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Combats franco-allemands de Bazeilles : 136 ans après, des Marsouins se souviennent à Ouaga

Publié le mercredi 20 septembre 2006 à 07h56min

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Des tirailleurs sénégalais

Les 31 août et 1er septembre 1870, eurent lieu à Bazeilles dans la commune des Ardennes près de Meuze, des combats entre Allemands et l’infanterie de la marine française.

A l’occasion de ce 136e anniversaire, la mission de coopération militaire et de défense au Burkina ont marqué l’événement par une cérémonie solennelle à la résidence de l’ambassadeur de France, le 15 septembre dernier.

Quand on parle de Marsouins, on pense aussitôt aux militaires français présents en Côte d’Ivoire (43e BIMA, Opération Licorne) et leurs frères d’armes dans d’autres ex-colonies tel, le Tchad, ou encore Djibouti. Mais sait-on que ces militaires-coopérants ont une histoire liée à la ville de Bazeilles.

C’est en effet dans cette localité, il y a 136 ans de cela, qu’une bataille épique se déroula entre des troupes de l’Allemagne et l’infanterie de la marine française. Autant dire des hauts faits d’armes qui demeurent vivaces dans les esprits de la Grande muette hexagonale. Le vendredi 15 septembre, donc, le colonel Philippe Gusse et les Marsouins de la mission de coopération militaire et de défense étaient dans leur tenue d’apparat pour les grands jours pour célébrer cet anniversaire. En présence d’anciens combattants et de militaires burkinabè dont trois d’entre eux ont été décorés.

Ce fut une cérémonie en 3 étapes : la montée des couleurs, la commémoration des combats et la remise de décorations.

Les officiers décorés

Après donc les honneurs militaires en mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille à Bazeilles, trois officiers burkinabè ont été décorés de la médaille d’or de la défense nationale. Il s’agit des colonels Honoré Nombré, Gneskoum Compaoré et le lieutenant-colonel Sy Traoré "pour leurs actions déterminantes dans le cadre du partenariat entre les armées burkinabè et française". Puis une brève projection sur cette bataille a eu lieu, film qui a évoqué le combat des Marsouins de la division bleue contre l’envahisseur, une lutte au cours de laquelle, les Français ont "utilisé les munitions jusqu’à la dernière cartouche".

En fait chaque année cet anniversaire est célébré pour tous les héros inconnus de Bazeilles, mais également pour tous ceux tombés sur les théâtres d’opérations à travers le monde.

Aujourd’hui, il est vrai, qu’avec le cas ivoirien et tout récemment au Tchad et bien dans d’autres pays, ou sont en vigueur des accords de défense entre la France et ces pays, de nombreux voix s’élèvent pour dire que les Marsouins jouent un rôle de faiseur de président ou plutôt de maintien de chef d’Etat en perte de pouvoir ; ou carrément faiseur de tragédie comme on l’a susurré concernant le Rwanda (1).

En tout cas au nom de "la politique du moindre pire" (2) la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction du renseignement militaire (DRM) ou encore la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) sont souvent présents au sein de ces éléments de coopération militaire pour parer à toute éventualité. Et la politique française du ni-ni (ni ingérence, ni indifférence) n’a pas changé grand chose à cet état de fait.

A la décharge de la France, de nombreux Etats africains sont incapables de gérer "certains problèmes" sans entre autres cette force extérieure. Tout cela n’enlève en rien le fait que Bazeilles soit désormais le symbole des troupes de la marine.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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