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Burkina- Israël : Le temps de la diplomatie sans complexe

Publié le mardi 20 mai 2008 à 11h24min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, a effectué un séjour en Israël du 13 au 15 mai dernier. Il était l’invité du président israélien, Shimon Peres, initiateur d’une conférence sur les grandes questions du monde. Une première, pour un chef d’Etat burkinabè.

Une nouvelle page des relations entre Israël et le Burkina Faso a été ouverte par le président Blaise Compaoré. Treize ans après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le président burkinabè a effectué une visite historique dans l’Etat hébreu. Ce n’était pas une visite officielle mais elle en avait tout l’air. Blaise Compaoré devait en effet participer à la conférence "Tomorrow" (Demain), organisée par le président israélien, Shimon Peres, à l’occasion des 60 ans d’indépendance d’Israël. Comment faire face aux enjeux de demain ?

Telle était la question à laquelle chaque conférencier, autour d’un panel prestigieux de dirigeants et de personnalités diverses, devait répondre. Parmi la douzaine de chefs d’Etat, anciens ou en exercice, présents, il y avait Yoweri Museveni de l’Ouganda, Paul Kagamé du Rwanda, Danilo Turk de la Slovénie, Tony Blair de Grande-Bretagne, Mikhael Gorbatchev de Russie, Lech Kaczynski de Pologne, Nambar Enkhbauar de Mongolie, Viktor Yushenko d’Ukraine. Chaque dirigeant devait, en quelques minutes, décliner sa vision prospectivé pour un monde meilleur.

Mettant de côté le discours qu’il avait rédigé pour la circonstance, Blaise Compaoré a fait une intervention improvisée fort applaudie. La salle, archicomble, a visiblement apprécié le fait que le président burkinabè ait marqué son admiration pour le peuple juif et son adhésion à la cause qu’il défend. Blaise Compaoré a présenté sa vision du monde à l’assemblée en ces termes : "Il faut continuer à bâtir sur l’homme, c’est-à-dire valoriser le capital humain. Cela représente ce que j’appelle la sécurité humaine : assurer une sécurité politique, la liberté, une bonne gouvernance, des besoins sociaux pour tous, etc. Il faut des hommes pour bâtir le futur. Notre référence en Afrique et au Burkina, c’est d’abord cela.

Comment faire en sorte que l’homme soit bien portant, mieux instruit et capable de transformer ses ressources naturelles. Pour les Etats, nous souhaitons davantage de gouvernance. Il est certain qu’avec la gouvernance que nous observons sur le continent, je l’ai dit à des collègues chefs d’Etat, il n’est pas possible d’organiser le progrès. Si au temps de la révolution industrielle nous n’avons pas pu prendre le train en marche parce qu’on était soit occupés, soit sans liberté ou dépossédés de nos ressources, aujourd’hui, avec la révolution numérique, nous pouvons accompagner le monde dans le progrès. Nous avons besoin aussi en Afrique de construire la paix.

Et pour ce faire, nous avons besoin de l’assistance du reste du monde. Je souhaite que toutes les régions du monde s’associent dans ce combat pour la paix." Blaise Compaoré a cependant prévenu les dirigeants des pays riches : "Il est important que nous prenions conscience, dans cette mondialisation, que le monde sera prospère ou difficile pour tous à l’avenir. Il n’y a pas de progrès possible dans le monde, s’il n’est organisé que sur un continent ou deux. Malgré ces crises, il y a des possibilités pour le monde de se reprendre. Cette mondialisation, est une époque civilisationnelle comme l’âge de la pierre taillée, et il faut y entrer avec plus de solidarité, d’imagination, de meilleures réponses aux problèmes. J’ai confiance que l’humanité qui a déjà traversé des crises beaucoup plus difficiles que celle-là saura trouver des réponses idoines aux préoccupations majeures du moment."

George Bush, superstar

D’autres activités ont gravité autour de cette conférence, notamment la soirée spéciale d’hommage à l’amitié israélo-américaine. Films, musique et discours ont marqué cette cérémonie dont on retient qu’elle confirme l’étroitesse des liens qui unissent Israël et les Etats-Unis. Rien que les nombreuses "standing ovations" dédiées au couple George W. Bush sont le témoignage de l’admiration que Israël a pour l’Amérique. C’est pourquoi d’ailleurs toute la ville de Jérusalem a été hautement sécurisée pendant le séjour du couple présidentiel américain. Si George Bush, faut-il le rappeler, a été accueilli par des "Shalom" (bienvenus) en Israël, il le fut également par une roquette palestienne tirée sur une ville israélienne. Un incident qui a failli gâcher la fête, même si à Jérusalem, on est à mille lieux de savoir qu’un drame se joue en territoire palestinien, pas si loin de là. La ville grouille de monde, avec ses milliers de drapeaux partout où ils peuvent être plantés, pour commémorer l’indépendance.

Dans les lieux saints, l’affluence est ininterrompue. Des milliers de touristes et de pèlerins déambulent, prient, photographient, sous le regard vigilant des forces de sécurité présentes dans tous les recoins de la vieille ville. Le président Compaoré a visité, pour sa part, l’église du Saint Sépulce considérée comme le saint des saints, où se trouvent le lieu de la crucifixion de Jésus et son tombeau, selon la tradition chrétienne. Il s’est aussi rendu au Mur des lamentations où il a été accueilli par le grand Rabin des lieux saints.Mais cette visite s’est faite au pas de course, ne laissant pas le temps à la méditation, d’où cette promesse du président du Faso de revenir à Jérusalem, "sans caméra ni télévision".

Les endroits d’émotion ne manquent pas à Jérusalem, comme Yad Vashem, le mémorial dédié aux martyrs et aux héros de la Shoah. C’est un ensemble architectural impressionnant, où les outils modernes de communication côtoient les objets de la tragédie juive, pour rappeler tout le processus de l’holocauste. Blaise Compaoré, après une longue visite des lieux, a rallumé la Flamme éternelle, déposé une gerbe de fleurs et signé dans le Livre d’or.

A la fin de cette émouvante visite, il a déclaré qu’il s’agissait "d’un souvenir terrible qui nous rappelle une honteuse histoire de notre humanité". Pour lui, l’holocauste nous invite "à continuer d’agir pour l’avènement d’un monde de paix durable, ininterrompue". Le président Compaoré a ajouté que ce drame montrait "comment les liens entre les hommes peuvent être fragiles, comment à un moment de l’histoire de l’humanité, des hommes ont monté cette tragédie humaine à l’endroit d’autres hommes, tout simplement parce qu’ils étaient d’une race donnée. Nous devons nous en souvenir et dire "plus jamais cela", bien sûr, mais aussi travailler pour l’avènement d’un monde plus juste, plus solidaire". Dans le livre d’or du Musée, il a émis ce voeu : "Puisse cet atroce souvenir de la honteuse et atroce histoire de notre humanité conforter notre foi en un monde de paix ininterrompue".

L’un des temps forts de ce séjour fut l’audience que le chef de l’Etat a accordée au ministre israélien des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Cette personnalité, qui est le numéro deux du gouvernement israélien, en est pratiquement devenue le numéro un, avec les problèmes que connaît le Premier ministre. C’est dire l’importance des échanges qu’elle a eus avec Blaise Compaoré, et que le ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, résume en ces termes : "Il a été surtout question de la coopération bilatérale entre Israël et le Burkina Faso. Dans les domaines agricole, sanitaire et de la formation, Israël a une coopération avec le Burkina. Nous avons évalué cette coopération, et surtout, nous avons dégagé des pistes pour la renforcer. Israël appuiera le Burkina dans toutes ses actions, en particulier son action de stabilisation de la sous-région et toute action que le président du Faso peut mener en direction des autres pays à travers les communautés régionales et sous-régionales. Nous avons aussi parlé des questions politiques et diplomatiques, bien entendu. Israël est très désireux d’appuyer le Burkina dans son rôle de membre du Conseil de sécurité. Nous avons une concertation à mener très bientôt." Le ministre Bassolé, à cet effet, reviendra dans quelques semaines pour approfondir toutes ces questions.

"Une amitié désintéressée"

La coopération entre Israël et le Burkina n’est pas seulement que diplomatique et institutionnelle. Elle est aussi humaine. Ainsi, un réseau d’amis du Faso s’est constitué autour du Consul honoraire du Burkina à Jérusalem, Eitan Israely. Avec son épouse, il était aux bons soins de la délégation burkinabè pendant son séjour israélien. Il a ainsi offert une réception en l’honneur du Burkina à laquelle a pris part le président du Faso. Au cours de ce rendez-vous convivial, il a rappelé que son amour pour le "pays des hommes intègres" datait de trente ans quand, jeune ingénieur, il était venu jeter les bases de l’agriculture moderne burkinabè.

Le Directeur général adjoint chargé de l’Afrique aux Affaires étrangères, Marc Attali, a indiqué que la présence du président Compaoré en Israël était la concrétisation d’une "décision courageuse" prise en 1993, avec le rétablissement des relations diplomatiques. "Cette visite tourne une nouvelle page dans nos relations", a-t-il ajouté. En réponse, le président du Faso a eu ces mots : "Il a fallu que je vienne pour discuter, circuler, être au contact, pour mieux comprendre Israël, votre histoire qui a été difficile." Il a rendu hommage au président Shimon Peres, qu’il considère comme "un grand monument de l’histoire de notre humanité". Et tous ces Israéliens anonymes qui s’intéressent au Burkina, le président du Faso les a remerciés. Car pour lui, "il y a beaucoup d’amitiés intéressées, mais celle qui lie Israël au Burkina est humaine".

C’est pourquoi il a dit sa confiance d’engager avec ces hommes et femmes, "une aventure qui commence". Avant de s’envoler pour Ouagadougou, le 15 mai, le président Compaoré a été reçu en même temps que d’autres chefs d’Etat, au Parlement israélien, la Knesset. Comme il le dit lui-même, une nouvelle aventure commence. Ainsi, l’année prochaine, Blaise Compaoré devrait revenir dans l’Etat hébreu, cette fois-ci en visite officielle.

Par Mahorou KANAZOE (Envoyé spécial)


Blaise Compaoré : "Je reviendrai à Jérusalem"

A l’issue de sa première visite en Israël, le président Compaoré tire, ici, le bilan de son séjour.

"Le Pays" : Quel bilan faites-vous de votre séjour en Israël à l’occasion de la commémoration des 60 ans d’indépendance du pays ?

Blaise Compaoré : Ce fut une commémoration bien réussie parce qu’au cours des manifestations que nous avons pu suivre, Israël, le peuple juif, s’est mobilisé pour parler de ses réalités aujourd’hui, mais aussi parler d’ouverture avec le reste du monde. Pour nous, l’important était d’honorer une invitation au regard d’abord des relations cordiales qui sont aujourd’hui établies entre Israël et le Burkina Faso, mais aussi parce qu’en tant que pays membre du Conseil de sécurité, il était de notre devoir d’être en Israël en ces moments précis pour tenter d’avoir un regard posé, plus profond sur ce qui se passe ici. Car au-delà des manifestations commémoratives, il reste aussi un problème urgent de paix dans la région. Notre souhait est que la communauté internationale puisse accompagner Palestiniens et Israéliens à raffermir le dialogue afin de dégager, à travers une trêve d’abord, les conditions de délimitation de la frontière entre les deux Etats.

Quelles sont vos impressions après la visite des lieux saints ?

On a d’abord l’impression de ne pas avoir eu suffisamment de temps. Lorsqu’on arrive en ces lieux, on a toute son histoire d’enfance, d’adulte et de spiritualité. Il y a beaucoup de questions que vous voulez poser au guide, à tous ceux qui sont autour de ces infrastructures religieuses pour en savoir plus parce que vous avez lu tel ou tel passage de la Bible, de l’histoire de la région. On sent qu’il nous manque du temps pour mieux saisir les événements tels qu’ils se sont passés ici. Mais on garde toujours une forte émotion en réalisant que l’homme est capable de revenir sur des siècles, des événements, d’avoir une foi qui peut traverser des siècles. Cela mérite d’être souligné. Mon souhait, c’est de pouvoir revenir sans caméra ni télévision pour mieux saisir la portée et le contenu de cette histoire, les réalités à la fois spirituelles et physiques de cette région.

Vous vous êtes exprimé très clairement sur la nécessité de création d’un Etat palestinien vivant à côté d’un Israël en sécurité. Comment ce message a-t-il été perçu par les autorités israéliennes ?

Il y a une identité de vues sur la question. L’Union africaine elle-même reconnaît qu’il faut deux Etats séparés vivant côte à côte dans la sécurité et la paix, de même que la communauté internationale. Ce qui veut dire que notre message aux autorités israéliennes, c’est de persévérer dans le dialogue avec les Palestiniens. Pour deux peuples qui se connaissent depuis des siècles, je dirai des millénaires, il est important qu’ils sachent avant tout que c’est à leur niveau qu’on peut trouver les réponses à cette situation. Il faut donc renforcer le dialogue, ce qui suppose qu’il faut nécessairement une trêve avec un arrêt des tirs sur Israël, résoudre les problèmes humanitaires de Gaza et aller franchement vers la délimitation des frontières entre les deux pays.

Propos recueillis à Jérusalem par Mahorou KANAZOE


Elie Wiesel, prix Nobel de la paix : "Blaise Compaoré est un homme de paix"

Américain juif d’origine polonaise, Elie Wiesel, pour avoir été un rescapé du camp d’Auschwitz, est une personnalité très écoutée en Israël. Il a été reçu en compagnie de son épouse, par le président du Faso pour lequel il ne tarit pas d’éloges. Avec lui, il dit avoir parlé de tout : de la vie, de la société, de l’avenir. Sa conclusion est que Blaise Compaoré est un "homme intelligent, un homme d’Etat". Il trouve qu’il a une vision de l’Afrique qui lui est proche.

A propos de la paix et des efforts du président Compaoré pour résoudre des crises sur le continent à travers le concept du "Dialogue direct", Elie Wiesel estime que "Blaise Compaoré est un homme de paix". Il se dit convaincu que l’intervention du président du Faso à la conférence "Tomorrow" a été bien accueillie en Israël. "Une intervention pleine de chaleur, d’intelligence du coeur, de sympathie et de solidarité", précise le prix Nobel qui ne manque pas de lancer un "bravo" à l’endroit du président Compaoré.

M K


Une nouvelle vision de la diplomatie

La reconversion de Djibrill Bassolé se déroule dans un scénario bien huilé. L’ancien ministre de la Sécurité, jadis redouté notamment par le Collectif et certains opposants à qui il a fait voir de toutes les couleurs, s’est transmué en un diplomate rigoureux et discret. Pas de fanfaronnade chez lui. Sa formation militaire y est peut-être pour quelque chose.

En dépit des dysfonctionnements qui ne peuvent manquer lors de grandes cérémonies, comme la commémoration des 60 ans d’indépendance d’Israël, il a pu boucler l’agenda du président sans couac. Ainsi, les plus hautes personnalités du pays ont reçu le président Compaoré qui a même été acclamé au Parlement (la Knesset). On ne parle pas bien sûr des rencontres privées qui ont sans doute permis de sceller des contacts, notamment en termes d’investissements. En tout cas, il a bien accompli sa mission, tant au niveau du chronogramme très minuté du président que des retombées de cette visite.

Le Burkina Faso, dont nombre d’Israéliens peinent à prononcer le nom, a fortiori à situer sur une carte, a désormais une place dans le coeur des Israéliens, et son président, une image "d’homme de paix" dans les cercles politiques du pays. Santé, agriculture, technologies, toutes les conditions semblent réunies pour une coopération accrue entre les deux pays. Le ministre Bassolé a d’ailleurs discuté de ces questions avec son homologue israélienne, en présence du chef de l’Etat. Sa conviction est qu’Israël a une expertise dont le Burkina peut profiter. Et de conclure, pour montrer le sens de la coopération entre les deux pays : "Comme on dit, il est toujours mieux d’apprendre à pêcher que de demander le poisson."

M K


Burkina - Israël, histoire d’une relation

La visite historique que le président Compaoré a effectuée à Jérusalem ouvre une nouvelle ère de la coopération entre les deux pays. Débutées en 1961 par la signature d’un accord de coopération, les relations entre les deux pays ont par la suite connu des hauts et des bas. On se rappelle que les premiers agronomes du Burkina furent formés en Israël, qui envoya des ingénieurs jeter les bases de l’agriculture. Salambéré Joseph dit Salambo, l’artiste musicien, est un des plus célèbres produits de ces écoles de formation. La Loterie nationale voltaïque fut aussi l’oeuvre d’Israël. Après une période morte, avant la rupture en 1973, c’est en 1993 que les relations diplomatiques furent rétablies. Le nouveau pont jeté entre les deux pays a ainsi permis la visite du ministre des Affaires étrangères du Burkina en Israël en 1994, la visite de l’ambassadeur d’Israël au Burkina en 2007 suivie de la présentation des lettres de créances du nouvel ambassadeur basé à Abidjan, Daniel Kedem, en mars 2007. La ministre de l’Action sociale s’est rendue dans l’Etat hébreu l’année dernière. Enfin, tout ce processus s’est couronné par cette visite du président Compaoré.

M K


BREVES DE JERUSALEM

- Rigueur dans la courtoisie. Ainsi peut se résumer l’état d’esprit de la sécurité israélienne. Armés jusqu’aux dents, policiers et militaires affichent toujours le sourire sans jamais baisser la garde. Tous les moyens sont mobilisés pour assurer la sécurité des nombreux participants à la commémoration des 60 ans d’indépendance, des chiens renifleurs aux hélicoptères en passant par la dernière technologie en matière de contrôle d’identité (on passe au scanner des empreintes de la peau). On note une proportion importante de femmes parmi les forces de sécurité israéliennes.

- Beaucoup de pèlerins et de touristes arpentent les lieux saints chrétiens. Des flots ininterrompus de visiteurs de toutes les races débarquent par cars entiers, qui pour prier, qui pour découvrir. Les autochtones de la ville ont quand même une place pour prier. Et il n’est pas rare de

voir un croyant pleurer à chaudes larmes au cours d’une prière. Pendant ce temps, les marchands de produits religieux et de souvenirs attendent dans leurs échoppes, sûrs de pouvoir faire de bonnes affaires.

- La première question qu’un Israélien, croisé dans la rue, vous pose- en tout cas ce fut ainsi pour les membres de la délégation burkinabè -c’est de savoir d’où vous venez. Ensuite, il vous demande si vous êtes satisfait de votre séjour et du pays. Le tout sur un ton très amical qui détonne avec ce qui se voit dans les médias, avec les rapports difficiles entretenus avec les Palestiniens.

- L’esplanade des mosquées n’était pas prévue dans la visite des lieux saints par la délégation burkinabè. Aucune explication n’a été donnée à ce sujet. Certains musulmans qui ont manifesté l’intérêt de faire une prière à la mosquée Al-Aqsa, par exemple, qu’ils ont vue de loin, par-delà le Mur des lamentations, se sont vus répondre par un officiel israélien qu’ils pouvaient le faire mais à titre individuel. Evidemment personne ne s’y est aventuré.

- Les Israéliens sont des maniaques de la sécurité. Les journalistes burkinabè en ont fait les frais. Seuls le photographe de la Présidence et le cadreur de la TNB ont été autorisés à assister à l’audience accordée par Shimon Peres à Blaise Compaoré et à la participation de ce dernier à une séance plénière du Parlement, la Knesset.

- Le Togo est, avec le Burkina, le Rwanda et l’Ouganda, l’un des quatre pays africains invités à la fête de l’indépendance d’Israël. Mais le président Faure Gnassingbé n’a pas fait le déplacement. Il était représenté à un niveau ministériel.

- Les préalables à tout processus de dialogue et de paix entre Israéliens et Palestiniens, selon Blaise Compaoré, sont les suivants : la résolution de la crise humanitaire à Gaza, l’arrêt des attaques contre Israël, l’instauration d’une trêve et le gel des implantations de colonies en Cisjordanie.

M K

Le Pays

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