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Côte d’Ivoire : L’esprit n’est pas là

Publié le vendredi 26 mai 2006 à 07h19min

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Laurent Gbagbo et Konan Banny

Alors que les audiences foraines du Premier ministre Charles Konan BANNY ont théoriquement commencé jeudi dernier, la situation sur le terrain ne semble pas indiquer un retour à la normale en Côte d’Ivoire. De plus en plus, la date-butoir du 30 octobre 2006 apparaît comme un mirage.

Charles Konan BANNY a eu beau affirmer lors des 41ème Assemblées générales de la BAD tenues la semaine dernière à Ouagadougou que "le train de la paix sifflera bientôt en Côte d’Ivoire pour atteindre toute la sous-région", l’analyse concrète de la situation ivoirienne n’incite pas à l’optimisme.

Premier motif d’inquiétude, l’attaque orchestrée contre les forces onusiennes, le 28 avril dernier par des jeunes "patriotes" pour protester contre "l’envahissement" de la Côte d’Ivoire par des "étrangers". Une attaque préparée "spirituellement" par le discours national-populiste tenu par celui qui apparaît comme l’idéologue du pouvoir ivoirien, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou KOULIBALY.

Avant cette ratonnade, KOULIBALY avait en effet affirmé que les institutions ivoiriennes ne pouvaient être dissoutes "sur injonction des étrangers" ajoutant que les députés qui faisaient l’Assemblée "buissonnière" verraient leurs émoluments purement et simplement "coupés".

En réactivant un dossier que l’on croyait rangé aux oubliettes cela au moment où Konan BANNY s’apprêtait à mettre en œuvre son programme de recensement des populations concomitamment avec le désarmement et le cantonnement des troupes, KOULIBALY restait fidèle à une méthode jusque-là employée avec succès par le régime ivoirien : la fuite en avant sur fond de menaces verbales et d’exactions diverses à l’encontre des étrangers et des partisans du camp d’en face.

Une méthode qui a empêché jusque-là le respect de l’échéancier politique consensuellement mis sur pied à Marcoussis pour sortir le pays de la crise identitaire qu’il vit depuis le 19 septembre 2002.

Une sortie de crise à laquelle le clan GBAGBO n’a aucun intérêt, celle-ci devant déboucher sur la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques. Or c’est un truisme d’affirmer que numériquement, le camp du président ivoirien est minoritaire en Côte d’Ivoire sa "base ethnique" étant essentiellement constituée des Bétés et "assimilés".

C’est difficile à dire, mais, du fait de l’ivoirité poussée jusqu’à l’extrême par Laurent GBAGBO et ses séides, le vote à venir sera ethniciste. Les dioulas et assimilés voteront pour ADO, le groupe Akan pour BEDIE, les Bétés pour GBAGBO avec bien sûr des "transfuges" qui se seront élevés au-dessus d’un tel clivage dangereux de part et d’autre.

A ce petit jeu identitaire, GBAGBO est perdant et en bon historien, il le sait mieux que quiconque. Or, s’il quittait le pouvoir, GBAGBO irait tout droit devant le Tribunal pénal international comme l’a prophétisé Blaise COMPAORE. Du charnier de Yopougon en octobre 2000 aux massacres de mars-avril 2004 en passant par les "vrais-faux" coups d’Etat éventés dans le sang, le régime ivoirien a les mains sales.

Alors, il faut rester au pouvoir pour continuer à cultiver une impunité née d’une élection calamiteuse. Il apparaît donc que les troupes de GBAGBO vont "djafoul" dans un proche avenir, surtout que le "réarmement moral et physique" a commencé avec l’instigation de Charles Blé GOUDE et consorts. Les quartiers d’Abidjan bruissent des rumeurs les plus folles faisant état entre autres de milliers d’armes déposées nuitamment à des endroits précis et attendant d’être utilisées.

Dans le même temps, les "idéologues" continuent leur travail de préparation en affirmant que le président n’a "jamais accepté "la concomittance du recensement et du désarmement. A l’analyse on est toujours à la case départ et, la faiblesse des moyens dont dispose l’ONU et les atermoiements des Français n’autorisent pas à l’optimisme.

C’est le lieu de rappeler que votre journal voyant venir tout ce "mic-mac" avait affirmé qu’avec GBAGBO au pouvoir, la paix restera hypothétique en Côte d’Ivoire.
Les uns et les autres paieront pour s’en convaincre.

Par Alpha YAYA

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Vos commentaires

  • Le 26 mai 2006 à 16:21, par Diallo mamadou(Abidjan) En réponse à : ridicule

    Tout juste ridicule comme analyse pour un soi-disant journaliste. Il faut arreter de reinventer la cote d’ivoire dans vos reves absurdes.

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