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Autorité palestinienne : Une aide de perdue, dix de retrouvées

Publié le jeudi 20 avril 2006 à 07h46min

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Pour une des rares fois, des pays arabes, dont le seul mérite a souvent été d’être d’accord sur leurs désaccords, se sont mis d’accord : en effet, l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Qatar ont décidé de voler au secours de l’autorité palestinienne, afin de combler le vide, dans sa caisse, laissé par l’Union européenne, la Norvège, le Canada, etc.

Bref, des bailleurs de fonds démissionnaires parmi tant d’autres, qui s’inquiètent de s’enrhumer aussitôt que l’Amérique éternue. Les pays arabes contribuaient déjà aux frais de fonctionnement de l’autorité palestinienne.

A titre d’exemple, les pays arabes ont contribué, pour 204 millions de dollars, au budget 2005. Ce n’est donc pas une grande première. Mais il faut reconnaître que ce qui est important, c’est le pied de nez fait aux Etats-Unis et à leurs alliés.

La logique des bailleurs de fonds occidentaux était simple : étouffer l’Autorité palestinienne par le nerf de la guerre. En manquant d’air, Ismaël Haniyeh et Cie allaient être contraints de reconnaître de facto Israël. C’était sans compter avec la prompte réaction de certains Etats arabes.

Si l’aide la plus consistante est venue de l’Arabie Saoudite, la plus symbolique est, par contre, de l’Iran, qui a promis, dimanche dernier, de mettre la main à la poche. Son ministre des Affaires étrangères l’a annoncé lors d’une conférence de presse.

Cette promesse est intervenue quelques jours après que les Etats-Unis et l’Union européenne ont suspendu leur aide, en demandant au Hamas, qui est à la tête du gouvernement, de renoncer à la violence et de reconnaître Israël.

« Supprimer l’aide financière de l’Occident à la Palestine n’affectera pas la volonté du peuple palestinien », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne. Une phrase qui en dit long sur la volonté inflexible de ces généreux nouveaux donateurs de ne point laisser le pays de Yasser Arafat toucher le fond.

La décision des Occidentaux est d’autant plus perfide que les finances de l’Autorité palestinienne sont grandement dépendantes de l’assistance étrangère et des droits de douanes et de la TVA collectés par « l’ennemi » et qui lui sont reversés de droit.

Même l’Arabie Saoudite, qui a toujours eu le souci de ne pas contrarier l’Oncle Sam, a décidé de mettre la main à la poche, et d’une manière conséquente. Ces « pays frères » arrivent au moment où le Hamas ne savait plus où donner de la tête.

A peine arrivé au pouvoir à la fin mars, que le gouvernement formé par les islamistes palestiniens était en état de cessation de paiement et traité en paria par la plus grande partie de la communauté internationale.

Les caisses étant vides, les 140 000 fonctionnaires n’avaient pas reçu leur paie de mars. Une situation qui avait commencé à provoquer un profond mécontentement.

Face à cette solidarité agissante qui honore la nation arabe, il ne manquerait plus qu’une décision courageuse de certains valets locaux, comme la Jordanie, pour qu’on ait un remake de l’historique coalition arabe pendant la Guerre des Six jours de 1967.

En décidant de fermer leurs tiroirs-caisses, les Occidentaux ont dû oublier que la solidarité entre tribus arabes n’a pas été définitivement enfouie sous l’écroulement du World Trade Center et malgré la menace souvent brandie de figurer sur la liste noire des Etats terroristes.

Pour paraphraser le fameux proverbe, c’est donc une aide de perdue, dix de retrouvées, sans compter sur les multiples soutiens financiers occultes que d’autres pays accordent à l’Autorité palestinienne depuis la nuit des temps.

Issa K. Barry

Observateur Paalga

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