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24e sommet France-Afrique à Cannes : Quand des chefs d’Etat remplacent les stars de ciné

Publié le mercredi 14 février 2007 à 08h37min

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Demain 15 février, s’ouvre à Cannes la 24e conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France. Le palais des festivals et des congrès, qui abritera cette réunion, accueillera donc pendant deux jours, en lieu et place des Cathérine Deneuve, Isabelle Adjani, Nicole Kidman et autre Leonardo di Caprio, des Yayi Boni, Blaise Compaoré, ATT, Ellen Sirleaf... et... Angela Merkel.

Mondialisation, relations France/ex-colonies, crises en Afrique et, thème officieux, l’après-Chirac, seront au rendez-vous sur la Croisette.

Les Cannois sont certes habitués à la présence de mondanités sur la Côte d’Azur, mais cette fois il ne s’agit pas de stars ni de réalisateurs de cinéma qui vont descendre les marches du palais des Festivals.

Il s’agit des têtes couronnées d’Afrique et le président français qui vont échanger sur des problèmes communs dans cette cité bourgeoise, "paradis des retraités et des mafieux rangés" pour reprendre les propos d’un confrère.

Dès ce 12 février, c’était la sécurité maximum aux alentours des lieux de la conférence, notamment sur le boulevard de la Croisette et des rues mitoyennes. Barrages et présence de policiers indiquent que bientôt la ville sera en effervescence.

- Combien de chefs d’Etat feront-ils le déplacement de Cannes ?

On annonce au minimum une trentaine. La dernière conférence tenue à Bamako (les 3-4 décembre 2005) avait regroupé 25 présidents. Mais il est notable que lorsque cette réunion se tient à "Paname", de nombreux chefs d’Etat s’y rendent. Ainsi en est-il de celle de février 2003, tenue à Paris, et qui a rassemblé 39 présidents, le record de toutes les conférences tenues depuis 1973.

De ce fait, les noms des "sûrs" sont, entre autres, le Béninois Yayi Boni, le Togolais Faure Gnassingbé, le Malien ATT, le Nigérien Mamadou Tandja, le Congolais Sassou N’Guesso, le Gabonais Omar Bongo Ondimba, Blaise Compaoré du Burkina et même Paul Biya du Cameroun.

Les moins sûrs ont pour noms : Abdoulaye Wade, pour cause de présidentielle, le Mauritanien Ely Ould Val... et surtout l’Ivoirien Laurent Gbagbo qui maintient le suspense sur sa participation à ce sommet jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes.

Ceux qui ne viendront pas sont aussi connus, et répondent aux noms de Paul Kagamé, le Rwanda ayant rompu ses relations avec la France ; Lansana Conté actuellement sur le gril, l’intersyndicale de Guinée demandant à présent son départ, et surtout qu’il est tenaillé par une leucémie. Du reste, tiendra-t-il encore longtemps, même avec la loi martiale, qu’il a décrétée ?

Le chef de l’Etat burkinabè est, lui, arrivé hier à Nice dans l’après-midi, d’où il a rejoint son hôtel du nom de Martinez. Il a participé à une réception donnée dans la soirée du 14 février, à l’occasion de l’inauguration du consulat honoraire du Burkina Faso à Nice.

- De quoi va-t-on parler à Cannes ?

Le thème central de cette 24e conférence est "L’Afrique et l’équilibre du monde". Mais peut-on évoquer ce sujet sans faire un arrêt sur la mondialisation et surtout sur ces crises à répétitions qui agacent Jacques Chirac comme il l’a confié récemment à Pierre Péan ? (1). C’est pourquoi la crise en Côte d’Ivoire et la situation en Guinée-Conakry s’inviteront à cette réunion franco-africaine de Cannes.

Au sujet du brûlot ivoirien, il s’agira d’examiner ce qu’il adviendra de ce dossier, après le départ de Jacques Chirac dont le mandat à l’Elysée arrive à terme en avril. Non inscrit à ce sommet, l’après-Chirac, c’est-à-dire la fin de la présidence chiraquienne, planera au-dessus du palais des Festivals de Cannes. Et de nombreux présidents viennent dans cette cité balnéaire, qui pour dire leur adieu à l’actuel locataire du "chateau", qui pour prendre des "conseils", qui pour jauger ses rapports de l’après-Chirac avec la France.

Et sur ces sujets-là, de nombreux présidents ont intérêt à venir à Cannes, car si le départ de l’illustre enfant du Corrèze signe également la fin de la Françafrique qu’il incarnait, il n’en demeure pas moins qu’il faut encore du temps pour que le lien historique entre la Métropole et ses ex-colonies soit définitivement coupé. D’ailleurs le sera-t-il jamais ?

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana à Cannes

Note : (1) L’inconnu de l’Elysée de Pierre Pean


Brèves de Cannes

* Alerte à la bombe à la gare SNCF

Le 12 février dernier à la gare ferroviaire de Cannes, il y a eu une alerte au colis piégé à la gare SNCF. C’était aux environs de 17h30 (GMT). Ce qui a provoqué l’évacuation des lieux et la destruction de l’objet suspect. Sans doute, un bagage abandonné par un voyageur. De nombreux trains sont alors arrivés avec du retard en gare.


* La Vierge Marie et la communauté capverdienne

Depuis quelques semaines, cinq Capverdiens affirmaient avoir vu la Vierge Marie à l’Eglise Saint-Paul du quartier République de Cannes. Finalement l’Evêché, après une enquête officielle, a conclu à des "illusions communes". "Ce n’était qu’un rêve, un beau rêve, mais l’Eglise ne reconnaîtra pas ces visions comme réelles", a conclu le Père Neuman, curé de Cannes.


* Cannes et cherté de la vie

Ce n’est pas une simple vue de l’esprit, mais à Cannes, la vie n’est facile que pour les... riches. Tenez ! les agences immobilières vous proposent des appartements à 1 million d’euros, avec vue sur la mer. Quant aux tarifs des chambres d’hôtel, intouchables ! Partout ça respire la bourgeoisie, mais la misère y est aussi présente, puisqu’on a vu des personnes faire le manche.

Z.D.Z.

L’Observateur

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