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20 ans de renaissance démocratique : Visite du Président brésilien au Burkina

Publié le mardi 16 octobre 2007 à 08h18min

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Luiz Inacio Da Silva et Blaise Compaoré

Le président de la République fédérative du Brésil, Luiz Inacio Da Silva a effectué une visite de courtoisie à Ouagadougou, le 15 octobre 2007. Accueilli en grande pompe par les autorités burkinabè, sa visite s’est soldée par la signature de sept accords de développement économique, social et culturel entre le Burkina Faso et son pays.

La visite du président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva à Ouagadougou le 15 octobre 2007, lui a donné l’occasion de s’engager avec le président du Faso, Blaise Compaoré, dans une coopération Sud-Sud exemplaire pour l’épanouissement de deux peuples. En effet, cette journée très chargée a donné lieu à la signature de protocoles d’accords de coopération entre le Brésil et le Burkina Faso dans sept domaines. Il s’agit des secteurs de la culture du coton, de la production du soja, de la canne à sucre, de l’élevage, du football, du sport en général et de la santé.

Les deux Etats entendent renforcer leur coopération et surtout les échanges dans ces sept domaines pour un plus grand dynamisme. Pour intensifier les relations d’amitié jugées déjà excellentes entre les deux pays, il a été décidé de la création d’une commission mixte de coopération Brésil-Burkina Faso et de l’ouverture simultanée d’ambassades à Brasilia et à Ouagadougou. Dans le communiqué conjoint présenté par le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Yipénè Djibrill Bassolé, les deux chefs d’Etat ont souligné l’importance des accords signés, surtout celui sur le coton car cela réaffirme la convergence de vues du Brésil et du Burkina Faso dans la lutte pour un commerce international équitable. Blaise Compaoré et Luiz Inacio Lula Da Silva ont exhorté les pays en développement à maintenir la cohésion entre eux au sein de l’OMC, ainsi que la fermeté de leur point de vue tout en tenant compte de l’évolution des négociations en cours.

Réformer l’ONU

Actualité oblige, le Président brésilien est intervenu au colloque international de Ouagadougou sur la "Démocratie et le développement en Afrique". Blaise Compaoré s’est réjoui de sa présence "en ces moments particuliers où nous nous retrouvons entre frères et amis pour réfléchir ensemble sur la situation de notre continent", a-t-il précisé. Le président Compaoré a mentionné que le Brésil est un pays émergent et "son exemple est une source d’inspiration permanente à laquelle nous puiserons toujours pour élaborer des politiques et des stratégies adaptées à nos réalités (...)".

Le président Lula, dans son intervention au colloque a laissé entendre que "malgré l’impressionnante modernité technologique atteinte par l’humanité au XXIe siècle, un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants de tous les continents doivent encore faire face aux défis historiques de la pauvreté de la négation de leurs droits, etc". Pour ce faire, le Président brésilien a soutenu que "nous devons modeler un ordre international répondant à nos aspirations et à celles des générations futures". En clair, le Président brésilien réclame : "L’ONU doit s’adapter à la réalité contemporaine car 130 des 192 membres de l’organisation sont de l’Afrique, de l’Amérique Latine et de l’Asie". Ces pays, ajoute-t-il, ne sont pas représentés de façon adéquate au Conseil de sécurité où leurs destinées sont souvent tracées. Ainsi, le Burkina Faso et le Brésil demandent l’élargissement du Conseil de sécurité en ce qui concerne ses membres permanents comme ceux non permanents. Le Burkina s’est engagé à soutenir la candidature du Brésil pour qu’il soit un membre permanent au Conseil de sécurité élargi et le Brésil s’est décidé à soutenir le Burkina pour qu’il accède au statut de pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mandat 2008-2010.
Le Brésil a invité le Burkina Faso, ainsi que toute l’Afrique à se joindre à la révolution des biocarburants. Selon Luiz Inacio Lula Da Silva, "grâce à l’implantation en Afrique, en Amérique Latine et en Asie des cultures permettant de produire de l’éthanol et du biodiesel à grande échelle, nous pouvons démocratiser l’accès à une énergie durable".

De la participation aux journées économiques brésiliennes

Le président Lula a appelé à relever le défi de l’union des continents pour la démocratie et le développement. Mais il a souligné ceci : "Il faut tenir compte de la paix. Sans paix, aucun pays du monde ne peut se développer". Ainsi, selon lui, au lieu d’acheter des canons, il faut acheter du pain, au lieu de se tirer dessus, il faut se donner des accolades. Dans ce sens, pour renforcer l’amitié entre les peuples burkinabè et brésilien, le président Lula a procédé à l’ouverture des journées économiques brésilienne au Burkina. Il s’agit d’un cadre d’échange entre hommes d’affaires burkinabè et brésilien en vue de renforcer leur relation. Situation que le représentant du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, M. Lassiné Diawara, a salué car, cela illustre la volonté de favoriser de véritables partenariats économiques et commerciaux entre les opérateurs économiques des deux Etats. Selon M. Diawara, malgré la distance, les opérateurs économiques burkinabè travaillent à dynamiser les relations d’affaires avec leurs partenaires brésiliens. En cela, il a indiqué que le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays a triplé depuis 2003 pour passer de trois milliards à plus de dix milliards de F CFA en 2007.

Un accueil exceptionnel

Annoncé pour 8 heures à l’aéroport international de Ouagadougou, dès 6h du matin, des groupes d’animation étaient sur les lieux pour accueillir le président brésilien. Associations, groupes musicaux divers étaient au rendez-vous. C’est enfin à 8h 45 minutes que l’avion du Président brésilien s’est posé à l’aéroport.

Tous les officiels de l’Etat se sont mobilisés pour l’accueil. Les hymnes nationaux du Burkina Faso et du Brésil ont été exécutés, accompagnés de 21 coups de canon en l’honneur de Luiz Inacio Lula Da Silva. En tous les cas, le président Lula a mentionné que sa visite est comme une dette qu’il paie à l’Afrique. "Pas avec des biens, mais avec
l’amitié. Je suis fier de pouvoir visiter un continent qui a tant contribué à la formation de la société brésilienne et à la façon d’être des Brésiliens", a-t-il confié. Après une journée bien remplie en activités diverses dont le lancement officiel de la semaine du cinéma brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva a repris le chemin de retour au pays natal. Mais il a pris le soin d’inviter le Président du Faso au Brésil. Invitation que Blaise Compaoré a acceptée en attendant de préciser la date par voie diplomatique.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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