’une expertise accrue, capable d’aider désormais à la formulation et la mise en œuvre de programmes de développement durable.

C’est aussi l’une de nos plus fortes attentes de l’appui dont nous bénéficierons de la part du Millennium Challenge Corporation dans le cadre du pilotage de ces projets.

Madame le Secrétaire d’Etat,
Monsieur le Président du Millenium Challenge Corporation,
Honorables Invités,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais une fois de plus, saluer l’engagement personnel du président Georges Bush en faveur de la promotion de la démocratie dans le monde et du raffermissement des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique.

Les Etats-Unis sont en train de donner au monde, l’image d’un pays défendant la démocratie, l’égalité et l’humanisme.

L’histoire retiendra que cet important tournant amorcé par le peuple américain l’aura été sous le mandat du Président Georges Bush.

Je félicite en particulier Madame Condoleeza Rice, Présidente du Conseil d’administration du MCC, de même que l’Ambassadeur Danilovitch, Président exécutif et son équipe, Madame l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, pour leur constante disponibilité à accompagner les burkinabè dans le processus d’élaboration du Compact.

Aux membres du Congrès et au peuple américain, j’exprime notre reconnaissance et notre amitié.

Pour notre part, notre devoir permanent sera d’œuvrer à raffermir les relations d’amitié et de coopération entre nos deux Etats et entre nos deux peuples dans un monde de paix et de prospérité.

Vive la coopération entre les Etats-Unis d’Amérique et le Burkina Faso.

Je vous remercie.

Source : www.presidence.bf

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