LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Musique : Slamadey « Djougou son dja »

Publié le vendredi 8 septembre 2006 à 07h39min

PARTAGER :                          

Le monde des artistes burkinabè enregistre un nouveau venu. Arrivé de la Côte d’Ivoire, Slamadey met sur le marché du disque son deuxième album baptisé « Djougou son dja ». Sur un rythme reggae il se prononce sur différents problèmes de la société.

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?

Slamadey : Je me nomme Boureima SAWADOGO à l’état civil et j’ai pour nom d’artiste Slamadey. Je suis artiste musicien burkinabè qui résidait en Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui je suis de retour dans mon pays pour continuer ma carrière.

Vous êtes nouvellement arrivé sur la scène musicale du Burkina Faso, parlez-nous de votre carrière d’artiste.
Sla : Je suis à mon deuxième album, le premier est sorti en Côte d’Ivoire, il a été distribué par « Ivoire Top Music ». Je l’ai réalisé grâce à l’aide de Henry CATEY.

Après la sortie de l’album, j’ai fait un passage au pays question de prendre des contacts pour la promotion. C’est donc de retour au Burkina que j’ai réalisé mon deuxième album qui est actuellement disponible sur le marché du disque. Je reviens donc au Burkina avec mon album baptisé « Djougou son dja ». Les débuts ont été très difficiles parce que je devais trouver des personnes ressources pour m’aider à sortir l’album.

Après une première tentative infructueuse, je suis reparti en Côte d’Ivoire afin de rencontrer Prince Edward pour qu’il me soutienne. Sur place, j’ai été tenté de sortir l’album en Côte d’Ivoire comme pour le premier. Mais j’ai été touché par une fibre patriotique et j’ai donc décidé de revenir. J’avoue que ma venue cette fois-ci a été très bénéfique dans la mesure où j’ai eu l’aide de beaucoup de personnes qui m’ont aidé et aujourd’hui grâce à Dieu l’album est sorti.

Vous venez donc de mettre sur le marché du disque le nouvel album intitulé « Djougou son dja » ? Présentez nous l’album.

Sla : C’est un album de 8 titres et il est distribué par Bazar Music. Il a été arrangé par prince Edward qui est du côté d’Abidjan. L’album « Djougou son dja » traite des thèmes relatifs à notre société. Je parle des personnes qui ne veulent pas le bien de leurs semblables. Lorsque tu leur exposes ton problème, non seulement ils ne vont pas te trouver la solution mais en plus ils vont œuvrer à te décourager.

Mais plutard lorsque tu vas réussir, les mêmes personnes viendront vers toi pour te demander de l’aide. Ce sont ces personnes qu’on appelle en langue dioula, djougou son dja. Cet album est le fruit d’un effort personnel certes ; mais, je serai ingrat de ne pas reconnaître que des gens au Burkina ici m’ont apporté par des soutiens divers et inestimables.

C’est le cas d’un Monsieur du nom de Bouba et qui est propriétaire d’une imprimerie. C’est grâce à lui que j’ai réalisé la jacket de mon album. Ensuite M. KINDA qui est l’époux de Ella KIMA, artiste musicienne religieuse. Pour sa part M. KINDA m’a permis de réaliser les affiches pour annoncer la sortie de l’album. Aujourd’hui grâce au ministère des Arts et de la Culture j’ai réalisé un clip de très belle facture qui sera diffusé bientôt sur les antennes de la télévision.

Quel est votre genre musical ?

Sla : Je fais le reggae. J’ai choisi ce genre parce qu’il me permet de m’exprimer. Je n’insulte personne, je dis seulement les choses qui me tiennent à cœur et que je voudrais que ça change. Par exemple, je souhaite que les gens se réconcilient en Côte d’Ivoire. Selon moi donc c’est le reggae qui permet de véhiculer des messages comme ça.

Quel est le planning pour la promotion de cet album ?
Sla : Comme je l’ai dit le clip est prêt et dans les jours prochains les mélomanes pourront le découvrir sur les antennes. Avec le manager qui est présentement en tournée hors du Burkina où il va profiter pour prendre des contacts, on va inviter une série de passage radio télé pour faire découvrir l’album et l’artiste que je suis.

Vous qui venez d’arriver, que pensez-vous du show biz burkinabè ?

Sla : Le show biz au Burkina Faso se porte mieux maintenant par rapport à avant. Parce que comme je l’ai dit lorsque je suis arrivé, certaines personnes n’ont pas hésité à m’apporter leur soutien. C’est parce que ces personnes ont confiance aux artistes. Par le passé l’artiste était considéré comme un raté social, mais aujourd’hui les artistes ont pu s’affirmer comme des personnes respectables. Ainsi on sent la volonté des gens de la presse à vouloir impulser une dynamique au niveau des artistes. Cela permet aux artistes de mieux s’affirmer.

Quelle est votre appréciation de la musique burkinabè dans son ensemble ?

Sla : En tout cas la musique burkinabè se porte très bien aujourd’hui. Parce que lorsque j’ai fait mon premier passage au Burkina Faso pour aller au village voir mes parents, les choses étaient différentes. C’était en 1982, les radios étaient inondées par les musiques étrangères. Mais aujourd’hui, les choses ont fondamentalement changé. Toutes les chaînes radios et télés jouent la musique du Burkina comme le Tak-borsé, le rap et autres. Si les choses continuent comme ça la musique étrangère va disparaître progressivement du pays. Pour cela, il faut que les gens continuent de nous faire confiance.

Il y a des artistes qui ont beaucoup de talents mais très souvent on ne les connaît pas parce qu’ils n’ont pas eu la chance d’avoir un producteur ou ils ont manqué de promotion. Dans quelques années je suis convaincu que nous ne consommerons que la musique burkinabè parce que les artistes sont nombreux. Par exemple, il y a des pays comme le Ghana ou le Mali, lorsque tu arrives, c’est la musique du pays qui t’accueille.

Partout c’est la musique de leurs artistes qu’ils écoutent ainsi la musique étrangère s’impose difficilement. Pour parvenir à ce niveau où rayonne l’artiste burkinabè, il faut que les gens nous aident. Aujourd’hui, s’il ne tenait qu’à moi seul, cet album n’allait jamais voir le jour parce que je n’ai pas les moyens de le faire, mais grâce à Dieu et au soutien des uns et des autres, j’en suis arrivé.

Avez-vous quelque chose de particulier à dire à tous ceux qui vont lire cet article ?

Sla : Avant toute chose je voudrais d’abord remercier toutes les personnes qui m’ont aidé. Toute personne qui de près ou de loin a contribué à la réalisation de l’album, je lui dis merci. Je voudrais en particulier remercier le maire de Nongr-Massoum, Zackaria SAWADOGO et M. Ambroise TAPSOBA. Enfin je voudrais demander aux mélomanes burkinabè d’acheter la cassette « Djougou son dja » disponible chez Bazar Music. Parce que c’est de cette façon que les artistes peuvent continuer à produire des albums pour leur faire plaisir.

Par Fabrice Y. BAZIE

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique