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Visite du président du CSC à Koudougou : Les bons points aux radios Palabre, Wiis Kamba, Notre-Dame, à l’agence Observateur Paalga et carton jaune à Sidwaya et à la RED

Publié le mardi 20 mai 2008 à 10h51min

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Dans le cadre de ses tournées de visite des organes de presse dans les régions, le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao était le 14 mars à Koudougou dans la région du Centre-Ouest. Dans la capitale régionale, le président du CSC a visité les 4 radios privées de la place, ainsi que les représentations de Sidwaya et de l’Observateur Paalga avant d’aller rendre une visite de courtoisie à l’évêque Basile Tapsoba.

A la faveur de la proximité de la représentation des Editions Sidwaya de la résidence du gouverneur où il a été accueilli et installé dès son arrivée à Koudougou, c’est par là que le président du CSC a entamé sa visite des organes de presse de Koudougou. En compagnie de son secrétaire général, Songré Etienne Sawadogo, du conseiller Amadou Yaro, de certains cadres de son institution, ainsi que des autorités de la région, Luc Adolphe Tiao a été accueilli par François Kaboré, seul et unique agent de la représentation. L’hôte du jour après avoir visité le local, a eu un bref entretien avec François Kaboré sur le fonctionnement de la maison.

Si le président a apprécié le travail fait, il n’en demeure pas moins qu’il s’est dit désolé de constater que la représentation de l’organe d’Etat qu’est Sidwaya dans la troisième ville du Burkina soit complètement démunie sans aucun matériel de travail dans un bâtiment croulant qui date des années de l’indépendance. Après ce premier constat, le cap est mis sur la colline de l’association Benebnooma à la découverte de radio Palabre, la première radio communautaire de Koudougou créée depuis 1994. A l’arrivée de la délégation du président du CSC, elle a été accueillie par le président-fondateur de l’association Benebnooma, M. Koudbi Koala, promoteur de la radio Palabre avec à ses côtés, le directeur de la radio, Jean Marie Ramdé et tout son personnel. L’occasion a donc été donnée au président Tiao de visiter toutes les installations de la radio et de s’entretenir avec le personnel.

Au sortir de sa visite à la première radio communautaire de Koudougou, le premier responsable du CSC a déclaré être satisfait de la rigueur avec laquelle le promoteur s’active dans son association et particulièrement sur la radio Palabre. Il dit avoir constaté une nette amélioration au niveau des équipements du studio qui a d’ailleurs permis à la radio de passer au numérique. La bonne organisation du travail de la radio constatée sur la base de la grille des programmes a également été un motif de satisfaction pour le président Luc Adolphe Tiao. Les quatorze animateurs de la radio, selon l’entretien entre le promoteur et le président du CSC, sont tous déclarés à la caisse et cela a aussi été noté avec fierté par le président Tiao. En termes clairs, tout a été jugé conforme à radio Palabre si bien que Luc Adolphe Tiao avant de quitter les lieux, a indiqué qu’il n’avait pas de remarque particulière à l’endroit de la radio, sinon que de féliciter l’ensemble des acteurs et le promoteur de cette radio communautaire.

La Radio Evangile Développement (RED), station de Koudougou, sera la prochaine étape du président du CSC. A peine le staff managérial de cette radio a accueilli leur hôte au portail, qu’il commença à se plaindre de la hauteur du mât. Combien de mètres mesure-t-il votre mât a-t-il lancé comme première phrase dans cette radio. Le responsable de la radio, Henri Zoundi, indique qu’il a trente mètres. Non, répond Luc Adolphe Tiao en indiquant qu’il ne dépasse pas vingt mètres. Quelques pas plus loin, et voilà le patron en charge de la régulation des médias dans le studio de RED. Un local qu’il n’a pas hésité d’apprécier négativement puisque ne dépassant pas une maisonnette de huit tôles : il abrite le studio, la régie, l’émetteur, la thèque, la phonothèque… ça fait trop sans aucune garantie de sécurité pour les animateurs, a lancé Luc Adolphe Tiao.

Aussi, il a fait remarquer au responsable de la radio, que son organe mérite mieux au regard de l’image que véhicule l’institution promotrice de cette radio, à savoir les Eglises évangéliques. Luc Adolphe Tiao n’a pas caché son mécontentement de voir la RED dans son état actuel. Aucune radio de toutes les confessions religieuses que j’ai déjà visitées à travers le Burkina ne se trouve dans cet état, a-t-il ajouté, même s’il reconnaît que le matériel technique est acceptable. En termes de conclusion, le président du CSC a vivement recommandé qu’un effort soit fait par l’institution promotrice de RED, notamment pour ce qui concerne l’infrastructure.

Après RED, c’est la radio Wiis Kamba FM du groupe des radios Horizon FM qui a reçu la visite du président du CSC et sa délégation. Là, il a commencé à féliciter le directeur de cette radio, Eric Kaboré dit la « Bomme » pendant qu’il l’introduisait dans le studio par le fait simplement de la propreté et de la tenue même du studio.

Satisfaction totale sur toute la ligne

La visite du studio et des équipements qui s’en est suivie a fini par convaincre Luc Adolphe Tiao qui a indiqué qu’après la radio-mère à Ouagadougou, la radio Wiis Kamba FM de Koudougou vient en deuxième position sur tous les plans. Selon le président du CSC, le studio est modeste mais propre avec un équipement satisfaisant tout à fait convenable pour une radio. La grille des programmes est règlementaire avec un directeur qui selon son hôte, s’acquitte apparemment de façon honorable, de ses obligations. La seule fausse note relevée par le président du CSC, c’est qu’aucun animateur n’est déclaré à la caisse.

Mais dans l’ensemble, c’est un sentiment de satisfaction totale que le président Tiao a eue sur la radio Wiis Kamba FM en comparaison de sa dernière visite dans cette même radio en 2003. L’avant-dernier organe de presse visité a été la radio confessionnelle Notre-Dame de la Réconciliation, fruit de l’Eglise catholique. A son arrivée, Luc Adolphe Tiao a été accueilli par l’Abbé Maxime Zongo, directeur de la radio entouré de son personnel. Il s’en est suivi un entretien d’une quinzaine de minutes dans le studio de cette radio. Un entretien qui a permis au président du CSC de mieux faire connaissance avec la radio.

Sur le plan de l’équipement et de l’organisation de la radio, Luc Adolphe Tiao a souligné sa satisfaction de constater que d’énormes efforts sont faits à ce niveau. Mieux, la radio a même acquis du matériel plus performant non encore installé simplement parce que le studio est en reconstruction, mais dont malheureusement, les travaux sont bloqués par manque de moyens financiers. Toutefois, la radio fonctionne normalement avec des animateurs qui s’acquittent convenablement de leur mission, à fait remarquer le président du CSC.
L’étape finale de la visite des organes de presse sera l’agence de l’Observateur Paalga dirigée par Cyrille Zoma. A l’instar des autres représentations des quotidiens de Koudougou, il est le seul pratiquement à faire le travail. Mais l’écart entre cette agence et les autres est énorme sur le plan de l’équipement. Pendant que ses confrères de la place parcour de cyber en cyber pour l’envoient de leurs articles, Cyrille Zoma lui, a tout sur place.

Deux ordinateurs plus imprimante, deux appareils numériques, une connexion sur Internet à haut débit avec un bureau digne d’une représentation et une moto pour les reportages. Ce fut une surprise agréable pour le président Tiao qui a promis sur place d’appeler dès son retour à Ouagadougou, le doyen Edouard Ouédraogo pour le féliciter directement. A Cyrille Zoma, il l’a encouragé de persévérer dans le travail qu’il accomplit du reste correctement. Avant de quitter l’agence Observateur Paalga, le président Tiao s’est intéressé à la distribution de ce journal à Koudougou qui, selon son interlocuteur, est en moyenne de 250 journaux par jour. La boucle a été ainsi bouclée à Koudougou avec à la clé, une satisfaction du président du CSC sur l’ensemble des organes de presse visités sauf au niveau de Sidwaya et de la RED. Le séjour du président du CSC à Koudougou a véritablement pris fin par une visite de courtoisie qu’il a eue avec l’évêque de Koudougou, Monseigneur Basile Tapsoba. Luc Adolphe Tiao, faut-il le rappeler, est passé par le petit séminaire de Koudougou et a même servi la messe en son temps à la cathédrale Saint Augustin de cette ville.

Par conséquent, il garde toujours des souvenirs vivaces si bien qu’il ne peut oublier les hommes de Dieu qui ont forgé en lui, sa personnalité actuelle. Et comme l’occasion lui a été donnée de passer à Koudougou, il n’a pas hésité comme à son habitude, de faire un tour pour réitérer sa reconnaissance à Monseigneur Basile Tapsoba. Le Père Evêque de Koudougou, pour sa part, a salué le dévouement de son hôte à la tête du CSC avant de le féliciter pour sa nomination au poste d’ambassadeur du Burkina en France. Nous vous accompagnerons dans nos prières de tous les jours, a dit l’évêque de Koudougou au président Tiao.

François KABORE


Régulation des médias burkinabè : Le CSC auditionne 4 promoteurs de médias

La Commission chargée de la liberté de la presse, de l’éthique, de la déontologie et de la publicité dans les médias a écouté et auditionné, le jeudi 10 avril 2008 au siège du Conseil, successivement les responsables de la radio privée communautaire Radio Salankoloto, du journal privé Le Libérateur, du quotidien Le Pays et de l’hebdomadaire privé San Finna. Le président de la Commission, le conseiller Dr Victor Sanou avait à ses côtés le vice-président du Conseil, Urbain Sikono Traoré, le conseiller Gnanou Yaya Tamini, les chargés de misions et des chefs de départements du CSC
Le Conseil a écouté la Radio Salankoloto représentée par son directeur général, Roger Nikièma. à propos de sa correspondance relative à un incident survenu dans le village de Diddrin (département de Koubri, province du Kadiogo) suite à une mauvaise exploitation directe « Zu luese » diffusée le 16 mars 2008 sur les antennes de la station.

En vue d’apaiser le climat social dans la localité, le directeur général de la radio a entrepris des démarches qui ont permis d’endiguer très vite l’incident.. Le Conseil a pris acte de ces démarches qui traduisent un sens élevé de responsabilité de la direction de la radio. Il a également exhorté le promoteur de la station à redoubler d’effort et de vigilance dans la quête de l’excellence. Cette affaire, dira le directeur général de la radio, appartient au passé.

Le Conseil a ensuite auditionné M. Juvénal Somé représentant le journal Le Libérateur à qui il est reproché d’avoir publié dans sa livraison n° 52 du 20 mars au 4 avril 2008, une interview du chanteur ivoirien Alpha Blondy dont le titre est « ADO est un traître, il ne sera jamais président en Côte d’lvoire ». Après examen de l’interview, le Conseil a décelé dans le fond, de nombreuses atteintes aux dispositions du code de l’information (notamment l’article 109 relatif à la diffamation) et de multiples entorses à la déontologie contenues dans la Charte des journalistes burkinabè (article 12 relatif à la vie privée, aux injures, etc.).

Le responsable du journal a reconnu le caractère excessif de l’article à certains endroits.
Dans ce sens, il s’est engagé à l’avenir, à prendre plus de précautions dans la publication de tels écrits afin de ne pas contribuer à la déformation du niveau de la presse nationale reconnue pour sa crédibilité et sa pondération.

La Commission a également entendu le directeur général des Editions Le Pays, Boureima Jérémie Sigué accompagné de son directeur des rédactions, Morin Yamongbé, du directeur de publication délégué/conseiller technique, M. Mahourou Kanazoé et de Ladji Bama, journaliste. L’audition faisait suite à la publication dans la livraison N° 4081 du 25 mars 2008, d’une interview de Christian T. Koné du PNR/JV sur le dernier remaniement gouvernemental et dont le titre est « On le préfère mort que vivant ». Le Conseil a relevé un ton et des insinuations graves à certains endroits de l’interview et qui portent atteinte aux dispositions de l’article 109, du code de l’information (relatif à la diffamation) et à l’article 12 de la Charte de déontologie de l’Association des journalistes du Burkina (portant, entre autres, sur la vie privée et la dignité humaine).

Le journal a reconnu l’existence, dans l’interview, de passages peu pondérés. Le directeur général a remercié le Conseil pour sa démarche pédagogique et qualifié d’utile la présence à l’audition du journaliste ayant recueilli les propos. Cela dans la mesure où cette présence peut contribuer à l’aguerrir au plan professionnel. Il a également affirmé prendre en compte les observations du CSC afin de garder le cap du professionnalisme.
L’audition de l’hebdomadaire privé San Finna est intervenue après la publication dans le n° 456 du 24 au 30 mars 2008 d’une interview de l’artiste ivoirien Alpha Blondy et intitulée « Rupture Alpha Blondy/Alassane Ouattara : des révélations explosives du reggaeman ivoirien ».

D’entrée de jeu, le Conseil a rappelé sa mission d’accompagnement de la liberté de la presse au plan national et situé l’esprit de l’audition qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche pédagogique et non punitive. Le Conseil a relevé que l’article concerné comporte des manquements graves au code de l’information (notamment son article 109) et à la Charte des journalistes burkinabè (article 12). Aussi a-t-il invité le journal à davantage de retenue et de responsabilité dans le traitement de l’information. Le directeur de publication du journal, Mathieu N’Do a reconnu que certains éléments de l’interview peuvent effectivement choquer. Il n’aurait pas publié l’article en l’état s’il en était l’auteur, a-t-il soutenu. Après avoir salué la démarche du CSC, il a indiqué que cette dérive de son journal est à mettre au compte du relâchement.

Il s’est ainsi engagé à prendre en compte les observations du Conseil pour une pratique journalistique plus professionnelle.
Département Communication
et Relations publiques du CSC

Sidwaya

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