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Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

Publié le samedi 23 décembre 2006 à 09h42min

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Depuis au moins deux éditions, L’Hebdo du Burkina a proposé aux lecteurs des analyses sur la personnalité du président Blaise Compaoré comme un homme de dialogue, de tolérance et de paix dont la succession pourrait être difficile si les acteurs sociaux ne tirent pas les leçons du passé et du présent. Les évènements nous donnent trop tôt raison.

La rixe dans la nuit du 19 au 20 décembre entre un groupe de policiers et deux militaires a failli dégénérer en bataille rangée. Les Ouagalais ont vu leur quotidien très perturbé notamment en matière de circulation. Un couvre-feu qui ne dit pas son nom s’est imposé de fait aux habitants de la capitale ce 20 décembre.

La panique se lisait sur le visage de certains usagers de la circulation. Partout on se posait la question, que se passe-t-il ? La grande muette ou plus exactement quelques éléments de la grande muette ont parlé à leur manière. C’est-à-dire avec la force contre des forces paramilitaires. La police en l’occurrence. La pomme de discorde, un banal contrôle de routine de papiers d’identités.

Deux jeunes soldats interpellés aux feux tricolores de la place de la Nation , n’en avaient pas. Les policiers n’ont pas voulu les laisser partir, bien que les soldats se soient présentés comme tels. Au contraire ils sont accusés par les policiers en faction d’être irrespectueux à leur égard tout en rappelant une autre rixe qui les avait opposé à d’autres soldats au stade (municipal ?) lors d’un match.

D’ailleurs, l’un des policiers croit reconnaître un des protagonistes des démêlés au stade parmi les deux jeunes soldats "sans papiers". Dès lors, le contrôle de routine dérive en coups de poing après des échanges verbaux où le ton est allé crescendo de part et d’autres. Un des jeunes soldats s’écroule mortellement touché. C’est la goutte de... sang qui fait déborder la caserne le lendemain matin. Les soldats voulaient venger la mort de leur compagnon d’où le blocage de certaines voies interdites à la circulation.

Le calme revenu, il faut tirer la leçon de cette rixe qui a failli mettre le feu aux poutres de la paix sociale. Elle se résume en une seule avec des adjuvants et des conséquences multiples : la paix sociale n’est jamais définitivement acquise. Elle tient à un fil tenu que chacun de nous par sa responsabilité citoyenne doit travailler à renforcer. Le pays a failli basculer dans l’irréparable à cause du corporatisme grégaire montré par les soldats et les policiers. Chaque corps a voulu se faire justice sans la manière.

Cela pose le problème de la formation civique de nos forces armées et paramilitaires.
Elles doivent être formées dans un esprit de cohésion qui les identifie d’abord en entité unique, forces de défense et de sécurité, ensuite en tant que éléments d’un groupe spécifique avec des missions spécifiques. Enfin en tant que citoyens parmi les citoyens avec la mission particulière de maintenir l’ordre au lieu de contribuer à la perturber par des attitudes inopportunes.

Ce n’est à la gloire d’aucun militaire et/ou policier de présenter des bris de glace, des murs noircis par des feux d’incendies volontaires, des voitures cassées, etc, comme trophées d’une "guerre" qui n’avait pas lieu d’être. Pourtant, ce n’est pas la première fois que policiers et soldats en viennent aux mains. Il y a comme une rivalité sourde, perceptible et dangereuse entre la police et l’armée. Les soldats dans toutes situations de différent, veulent montrer leur supériorité à des policiers qui ne veulent pas se laisser faire. Et comme on dit, quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre.

L’herbe ici c’est le citoyen lambda, les victimes et les parents de victimes. Les fauteurs de troubles, soldats ou policiers sont aussi victimes de leur propre mouvement d’humeur.

En effet, qui n’a pas un parent militaire ou policier ? Quel policier n’a pas un parent ou un ami militaire ? C’est dire que nous souffrons tous d’une manière ou d’une autre de cette rivalité et ce sont les hors la loi et autres bandits de tout acabit qui se frottent les mains.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2006 à 19:11, par kadre En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

    voilà.je viens juste de lire votre ecrit en reaction de celui que l’independant nous ait proposé sur le RSP.
    Vous avez fustigé votre collègue pour dit -on désinformer le lectorat.
    Etonné que je suis en lisant votre recit des evenements malheureux intervenus entre militaires et policiers.je suis
    tombé à la renverse car je croyait que vous en donneur de lecon ne commetrait jamais les erreurs reprochées a l’autre.
    Votre recit est tout a fait faux.Heureusement que les burkinabè savent maintenant d’ou est parti le rixe.

    remarque.A chaque fois que je reagit sur ce site vous m’avez toujours sensuré.je vous remerci.

    • Le 24 décembre 2006 à 06:03, par drissa En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

      Kadre, tu as vu non ? C est exactement ce que j ai dit dans l’autre sujet sur le RS. Le journal l’opinion et l’Hebdo me rappelle Notre Voie en Cote d’ivoire, a savoir toujours pres a déformer la réalité pour valoriser le pouvoir. Mais bon que voulez-vous, il y va de leur survie puisqu ils sont entierement subentionné sinon ils auraient fermer les portes puisque personne ne les achete.
      Pour la censure sur le Faso.net je dois avouer que cela est de plus en plus rare. Peut etre ton message ne leur parvient parceque il faut reconnaitre au moins qu’ils sont neutre. Alors meme si tu t attaques au pouvoir, lefaso.net te publiera et il laissera le soin aux partisans du pouvoir de venir te repondre. Sur ce point donc, je serai tres surpris que tu sois censuré.

    • Le 25 décembre 2006 à 04:59, par Triste En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

      Kadre vous n’etes pas le seul a avoir ete censure sur ce site. L’on dirait quant vous n’avez pas les meme points de vue que les admnitrateurs de ce site, vos commentaires ne sont pas publies. j’ai un jour lu une interview du monsieur qui se dit concepteur du site et il disait qu’il a cree le site dans le souci d’informer. Vous voulez des visiteurs mais vous les empechez eux de s’exprimer. L’on croyait que Ces comportements etaient du passe. Ou va l’Afrique ?

      • Le 25 décembre 2006 à 18:36, par drissa En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

        La je commence a etre décu puisque vous etes la deuxieme personne a prétendre avoir été censuré. Je pense que les administrateurs du site devrait sérieusement prendre en compte cet état de fait. Lorsque l on prend la peine de rédiger son récit et a l envoyer sur le site, il est tres frustrant de se voir censuré d’autant plus qu’il ya pas de regles établies. Tout au plus, est-il établi que le site est modéré, sans plus. Il faudrait que les administrateurs précisent pour quels motifs un message pourrait être censuré. Autrement il est dommage que des articles soient censurés uniquement selon le bon vouloir de celui qui a le pouvoir de le publier ou non, à savoir l’administrateur.

      • Le 26 décembre 2006 à 00:18, par Leking En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

        Quand les exactions souvent attentatoires à la vie humaine, sont commises par les « bandits », on est prêt à crier au scandale et à proclamer sur les toits, que l’intégrité a été enterrée au Faso. Friands des raccourcis, nous ne prenons pas le recul nécessaire, pour voir les possibles mobiles des agissements de ceux qui parfois sont injustement appelés bandits. Nous faisons d’eux alors, les fossoyeurs de notre « burkindlem ». De cette manière, tout un pays se trouve pris dans un engrenage, où sans réflexion et analyse d’idée aucune, il applaudit quand les décomptes des battues barbares d’une certaine Sécurité tombent : un bandit a été abattu par-ci, un autre l’a été par là. Et le peuple s’en contente, plus encore rassuré est-il, quand il observe le spectacle des ces Toyota 4x4 Hi lux jonchées d’hommes de tenues, qui parcourent les rues nationales, sous prétexte de le protéger. Comme s’il n’avait pas entendu l’évangile nous avertir que nul ne sait ni l’heure ni le jour où le voleur va venir. Un voleur ou un malfaiteur, ça se piège ! On ne va pas en guerre contre lui en bombant le torse et en gondolant les coudes. Ne croyez surtout pas qu’il faille toujours aller le chercher loin. Il est souvent plus près de nous qu’on ne le croit. Entende qui a des oreilles.
        Les récents évènements que la terre des hommes intègres vient de connaître sont très révélateurs d’un mal profond dont elle souffre et que peut-être elle refuse d’accepter. Une autre maladie incurable ? Certainement pas. Dieu nous chérie tellement qu’il nous en épargnera. L’opposition entre militaires et policiers comme disait un confrère, est devenue une activité ordinaire au Faso. Mais nous interrogeons. Avons-nous le droit de banaliser un phénomène si horrible et indigne ? Si les protagonistes d’une si affreuse affaire manquent de jugement pour cerner la dangerosité de leurs actes, tout un peuple a-t-il le droit de jouer au spectateur et de laisser agir ? Si nos propos blessent, que ceux qui ne se sentent pas concernés nous en excusent. Mais le ciel nous en voudra de ne pas dénoncer le comportement infra humain des militaires et des policiers, qui ont donné en spectacle notre chère patrie au monde entier, en la ridiculisant. Et surtout, n’allez pas dire que nous exagérons.
        La crise économique généralisée, le spectre odieux du chômage sont tels que certains à tue tête se sont engagés dans ces corps, sans la moindre prédisposition vocationnelle, avides d’un salaire que malheureusement ils ne méritent pas. Comment un homme de tenue consciencieux, qu’il soit militaire ou para militaire peut-il laisser effleurer son esprit, l’idée d’user de son arme pour régler une affaire qui l’oppose à un « demi frère » ? Et dire que leurs aînés n’ont pas trouvé l’inspiration et la poigne nécessaires pour les dissuader de s’adonner à de telles bassesses ! Où va le Faso ? A sa dérive, et inéluctablement, si les plus hautes autorités ne réagissent pas avec vigueur pour remettre de l’ordre à certains endroits. L’inconduite dont ceux de nos militaires et policiers ont fait montre avant Noël, fait sourdre en notre peuple, l’angoisse de vivre désormais dans la plus totale insécurité. Il est impérieux qu’un nettoyage soit fait, pour éviter aux citoyens de vivre déboussolés, fébriles et interdits d’ambition tant on sait bien que la précarité et l’incertitude des lendemains annihilent les projets pour l’avenir. Nous sommes suffisamment rompus à ces discours qui scandent des procédures engagées pour rétablir les responsabilités, et qui ont de spécial de ne jamais rien donner de positif in fine. Nous avons assez de ces manies pernicieuses qui vont chercher à mille lieux les origines de nos problèmes, ou de faire couler des sources du Nil l’eau de nos châteaux, alors qu’elle nous vient de Loumbila. Les responsables sont connus et il faut leur administrer la correction qu’ils méritent. Un homme sensé chargé d’assurer la paix et la sécurité d’un pays et qui est capable de brandir les armes sans discernement pour « se faire justice » en s’autodétruisant, ne cesse-t-il pas de mériter la confiance ? Quelle exécrable démence ! Que les aînés militaires ne se croient pas épargnés par nos propos. Se laver les mains est bien, mais empêcher le sang de couler est encore mieux. Vous avez peut-être réagi sans être écoutés. Allez jusqu’au bout de votre responsabilité en aidant ces jeunes militaires indisciplinés et esclaves de leur impétuosité à se réorienter. Il n’y a pas de honte dans le fait de reconnaître que l’on s’est trompé de vocation. Nous disons les choses comme elles se présentent, laissant le lecteur ramasser les moralités telles que les faits les ont semées sur les rues de Ouagadougou en ces douloureux jours des 20 et 21 décembre, désormais inscrits pas seulement dans la mémoire du peuple Burkinabè, mais de celle de toute la CDEAO. L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Que l’Autorité prenne ses responsabilités pour éviter que cette gangrène ne prenne davantage racine dans notre armée et corps de paix.

        • Le 26 décembre 2006 à 09:59 En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

          Bonjour Monsieur LINKING

          Juste pour vous dire que votre conribution est louable. Il faut sanctionner, mais le pouvoir de Blaise a-t-il la poigne nécessaire pour le faire ? Nous avons affaire à des autorités qui sont usés par plus de vingt ans de pouvoir. Tout le monde se connait au Faso. Le pouvoir préfère sauvegarder ses intérêt que de montrer à ces jeunes soldats qu’ils n’ont pas le droit de prendre les armes du peuple pour se faire justice.
          Je pense que vouloir sanctionner, conduirait notre peuple à la guerre civile car ces jeunes soldats diront que d’autres ont fait pire que, mais ils n’ont pas été sanctionnés. Le pouvoir a laissé trop faire( Exemple du jeune policier qui a arrêté le colonnel de l’armée). Au finish, je pense que c’est la police qui prendra les pots cassés, parcequ’étant le maillon, faible de la chaine. Je pense même qu’ils arriveront à la dissolution de la DCIR pour contenter les militaires.
          C’est juste une analyse.
          Que Dieu sauve le Faso

          • Le 26 décembre 2006 à 18:50, par drissa En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

            Bonjour, je trouve votre analyse tres pertinente. Tout au plus je m en vais corriger certains de vos dire qui me semble anachronique. En effet, il ne s est pas agit il ya quelques annees d’un policier qui a arrêté un colonel de l armée comme vous le dites, mais plutot un colonel de l’armée qui a giflé un policier. Et ce dernier s’est vu en plus sanctionner par sa hierarchie lorsqu’il a voulu soulever cet état de fait.
            Deuxieme point lorsque vous parler de dissolution de la DCIR, cela est deja fait depuis quelques annees et cette dissolution a donc marqué le retour de la Compagnie republicaine de sécurité (CRS).

  • Le 23 décembre 2006 à 23:54, par Un citoyen éclairé En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

    C’est juste Kadré. J’ai un mal absolu à suivre la logique de ce journaliste. Il est vraiment doué. A travers ses récits, quelques reproches peuvent lui êtes faits.
    - Soit il est d’une prodigalité inconditionelle et infaillible dans la défense des arguments qui arrangent ses convictions subjectives politico-journalistiques.
    - Soit il est vétilleux et généreux en contestations et protestations, mais à la fois d’une radinerie indescriptible en argumentation quand il y a une remise en cause de ces même convictions.
    Pour un lecteur neutre, il y en a pas mal quand même, il est vraiment prolixe.

  • Le 24 décembre 2006 à 18:53 En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

    dommage pour les africains et les Burkinabe en particulier,

    pendant que les autres construisent, se rassemblent (Union Européenne, Asie..), nous détruisons. Et lorsqu’un blanc se trompe ou que sa langue "glisse" en disant que la situation des Noirs est désespérante, on crie qu’il est raciste. Comment un seul continent peut concentrer la majorité des problèmes de cette terre ? Combien de pays en Afrique sont en guerre ou bien l’ont été récemment (Libéria, Sierra-Leone, Cote d’Ivoire, Angola, Somalie, Ethiopie, Tchad, Soudan, Centre-Afrique, Rwanda, Congo) ? Que dire des maladies, du manque de moyens (alors que nous avons des armes, des avions de guerre...) ?

  • Le 25 décembre 2006 à 11:09, par Vincent KOALA En réponse à : > Rixe entre soldats et policiers : La paix sociale n’est jamais définitivement acquise

    BONJOUR MR TOURE

    C’est avec consternation que j’ai lu votre article car de tout ce que vous avez avancé rien n’est
    vrai.Quelles sont vos sources d’informations ?Etiez vous sur les lieux.Moi je vous informe que
    c’est plutot un groupe de militaires qui s’en est pris à 5 policiers en mission de sécurisation au
    rond point des nations unies aux environs de 2h du matin et non un contrôle d’identité.Faites
    attention à ce que vous faites lire aux gens car dénaturer un évênement c’est comme jetter de l’huile
    dans le feu.

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