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Boucle du Mouhoun : Le sursaut d’orgueil de ses fils

Publié le mardi 28 novembre 2006 à 07h10min

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Pascal Benon

« Problématique de développement de la Région de la Boucle du Mouhoun », c’est autour de cet thème que s’est tenu le samedi 25 novembre 2006, la rencontre de concertation entre l’administration régionale et les ressortissants de la région.

Présidée par le Gouverneur de la région M. Témaï Pascal Benon, la salle de conférences du centre Dii Alfred Diban Ki-Zerbo qui a servi de lieu à ladite rencontre a refusé du monde.

Composée de six(o6) provinces à savoir les Balé, les Banwa, la Kossi, le Mouhoun, le Nayala et le Sourou, la région de la boucle du Mouhoun couvre une superficie de 34 497 km2 avec une population estimée à plus de 1 440 430 habitants. Cette vaste région, jadis appelée la Volta Noire avec une pléiade d’intellectuels et de politiciens, peinent à asseoir un débat franc pour sortir leur région du sous-développement dont elle souffre.

En initiant cette rencontre, il s’agit pour le Gouverneur et son équipe de créer les conditions favorables à une grande participation des fils de la région au développement. C’est aussi une occasion de leur offrir un cadre d’échanges et de réflexion pour les amener à créer et à renforcer un sentiment de communauté de destin. Enfin il s’agit d’amener les ressortissants à s’impliquer davantage dans les activités de développement de la région par une information et une sensibilisation sur la problématique de développement.

La région de la boucle du Mouhoun dispose d’un important potentiel de ressources naturelles, hydriques, fauniques et aquatiques. La production céréalière dépasse par moment les 200% des estimations. Le réseau hydrographique offre la possibilité à la réalisation de nombreuses retenues d’eau et de barrages.

La culture de rente quoiqu’on dise, occupe une place de choix dans l’économie de la région. Le sous-secteur de l’élevage, bénéficie de conditions favorables du fait de la bonne pluviométrie enregistrée ces dernières années. Les richesses agricoles et pastorales produites dans la région sont estimées à plus de 78 milliards de francs CFA.

Le réseau routier long de 2084,78 km soit 14% de la longueur du réseau routier national, comprend 6% des routes bitumées, 23% des terres ordinaires et 29% des pistes améliorées A et B. L’examen de ces données révèle que la boucle du Mouhoun est déficitaire en routes bitumées.

Cependant les secteurs de l’éducation, de la santé et des télécommunications, enregistrent un bon qualitatif dans la région. Mais l’arbre ne devant pas cacher la forêt, malgré les énormes potentialités, la région de la boucle du Mouhoun est toujours à la recherche des marques.

Cette rencontre qui est une première du genre, a eu le mérite de ratisser large plus de deux cents participants, mais si quelques absences notables ont été constatées (l’ancien Président Saye Zerbo, Son Excellence Marc Oubkiri Yao, M. Alphonse Bonou, M. Gabriel Tamini, le Chef d’Etat Major de la Gendarmerie, le Colonel Mamadou Traoré etc..) Les difficultés et les maux qui minent le développement de la région ont été débattus en plénière.

D’entrée de jeu, les participants ont émis le souhait qu’une rencontre de ce genre reçoive la documentation quelques jours à l’avance afin qu’il puisse s’imprégner du contenu sinon dans l’ensemble le gouvernorat et la Direction régionale de l’Economie et du Développement a reçu les félicitations de l’assistance.

Sinon les problèmes saillants qui ont été évoqués se résument essentiellement au manque d’établissements professionnels pour une région aussi grande que la boucle du Mouhoun. Le problème de retenues d’eau et de barrages n’a pas été en reste des préoccupations, car il est inadmissible qu’une région qui enregistre une bonne pluviométrie tel le Mouhoun ne dispose pas d’une telle infrastructure dont l’importance n’est plus à démontrer.

L’éternelle question récurrente des routes a été au centre des préoccupations. Les participants ne comprennent pas ce qui se passe sur la route nationale 14 où l’entrepreneur n’arrive pas à achever le réfection du tronçon pont du Mouhoun-Dédougou. Certains sont même allés loin en demandant quant est-ce que le bitumage des routes Koudougou-Dédougou-Djibasso, Dédougou-Tougan, Koudougou-Solenzo avec une prolongation sur Nouna ?

La route étant le premier facteur de développement d’un pays, la boucle du Mouhoun du Mouhoun, malgré les entretiens périodiques possède le réseau routier le plus exécrable du Burkina. Pour éclairer la lanterne des participants, le gouverneur a fait recours aux différents directeurs régionaux concernés. Il faut avouer que les débats ont été vraiment houleux avec la montée de la moutarde par moments. On sentait que les gens en avaient beaucoup sur le cœur.

Mais dans l’ensemble tout s’est bien déroulé et les participants ont convenu de la mise en place d’un comité ad hoc composé de sept (7) personnes, chargé d’élaborer les différents documents devant servir à la mise en place d’une structure pour piloter le reste des travaux. Ce comité a pour coordonnateur le Grand Chancelier de l’Ordre national, le Colonel Mamadou Djerma secondé par le Général Kouamé Lougué, de M. Grégoire Coulibaly du C.E.S, de Mme Koté/Abou Korotimi du ministère des Ressources animales, de la députée Séré/Sara Sérémé, du maire de Yé, M. Sidiki Sidibé et du Pilote Jean Pierre Kondé.

C’est sur une note de satisfaction que les participants se sont quittés tout en se donnant rendez-vous pour le samedi 24 février 2007.

Dramane Sougué

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2006 à 01:49 En réponse à : > Boucle du Mouhoun : Le sursaut d’orgueil de ses fils

    L’exercice ECOLOC de Dédougou est riche d’enseignements sur l’avenir de cette région. Peut-être qu’en travaillant en synergie avec le projet APREL, on aboutirait à des conclusions forts intéressantes.

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