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CEDEAO : Le secrétariat exécutif transformé en commission

Publié le vendredi 16 juin 2006 à 08h03min

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Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés le 14 juin 2006 à Abuja au Nigeria pour un sommet ordinaire, le 30e depuis la création de l’organisation en 1975. La rencontre a consacré la transformation du secrétariat exécutif de la CEDEAO en une commission de 9 membres.

Le poste de président est revenu au Ghana, dont un compatriote, Mohamed Ibn Chambas, est l’actuel secrétaire exécutif de la CEDEAO. Le Burkina, qui abritera le prochain sommet en décembre 2006, a eu le poste de vice-président de cette commission, qui sera fonctionnelle en janvier 2007.

Au sommet de la CEDEAO à Accra au Ghana en 2005, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres exprimaient leur volonté de transformer les institutions de l’organisation en vue de l’adapter au nouvel environnement international, et de réorienter son rôle dans le processus d’intégration et de développement. Cette volonté s’est accrue au sommet de Niamey au Niger en janvier dernier, au cours duquel les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de la transformation du secrétariat exécutif en une commission de 9 membres.

Aujourd’hui, cette décision a été matérialisée. En effet, au terme d’un huis clos d’environ 4 heures, les 8 chefs d’Etat et les autres chefs de gouvernement, qui se sont retrouvés pour le 30e sommet de la CEDEAO à Abuja au Nigeria, ont approuvé cette transformation. La commission, qui prendra en janvier prochain la place de l’actuel secrétariat exécutif, comprend un président, un vice-président et 7 commissaires.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont, au cours de leur huis clos, désigné les pays qui vont occuper les postes dans la future commission. Les pays ainsi désignés sont le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. Notre pays, le Burkina, a été désigné au poste de vice-président. Le président du Faso, Blaise Compaoré, qui a assisté au sommet, s’est réjoui, à la fin de la rencontre, de ce choix en ce qu’il va permettre au Burkina de contribuer à la relance de l’organisation.

Mutation à grande échelle

Le secrétariat exécutif n’est pas la seule institution de la CEDEAO touchée par la mutation opérée. Le Parlement et la Cour de justice l’ont été également. C’est ainsi que le Parlement a été restructuré en vue de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans le processus d’intégration sous-régionale. Il est envisagé d’élire directement ses membres au lieu de les désigner comme c’est actuellement le cas. La Cour de justice verra ses capacités renforcées pour mettre à la disposition de la CEDEAO une juridiction forte et indépendante.

En somme, toutes ces restructurations ont pour objet de repositionner l’organisation commune, de lui insuffler un nouveau dynamisme, selon le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, le président nigérien Mamadou Tandja. Avant de s’enfermer avec ses pairs, il a fait savoir dans un discours d’ouverture solennelle que les décisions qui sortiront du sommet marqueront un tournant décisif dans la vie de la CEDEAO.

Immigration et sécurité également au menu

Outre la transformation des institutions, les chefs d’Etat et de gouvernement ont également évoqué au cours de leur huis clos d’autres sujets dignes d’intérêt. Il s’agit de l’immigration des jeunes de la sous-région, et de la sécurité. Sur ce dernier point, le sommet s’est enquis de la situation au Liberia, au Togo, en Côte d’Ivoire et en Guinée Bissau. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont réjouis de l’amélioration de la situation sécuritaire dans ces pays, et ont loué la mise en place du Groupe international de contact en Guinée Bissau en vue d’assister le processus de stabilisation politique et économique. Sur la prolifération dans la sous-région des armes légères, ils ont félicité l’instauration de la convention de la CEDEAO y relative qui se donne pour objectif d’y mettre un terme.

Le sommet d’Abuja a été marqué par la présence, pour la première fois à pareille rencontre, des présidents nouvellement élus du Bénin, Dr Boni Yayi, et du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, qui a voyagé dans le même avion que le président du Faso à l’aller comme au retour.

Par Séni DABO Envoyé spécial à Abuja

Le Pays

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