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Burkina/Travail des enfants : 31,9% des enfants impliqués selon l’enquête nationale 2022 de l’INSD

Publié le jeudi 11 avril 2024 à 21h22min

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Burkina/Travail des enfants : 31,9% des enfants impliqués selon l’enquête nationale 2022 de l’INSD

L’Institut national de la statistique et de la démographie et le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale ont mené une enquête nationale sur le travail des enfants en 2022. Cette enquête vient mettre à jour les chiffres sur le travail des enfants au Burkina Faso et permettra de mieux orienter les interventions.

Avec cette nouvelle enquête qui donne des chiffres plus récents sur le travail des enfants, l’ensemble des acteurs disposent désormais de données qui leur permettront de mener des interventions plus efficaces. « Pour une intervention efficace en matière de lutte contre le travail des enfants, il faut avoir des données. Des données actualisées pour permettre de se donner de nouveaux défis. En la matière, jusqu’à présent nous utilisions des données de 2006. Cette enquête devait être réalisée, car elle va nous permettre d’avancer dans les questions de la lutte contre le travail des enfants », a laissé entendre Assèta Sama, directrice de la lutte contre le travail des enfants au ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale.

Selon cette enquête réalisée avec le soutien de l’Organisation international du travail et l’UNICEF, l’incidence du travail des enfants au plan national se situe à 40,3 %. Elle est plus élevée chez les filles (44,4%) que chez les garçons (36,4%). Cette incidence augmente avec l’âge des enfants et passe de 33,1% chez les enfants de 5 à 12 ans à 56,6% chez les plus âgés (16-17 ans). Aussi, les enfants vivant en milieu rural sont plus impliqués dans le travail des enfants (46,3%) que ceux résidant à Ouagadougou (20,3%) ou dans les autres villes (26,5%).

En ce qui concerne l’implication des enfants dans le travail à abolir y compris la recherche d’eau et de bois, 31,9% des enfants sont concernés dans le pays. Le travail à abolir à une incidence plus forte chez les filles (35,8%) que chez les garçons (28,2%). La prévalence du travail à abolir varie peu avec le groupe d’âge des enfants. Si chez les enfants de 5 à 12 ans, elle est de 33,1%, elle reste autour de 29% dans les deux autres groupes d’âge.

Selon Sibi Guissou, directeur des statistiques sur les conditions de vie des ménages à l’INSD, comparé aux chiffres de 2006, le travail des enfants a baissé en 2022. « Quand vous regardez dans le rapport, on avait un chiffre de 41,1% en 2006, mais aujourd’hui, nous sommes à 31,9% d’enfants qui sont astreints au travail des enfants à abolir », a indiqué M. Guissou ; qui précise ce qui est et ce qui n’est pas le travail des enfants. « On pense souvent que prendre la calebasse ou servir l’eau aux parents est le travail des enfants. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le travail des enfants, c’est tout type de travail qui peut nuire à la santé physique ou au développement psychomoteur de l’enfant ou encore qui peut compromettre sa scolarisation. C’est ce type de travail que nous avons essayé de saisir », souligne-t-il.

21,4% des enfants victimes de travaux dangereux en milieu rural

Selon l’enquête, l’incidence du travail à abolir varie nettement avec le milieu de résidence. Elle est de 15,3% à Ouagadougou, puis augmente à 18,9% dans les autres villes et atteint 37,2% en milieu rural. Quant à l’impact du travail dangereux, il ressort que 18,6 % des enfants sont concernés au plan national. La prévalence de ce type de travail est plus accentuée chez les filles (21,7%) que chez les garçons (15,6%). Aussi, elle croit avec le groupe d’âge des enfants de 14,2% chez les enfants de 5 à 12 ans à 29,1% chez les enfants âgés de 16 à 17 ans. L’intensité du travail dangereux chez les enfants varie selon le milieu de résidence. A Ouagadougou, 9,5% des enfants sont victimes de travaux dangereux. Cette prévalence est de 12,1% dans les autres villes du pays et de 21,4% en milieu rural.

Les résultats de l’enquête montrent que le sexe, l’âge, le milieu de résidence de l’enfant et certaines caractéristiques du ménage ou du chef de ménage favorisent ou non le travail des enfants. Ainsi, on note que les enfants des ménages vivant en milieu rural sont plus susceptibles d’être astreints au travail des enfants à abolir que ceux du milieu urbain. De même, les enfants relativement plus âgés ont plus de risque d’être sollicités au travail que les plus jeunes.

Les résultats montrent également que les filles ont plus de risque de travailler que les garçons et les ménages de grande taille sont moins enclins à inviter leurs enfants au travail. Quant au niveau de vie du ménage, seuls les enfants des ménages très riches ont moins de risque d’être économiquement actifs par rapport aux enfants des très pauvres. Le fait aussi qu’un ménage soit non endetté diminue le risque que ses enfants travaillent par rapport à ceux endettés.

Enfin, les enfants des chefs de ménage ayant un niveau de scolarisation post-primaire, secondaire supérieur sont moins susceptibles d’être astreints au travail à abolir que les enfants issus de ménage dont le chef n’a bénéficié d’aucune instruction.
Selon l’enquête, le fardeau de travail pèse plus particulièrement sur la jeune fille en termes de scolarisation, de volume horaire travaillé, d’exposition aux risques et aux chocs que sur le jeune garçon.

Des recommandations pour lutter contre le travail des enfants à abolir

L’enquête nationale sur le travail des enfants a formulé des recommandations pour lutter contre ce phénomène qui touche des milliers d’enfants au Burkina Faso. Ainsi l’enquête recommande entre autres, de mettre en place un système national de surveillance du travail des enfants au Burkina Faso, de renforcer le système de protection sociale, d’adapter le système de lutte contre le travail des enfants aux situations de conflits, des catastrophes naturelles et autres crises dans la lutte contre le travail des enfants.

L’enquête suggère également de renforcer et de poursuivre la mise en œuvre des politiques/projets et programmes qui s’attaquent aux déterminants du travail des enfants, de prendre le travail des enfants en compte dans la formulation et la mise en œuvre des politiques et programmes de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité des ménages, de vulgariser et sensibiliser les parents d’enfants en milieu rural sur les textes juridiques en matière de travail des enfants (décrets sur les travaux légers, dangereux, ..) à travers les organisations paysannes, etc.

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Vos commentaires

  • Le 12 avril à 11:28, par LE FORGERON En réponse à : Burkina/Travail des enfants : 31,9% des enfants impliqués selon l’enquête nationale 2022 de l’INSD

    Bonjour,

    Nous pensons que votre exposé serait plus intéressant s’il y avait une liste de travaux des enfants à abolir selon le sexe, l’âge et le milieu. Car sans un exemple de liste de travaux des enfants à abolir votre enquête est incomplète et incompréhensible et donc n’apporte pas de valeur ajouter à un citoyen ordinaire. A moins que cette liste de travaux à abolir soit consultable à votre niveau.
    Nous avons des inquiétudes par rapport à ces enquêtes commanditée souvent par l’impérialisme dans nos pays africains en voie de développement sur le travail des enfants car nous doutons fort que ces mêmes enquêtes sur le travail des enfants soient faites dans les pays développés. Ce que nous constatons est que :
    1-le taux des enfants qui travaillent dans les grandes villes est faible mais le taux des enfants dans la rue, les petits voleurs et le taux des fillettes qui font la prostitution dans ces mêmes grandes est élevé par rapport à ce critère en milieu rural. Pourquoi ? parce qu’en milieu rural les chefs de familles s’occupent mieux de leurs enfants en leur donnant les valeurs cardinales de la société qui sont entre autres :
    a) le travail, car le travail éloigne l’enfant des vices en général et le vol en particulier
    b) les travaux champêtres étant parmi les principaux en milieu rural vous verrez que le petit enfant de 8 ans va commencer à attraper la daba pour apprendre à cultiver même s’il n’arrive pas à faire la différence entre le mil et les herbes. Et à 12 ans il va commencer à faire son petit champ d’arachides ou sorgho rouge qui lui permettra de récolter et vendre pour s’acheter souvent des chaussures qu’il désire ou bien autres choses.
    c) l’élevage des poulets et chèvres peut être commencé à l’âge de 12 ans au village car les pères responsables donnent souvent une poule à chaque enfant après deux ans de sa naissance. Et souvent c’est l’oncle maternel qui donne à son neveux ou nièce la première poule pour voir si l’enfant aura la chance dans l’élevage. Et à l’âge de 8 ans, par exemple, l’enfant suit et écoute les conseils de son père sur le plan de l’élevage et l’agriculture.
    d) les mères conscientes et responsables commencent la formation de leurs filles à partir de 8 ans. Comment aller chercher le bois pour cuisiner, comment faire la cuisine et surtout comment faire le tô en milieu rural. Comment respecter les hommes en particulier comment servir le repas, la soumission, le respect à l’homme et surtout l’écoute. La jeune fille doit tout apprendre chez ses parents avant l’âge de 16 ans en milieu rural car après 17 ans elle est majeure et il se pourrait qu’un homme vient lui demander en mariage. Et si une fille se marie sans connaître préparer alors sa mère sera prise pour responsable. Alors ce n’est pas le cas en milieu urbain car il y a des filles qui se marient sans connaitre la cuisine et ces dernières sont obligées d’aller chercher les mêmes petites filles du village pour venir faire la cuisine. Faites une enquête sur cela dans la même grande ville et vous verrez que dans 99% des cours à Ouagadougou il y a une domestique pour faire la cuisine. Beaucoup utiliseront le manque de temps pour justifier cela mais ce n’est pas vrai car la femme éduquée en ville même n’aime pas faire la cuisine (90% des femmes nées et éduquées dans les grandes villes n’aiment pas faire la cuisine car leur maman ne leur a pas imposées ces travaux à cause de vos lois non fondées "travail des enfants". Et nos filles grandissent avec cette médiocrité car aimant ce qui est facile d’où la prostitution de ces mêmes petites filles de 15 à 16 ans dans nos rues de Ouagadougou.

    Ainsi il difficile de voir un paresseux en milieu rural car il y va de la dignité de ses parents. Nous avons entendu parler d’un projet, dans le passé, qui donnait un coq et une poule à chaque élève dans une école primaire d’une localité du Burkina Faso pour que l’élève commence son élevage de volaille pour aider ses parents à la maison. Nous ne savons pas si cela est vrai ou faux. Mais si cela est vrai alors ce sont ces genres de projets qu’il faut encourager car :
    -imaginez-vous un écolier du primaire qui a moins de 13 ans commence à faire l’élevage de la volaille et si cela marche avec l’aide de ses parents et des éventuels techniciens d’élevage. Jusqu’à 20 ans cet enfant aura 7 ans ancienneté et donc d’expérience dans l’élevage de la volaille. A l’université il pourra réussir facilement car même sans bourse il aura un peu d’argent pour ses petits besoins. Et pendant ce temps un étudiant qui vient de la ville qui n’a pas de bourse sera toujours totalement à la charge de ses parents. C’est pourquoi dans nos universités publiques vous verrez que ce sont les mêmes enfants des pauvres de la campagne qui s’y trouvent et qui réussissent souvent car ils sont avertis par leurs parents que seul le travail libère l’homme.
    2- dans les pays développés comme la chine vous verrez que l’enfant à partir de 7 ans commence à apprendre à fabriquer des appareils comme les jouets, les téléphones en jouets, et autres.
    C’est pourquoi ces jeunes qui deviennent ingénieurs dans leur domaine choisi sont très forts et font des miracles.
    Ainsi pour que le Burkina Faso puisse rattraper l’écart qui se trouve entre nous et les pays développés comme la chine il faut que nous apprenions le travail manuel à nos enfants à partir de l’école primaire. C’est la seule solution pour réduire l’écart et aspirer au développement durable pour nos pays. Et comme l’impérialisme ne veut pas notre développement alors il nous fait croire que le travail des enfants n’est pas une bonne chose. Nous vous disons que ce n’est pas vrai car dans les pays développés comme la chine et l’inde les enfants commencent à apprendre le travail dès le bas âge.

    Si vous n’êtes pas d’accord alors vous pouvez laisser votre enfant et ne l’apprenez pas un métier à son jeune âge et vous verrez la suite. Combien d’enfants de moins de 8 ans ont aidé leurs parents dans les travaux champêtres et domestiques et ont réussi à l’école et qui sont aujourd’hui des présidents, des ministres, des cadres de la fonction publique, des ingénieurs et autres fonctions dignes et respectables au Burkina Faso ? Si nous prenons notre gouvernement actuel peut-être nous aurons plus de 2% des membres du gouvernement.

    En conclusion, l’impérialisme nous fait des diversions car le travail des enfants n’est pas mauvais en soi mais il ne faut pas que les parents démissionnent de l’éducation de leurs enfants. Quel parent veut mettre son enfant au monde et ne souhaite pas que cet enfant réussisse ? C’est le désespoir qui pousse certains parents à démissionner de l’éducation de leurs enfants. Quand nous étions à l’école primaire nous avons assisté à l’exclusion de nos deux amis brillants par manque de paiement de scolarité qui était de 1 000 FCFA par an et par écolier. L’un était même parmi les 5 premiers de notre classe, paix à son âme car il est décédé quelques années après. Alors l’impérialisme gagnerait à développer un projet comme donner un coq et une poule à chaque élève dans certaines écoles primaires en milieu rural pour lutter contre l’échec et le travail des enfants car c’est la pauvreté des parents qui entraine souvent ce phénomène. Au lieu de prendre l’argent pour financer des enquêtes sur le travail des enfants afin de montrer le côté négatif de nos pays. Le Burkina Faso est pauvre ainsi que leurs enfants d’où le travail de nos enfants. Mais qu’est-ce que vous, l’impérialisme, avez fait pour améliorer cela ? Avez-vous fait des projets pour aider les familles d’origine de ces enfants ? Si oui, montrez-nous ces projets. Si non vous devez penser à ces projets avec votre argent pour faire l’enquête car nous vous avons compris assez maintenant.

    La Patrie ou la mort, nous vaincrons !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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    • Le 12 avril à 15:58, par Zakaria Sawagogo En réponse à : Burkina/Travail des enfants : 31,9% des enfants impliqués selon l’enquête nationale 2022 de l’INSD

      Bonjour chère forgeron,
      merci pour votre message très important pour lequel je d’avis sur certains points.
      Cependant je pense qu’il est de notre responsabilité de nous organiser et réaliser aussi des études selon nos besoins et les publier parfois nous n’avons pas besoin de beaucoup de ressources pour le faire mais comme vous l’avez si bien dit l’éducation coloniale à empoisonné l’intellectuels Africain au point qu’il n’est pas en capacité d’organiser une étude sérieuse sans un financement externe et c’est dommage.
      personnellement j’ai réalisé une étude sur la thématique en milieux rural et je puisse vous assurer que nous n’avons pas les mêmes données

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