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Politique nationale : Testicus Zongo, messie ou Zorro ?

Publié le samedi 22 septembre 2007 à 06h54min

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Tertius Zongo

A la tête du gouvernement burkinabè depuis quelques mois - il a dû atteindre 100 jours sans s’en apercevoir puisqu’il a été nommé le 4 juin -, Testicus Zongo, l’enfant de Doudou, bénéficie pour l’instant d’un état de grâce qui ne devrait pas tarder à s’arrêter. Le nouveau Premier ministre fait tellement rêver que le réveil peut s’avérer douloureux.

En effet, celui qu’on voudrait présenter comme le plus américain des Burkinabè est arrivé avec son style qu’il tient à imposer, du moins à partager avec les autres. Voulant être l’homme de la rupture, Tertius Zongo s’est effectivement présenté avec la démarche qui a cours au pays de l’Oncle Sam. On l’a vu ainsi menaçant les patrons des sociétés d’État au sujet de l’incivisme fiscal dont sont coupables les boîtes étatiques.

Récemment, à Bobo-Dioulasso, et sans état d’âme, il a craché ses vérités aux opérateurs économiques des Hauts-Bassins, tout en les invitant à être créatifs et à tourner le dos au pessimisme. Une façon pour lui de montrer qu’il ne connaît pas la langue de bois. Incontestablement, le cinquième Premier ministre de la quatrième République est plein de volonté et de détermination.

Il a, en outre, pris son bâton de pèlerin pour parcourir le Faso d’est en ouest, en passant par le Centre-Ouest, pour aller à la rencontre des populations. Dans son bled à Koudougou, la mobilisation a battu tous les records. Les habitants des Cascades peuvent lui être particulièrement reconnaissants pour le détour fait à Banfora car, il y a belle lurette que la cité du Paysan noir a vu un cortège de Premier ministre.

À Bagré, face aux producteurs angoissés, il a interpellé directement les responsables administratifs sur les sujets de préoccupations de la paysannerie. C’est une approche qui rappelait à certains les débats des Comités de défense de la Révolution. Le chef du gouvernement veut donc marquer la différence. Mais son tempérament de baroudeur suffit-il à lui garantir le succès escompté ? Le doute est permis. Car, si l’ancien ambassadeur du Faso aux USA a sa particularité, il ne possède pas de méthode qui lui soit propre. Peut-il même en avoir, cerné qu’il est par le système ?

Or, l’expérience a montré que seul le système a sa méthode, à laquelle il faut se soumettre ou de se démettre. « Je ne vois pas, quelles que soient ses qualités, ce qu’il pourra faire sur initiative personnelle », avait prévenu Hermann Yaméogo, dans sa réaction au lendemain de sa nomination.
Certains barons du cercle restreint du pouvoir n’entendent pas se laisser déborder par qui que ce soit, fût-il le Premier ministre. En un mot comme en mille, c’est donc le système qui continuera à imposer ses vues avec tout ce que cela comporte comme limites et que les Burkinabè connaissent. Celles-ci se résument principalement à la mainmise du grand manitou sur tout ce qui bouge.

C’est pourquoi on peut se demander si Testicus peut changer quelque chose à la corruption rampante quand son patron reconnaît le phénomène du bout des lèvres, s’il ne le nie pas franchement. C’est, du moins, l’impression qu’il a donnée lors de sa dernière sortie télévisuelle.
Le décalage entre un Premier ministre à la fougue débordante et d’autres acteurs plutôt timorés est si criant qu’il peut être un signe avant-coureur des déboires du premier cité. Dans ses faits et gestes, Tertius se présente pourtant comme une sorte messie que le pays attendait.

En tout état de cause, la rentrée sociale s’annonce très chaude avec en toile de fond la colère des organisations syndicales contre la ‘’malcause’’ du Blaiso nouveau. On verra si, à l’épreuve des faits, il tiendra le coup, surtout dans un contexte où l’entente n’est pas la chose la mieux partagée dans le proche entourage du chef.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2007 à 16:04 En réponse à : > Politique nationale : Testicus Zongo, messie ou Zorro ?

    salut :je vois la politique de mr zongo comme etant indispensable aux pays en voix de developpement en general et aux burkina en particulier : la population burkinabee est vistime d un pessimisme cronique et lorsque je dis poulation j entends non seulement les simples citouens,mais aussi les cadres politiques,les operateurs economiques, les artistes (cinema ;musique)... ce qui est grave c est que ce pessimisme est tellement present dans nos mentalites,que l on accuse automatiquement ceux qui sont remplis d optimisme,d etre non realiste ou meme dans l illusion de facon a les decourager eux aussi.certains opposants lors de leurs campagnes ,avaient des projets embitieux pour le burkina mais on les a tous qualifie de reveurs il fallais que des hauts places du gouvernements evoquent ce sujet car, il constitue en dehors de l amour de la nation, le seule moyen de propulser l economie burkinabee a une etapes superieure et donc, d ameliorer les conditions de vie sociales.la population accorde trop d importance au pardon, au (ca va allez),a des activites qui ne sont d aucunes utilite pour le pays.les operateurs economiques doivent en tant que fils du pays, montrer un peu plus d estime pour leur pays en realisant des investissements un peu plus serieux et createurs d emplois.de ce point de vue, je ne pense pas que mr zongo soie zerro cependant, j attendrai la concretisations de ses propos pour le qualifier de messie.

    • Le 23 septembre 2007 à 07:46 En réponse à : > Politique nationale : Testicus Zongo, messie ou Zorro ?

      Vraiment...nous les burkinabe’ on est complique` de` ! si un premier ministre ne fout rien on le lave,il veut faire quelque chose aussi,tout de suite on predit son echec !Ce premier ministre a des grandes idees pour le faso.il est riche de son experience aux Etats -unis.Que voulez vous de plus ? ENCOURAGER-LE et laisser- le jober !That’s all.Je ne sais pas pourquoi vous avez peur du changement.C’est a vous journalistes de l’acompagner dans sa dure tache,au lieu de nous faire perdre notre temps dans la lecture d’analyses aussi ennuyeuses qu’inutiles....ceux qui l’ont vu a l’oeuvre a Washington ont confiance en lui.On le jugera a mi-parccours.Pas avant.

  • Le 22 septembre 2007 à 22:12 En réponse à : > Politique nationale : Testicus Zongo, messie ou Zorro ?

    Mon cher Adam
    Attention a ne pas presenter les Americains et les Burkinabe vivant aux Etats-Unis comme des energumenes qui sont la pour ruer dans les brancards. On n’a nullement besoin d’etre particulierement americain pour <menacer les patrons de societe qui ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales, inviter les operateurs economiqus des Hauts-bassins a tourner le dos au pessimisme, interpeller les responsables administratifs au sujet des preoccupations des paysans de Bagre, ou tout simplement preuve de volonte et de determination.
    Quand il nous faisait ses adieux le 12 aout ici a Washington, Tertius Zongo ne nous a pas dit qu’il allait au Burkina pour s’efforcer de durer au poste de premier ministre. Ernest Yonli est arrive au pouvoir a un moment de crise, a une epoque ou il fallait observer un profil bas pour ne pas casser la baraque. Il est reste longtemps a son poste (et fort heureusement, il n’a pas fait que durer.) Gardons-nous d’en conclure qu’un premier ministre doit d’abord chercher a durer. A quoi servirait tout le discours sur l’impunite si les gouvernements doivent s’efforcer de ne pas gouverner, sous pretexte de vouloir durer ?

    Samuel Kiendrebeogo

  • Le 22 septembre 2007 à 22:58, par Paulin En réponse à : > Politique nationale : Testicus Zongo, messie ou Zorro ?

    Faites attention a l’ortograpphe du prenom du premier ministre : C’est Tertus et nom Testicus. SVP !!!

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