Ils s’étonnent d’abord qu’il n’émane pas du Ministère public. Habituellement, dans de tels dossiers, c’est l’Etat qui poursuit le prévenu ou l’accusé par le biais du Ministère public. Le non-lieu accordé à Marcel Kafando aurait par conséquent dû amener le Parquet à relever appel.

Au lieu de cela, c’est le Procureur général et le Procureur du Faso qui ensemble ont animé une conférence pour, en quelque sorte, justifier ce non-lieu. Pour beaucoup, ils se sont ni plus ni moins comportés comme les avocats de Marcel Kafando. Ce qu’ils auraient dû faire, c’était de se joindre aux avocats de la partie civile pour interjeter appel, laissant le soin aux seuls conseils de Marcel Kafando d’expliquer les raisons de ce non-lieu et les privilèges qui s’attachent aux droits de la défense.

Mais avec la désapprobation profonde qui entoure cette ordonnance, peut-être pourrait-on assister à de grands retournements de situation. En effet, si l’on en croit la rumeur, la gêne, voire le mécontentement, ne se cacherait plus au niveau de certaines Chancelleries par rapport à ce non-lieu. Alors le bruit se fait persistant que pour sortir de l’impasse et donner l’image d’une justice indépendante, réparatrice, il se pourrait qu’en appel, il y ait des surprises, qu’à ce niveau la justice se ressaisisse et revienne sur ce non-lieu accordé à Marcel Kafando. Ca couperait un peu court par ailleurs à la mobilisation en œuvre au plan national et au plan international, à la diligence de nombre d’ONG dont RSF pour contrecarrer cette insulte à la vérité que constitue le non-lieu.

Lamine Koné

San Finna