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Jazz à Ouaga 2008 : Quand la rumba congolaise swingue avec le djongo

Publié le lundi 12 mai 2008 à 12h24min

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La rencontre musicale "Kinshasa Ouaga" entre Ray Lema, Jean Goubald et Bil Aka Kora a été l’un des actes majeurs de Jazz à Ouaga 2008. L’enceinte du grand Méliès de Ouagadougou a débordé de monde mercredi 30 avril 2008 pour entendre et danser la rumba congolaise et le djongo.

Les traces de pluie survenues le mercredi 30 avril 2008 n’ont pas freiné l’appétit des spectateurs pour le spectacle tant attendu de cette 16e édition de Jazz à Ouaga. Ray Lema, Bil Aka Kora et Jean Goubald sur la même scène pour des sonorités jazz, il y avait de quoi vivre l’événement.

Malgré la pluie donc , l’enceinte du grand Méliès a vite refusé du monde. Il fallait encore avoir de la chance pour se trouver de l’espace et s’adosser au mur. Après la prestation de Max Ray Band pour le compte du concours " Jazz Performance", Ray Lema fait son apparition et s’installe sur l’un de ses instruments de prédilection, le piano. Juste le temps de balader ses doigts sur les notes du clavier et fredonner des airs de blues bien appréciés par les spectateurs. La suite sentait le bon, lorsque Ray Lema, "himself", se mit à jouer au MC. Il introduit d’abord Bil Aka Kora, celui qu’il nomme "le maire musical" de Ouagadougou. Avec sa guitare, l’homme de la Djongo-music fait savourer l’un des titres de son 3e album, "Wématou" . "Le maire de Ouaga" fait ensuite place au "maire musical de Kinshasa", Jean Goulbald. Présent à Ouagadougou pour la première fois, ce musicien dont on dit beaucoup de bien n’a pas tardé à se faire apprécier.

Dans un humour bien maîtrisé par lui et des chansons aux allures de poèmes, "le maire musical de Kinshasa" a fait voyager les spectateurs dans des rythmes jazz’bluses assaisonnés de makossa-rumba congolaise. Plus de deux heures d’horloge, la rumba congolaise a swingué avec la Djongo music. En effet, après le passage de Jean Goulbald, Bil Aka Kora est remonté sur scène avec son orchestre au complet. Le public de la soirée a pu apprécier quelques titres qui figureront sur son prochain album. Évidement, avec une démonstration de danse djongo ! Le clou de la soirée est intervenu avec l’apparition sur scène des trois têtes d’affiche : Ray Lema aux commandes de son clavier, Bil et Goubald en position de choristes, le spectacle musical fut à son comble. Le public applaudit et, excité par Ray, se met à danser. Lorsqu’il réclame un titre bien connu de Ray : "Marabout", c’est la communion totale. Les " hiyo le lélé" fusent de tout part, le spectacle ne veut plus prendre fin. La résidence musicale Ray-Goubald-Bil a bien produit ses fruits.

Ismaël BICABA (bicabai @ yahoo. fr)


"Toumboudé", Saxo d’or de Jazz Performance

La XVIe édition de Jazz à Ouaga a pris fin, samedi 3 mai 2008, au Grand Méliès de Ouagadougou. Le groupe musical "Toumboudé" a reçu le "Saxo d’or" dans le concours Jazz Performance 2008. Un sacre, fêté avec des airs de wold music de Eugène Kounker et la folle ambiance andaloue du "Djmawi Africa" d’Algérie.

C’est en présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Filippe Savadogo et de l’ambassadeur d’Algérie au Burkina Faso que les lampions se sont éteints sur la XVIe édition de Jazz à Ouaga. Selon le président de Jazz à Ouaga, Jean-Marie Djiguimdé, cette édition fut encore le rendez-vous de la diversité des rythmes (jazz, blues, fusion, world music, etc.) et qui ont fait vibrer le CCF Georges Méliès et le Jardin de la musique Reemdoogo. Du Burkina Faso à la Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Algérie, la France, les Pays-Bas et les USA, les spectateurs et fans du jazz ont voyagé et vibré au rythme du djongo, du makossa, du sékélé, du blues, du chaabi, du rock et du jazz-set de Anita Freeman. Au soir de cette fête de la musique, l’ambassadeur d’Algérie au Burkina qui parrainait la cérémonie de clôture a relevé tout l’enjeu du festival : un tremplin pour le rayonnement culturel du pays. Le ministre Filippe Savadogo a, lui, félicité les organisateurs de Jazz à Ouaga pour la mobilisation du public autour de l’évènement. Pour le ministre, l’amitié entre les peuples commencent aussi assez souvent par la culture. C’est la raison pour laquelle il a réitéré ses encouragements à l’équipe de Jazz à Ouaga pour leur initiative privée qui contribue à l’effervescence de la culture burkinabè.

De nouveaux talents grâceà "Jazz performance"

L’une des innovations majeures de cette XVIe édition de Jazz à Ouaga est l’organisation du concours Jazz Performance. Ce sont au total, six groupes qui ont été appréciés par un jury présidé par Ray Lema.
A l’issue de l’appréciation d’ensemble, il est ressorti deux critiques majeures : d’une part, certains se sont laissé aller à des interprétations ; d’autres ont manqué de faire le rapprochement de leur création avec le jazz. Au final, c’est le groupe "Toumboudé" (un Congolais, un Hollandais et un Burkinabè) qui a remporté le "Saxo d’or" avec un million de francs CFA ; Max Ray Band, le "Saxo d’argent" et Jazz Stagiaire, le "Saxo de bronze".
Pour fêter les créateurs des nouvelles sonorités jazzy, le plateau musical proposait aux mélomanes Eugène Kounker du Burkina Faso et Djmawi Africa d’Algérie. Grand guitariste et défenseur du Dagbeat (rythmes traditionnels dagara fusionnés à l’afro-caribéen, le blues, le jazz), Eugène Kounker a su créer et entretenir les spectateurs près d’une quarantaine de minutes de musique avant que ne lui succède le Djmawi Africa invité pour la première fois au Burkina Faso.
Les spectateurs dont beaucoup d’Algériens vivent au Burkina Faso se sont bien régalés dans les airs de musique algérienne (chaabi, andalou, reggae, gnawi, etc.).

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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