Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
Dans sa défense permanente des intérêts généraux des milieux économiques, d’amélioration du climat des affaires et de promotion de la prospérité économique, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ne lésine pas sur les stratégies et actions y concourant, pour le bonheur de l’ensemble des acteurs. C’est dans cette constance que l’institution consulaire a réuni à son siège à Ouagadougou, ce jeudi 7 mars 2024, ses collaborateurs du monde économique, pour leur présenter les résultats de deux études relatives au secteur privé. Il s’agit donc, par ce cadre, d’informer ces acteurs du contenu desdites études et, partant, de recueillir leurs observations en vue de formuler des recommandations pour plus d’épanouissement du secteur.
L’atelier, qui a mobilisé des chefs d’entreprises et des représentants de structures partenaires, a porté sur les résultats de deux études : le « Rapport 2023 sur l’état du secteur privé au Burkina Faso » et le « Rapport d’enquête sur la perception du climat des affaires au second semestre 2023 au Burkina Faso ».
« Ces études ont permis de percevoir un ensemble d’éléments qui sont nécessaires à la prise de décisions des acteurs. Aussi, nous avons souhaité cet atelier parce que nous sollicitons régulièrement les chefs d’entreprises, le milieu des affaires, et pas mal d’institutions, pour la collecte et le traitement des données. Il était donc de bon ton qu’on puisse leur faire la restitution de ce qui a été fait des données collectées auprès d’eux, pour les rassurer que le travail est fait conséquemment, qu’on ne leur a pas fait perdre le temps pour rien ; c’est vraiment un travail consistant qui est fait avec les données qu’on collecte auprès d’eux. Il s’agit également de mettre à leur disposition, le résultat de ces études, pour leur permettre d’apprécier ce qui a été fait et pour les aider dans leur fonctionnement quotidien », a expliqué le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamady Koussoubé, qui a présidé l’ouverture des travaux. Il nous apprend également que cette étape de restitution aux acteurs va ouvrir la voie à une large diffusion des résultats, notamment auprès des autorités, à travers les conclusions et recommandations.
- La production des études, initiative de la CCI-BF, et en collaboration avec les services de l’institution consulaire, les chefs d’entreprises et des structures-partenaires.
Réagissant, en marge de son discours d’ouverture, à une préoccupation relative à l’état de santé du secteur dans le contexte national actuel, M. Koussoubé estime qu’on ne peut certes pas occulter les difficultés, mais qu’il faut vraiment saluer la résilience du secteur privé burkinabè qui, malgré tout ce qu’on constate au plan national et international, parvient à s’adapter et à se réinventer. « C’est surtout cela qu’il faut retenir. En dépit de toutes les difficultés, le secteur privé burkinabè continue de se battre et de tenir sa place dans le rayon du développement économique du Burkina Faso. Sur ce plan, nous convenons que la situation est certes difficile, mais notons avec beaucoup de satisfaction, la résilience et la combattivité du secteur privé burkinabè », exalte-t-il.
C’est pourquoi a-t-il profité du cadre pour lancer un appel aux acteurs du privé, à, dans le cadre de leurs activités, se rapprocher des structures habilitées, notamment la Chambre de commerce…, pour disposer d’informations justes et de réponses concrètes à leurs préoccupations.
- Les chefs d’entreprises et autres partenaires, fortement mobilisés et attentifs à la présentation des résultats.
« C’est souvent ce qui manque au Burkina ; chacun, au détour d’une causerie, fait des projections et des commentaires sans se fonder sur des études réelles, ce qui porte préjudices, inutilement. L’objectif de la chambre de commerce…, c’est aussi de corriger tout cela, faire en sorte que tout ce qu’il y a comme approches et commentaires puisse s’appuyer sur des études étayées, vérifiables, avec des données fiables. (…). Au regard des changements au plan national et international, la CCI-BF produit régulièrement des rapports d’enquête et de perception sur le climat des affaires, en vue de guider la prise de décisions des acteurs économiques et des autorités », déroule le directeur général de la CCI-BF, fustigeant à demi-mot, les fausses informations et les messages alarmants, nuisibles au climat des affaires.
Sur l’actualité relative au premier rang qu’occupent les investisseurs burkinabè en Côte d’Ivoire en 2023, le directeur général de la CCI-BF s’est, toujours en marge de la cérémonie d’ouverture, voulu relatif par rapport aux opinions qui qualifient cela de « bon » ou « mauvais ». « Par exemple, on dira que la Chine fait partie des premiers investisseurs aux USA. Bon ou mauvais… ? Ce peut être donc, un élément qui prouve aussi le dynamisme du secteur privé burkinabè. Aujourd’hui, l’expertise burkinabè s’exporte un peu partout, dans pas mal de domaines ; les BTP, la finance, etc. Pour moi, il n’y a rien de mauvais en cela, ce n’est que la preuve évidente du dynamisme du secteur privé national », accueille le directeur général de la CCI-BF, Mahamady Koussoubé.
- Le directeur général de la CCI-BF (au milieu), entouré de ses proches collaborateurs, ouvrant les travaux de restitution.
Il y a de l’espoir …
Sur les résultats des études, objet de l’atelier, le directeur des études et de la stratégie, Idrissa Kaboré, fait ressortir qu’effectivement, au second semestre de 2023, le climat des affaires s’est dégradé au Burkina, du fait de la situation sécuritaire, mais la dynamique des entreprises s’est maintenue. « C’est dire qu’il y a une résilience, malgré les difficultés. C’est cela aussi le second élément-phare que l’on peut faire ressortir. Des difficultés certes, mais il y a vraiment la résilience et un espoir, parce qu’au-delà de ce qui s’est passé dans les six mois écoulés, nous avons cherché à savoir auprès des acteurs économiques, qu’est-ce qu’ils envisagent pour les six prochains mois (c’est-à-dire pour le premier semestre de 2024). Il y a de l’espoir, parce que les gens se disent que la situation sécuritaire va s’améliorer, l’activité va reprendre et il y aura une demande qui va grimper. Et ça, c’est un indicateur assez important, parce que cette perception optimiste d’avenir incite à des actions aujourd’hui qui peuvent accélérer le retour à la quiétude que nous recherchons », analyse le responsable des études, Idrissa Kaboré.
Il situe au passage que les études ont concerné deux régions, le Centre et les Hauts-Bassins qui, justifie-t-il, concentrent, à elles seules, plus de 80% du bassin des entreprises. « C’est donc un échantillon représentatif », conclut-il.
- Idrissa Kaboré (au milieu) avec à sa gauche, Raïssa Kormodo, ingénieure statisticienne, chef de service statistique et Dr Hippolyte Oumtogo, chargé d’études et d’analyses stratégiques et prospectives.
Institution d’appui au secteur privé créée en juin 1948, et investie d’une triple mission représentative, administrative et consultative, la CCI-BF, conformément à ces missions sus-référées, intervient dans la défense des intérêts généraux des milieux d’affaires, la promotion de la prospérité économique par le plaidoyer pour un environnement propice aux affaires, la formation professionnelle, l’appui-conseil aux entreprises. Dans le cadre de ses activités d’appui-conseil, à titre illustratif, l’institution consulaire œuvre particulièrement dans la production et la diffusion de l’information économique, non seulement au profit du monde des affaires, mais aussi à l’endroit des autorités et de tout acteur stratégique de la société, pour la prise de décisions qui servent les intérêts du secteur privé burkinabè. La CCI-BF œuvre, de ce fait, à la fourniture des services adaptés aux besoins des entreprises, et par ces rapports, elle met à la disposition des acteurs et organisations du secteur privé, de l’administration publique et des partenaires au développement, des informations pertinentes qui permettent de soutenir les actions de plaidoyer et la prise de décisions en faveur de la prospérité économique du Burkina.
Le présent atelier a, enfin, et selon le directeur général de la CCI-BF, une valeur de redevabilité envers tous ceux qui ne ménagent aucun effort pour répondre aux sollicitations de l’institution consulaire en matière de collecte des données nécessaires à la production des informations économiques utiles.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 8 mars à 18:10, par Assim En réponse à : Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
Merci au DG KOUSSOUBE et à toute son équipe pour ce message responsable et plein de sens pour les acteurs économiques et l’ensemble des Burkinabè. Du courage à vous, continuer à faire en sorte que la CCI-BF soit le moteur de l’épanouissement des affaires.
Assim
2. Le 9 mars à 00:47, par Aex En réponse à : Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
Oui, il y a de l’espoir, le Burkina restera debout, le Burkina deviendra l’Eldorado. Chapeau à tous ceux qui ne ménagent aucun effort pour que ce pays tienne debout et aille de l’avant. Merci à la chambre de commerce pour ce travail.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
3. Le 9 mars à 11:39, par kwiliga En réponse à : Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
"Sur l’actualité relative au premier rang qu’occupent les investisseurs burkinabè en Côte d’Ivoire en 2023, le directeur général de la CCI-BF s’est,... voulu relatif par rapport aux opinions qui qualifient cela de « bon » ou « mauvais »… Ce peut être donc, un élément qui prouve aussi le dynamisme du secteur privé burkinabè. Aujourd’hui, l’expertise burkinabè s’exporte un peu partout, dans pas mal de domaines ; les BTP, la finance, etc."
Désolé, mais je ne saisis pas bien le rapport direct entre le fait d’exporter notre expertise en BTP, ce qui ne date pas d’hier et le fait d’être premier investisseur en 2023...?
Quelqu’un peut-il m’expliquer ?
De toute façon, quand je lis l’ensemble du message, j’ai la sinistre impression que ça ne concerne, ni mes voisins, ni mes amis, ni moi-même.
Cela ne concerne que des "grandes entreprises" et sur seulement deux régions, alors que l’économie du pays repose sur l’agriculture, que le secteur informel représente 70 à 80% des emplois et jusqu’à 95% à Ouaga, que plus de 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et que le rapport 2021-2022 de l’IDH du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), révèle que le Burkina Faso a été classé 184e sur 191 pays.
Alors quand je lis six fois "résilience" et quatre fois "espoir", je sais bien que nous ne parlons pas de la même chose pour les uns et les autres.
Chez les pauvres, la résilience, c’est de n’avoir plus qu’un seul repas par jour et d’essayer de continuer à vivre dignement, en bonne santé, pour pouvoir travailler 12 heures/jour, afin d’assurer une maigre pitance.
Chez les riches, la résilience, c’est de se priver d’une bouteille de champagne par jour et de se résigner à n’en boire plus que trois...
Quant à l’espoir, puisqu’il ne nous reste plus que ça...
Le nazemsamisme ou la mort...
4. Le 9 mars à 14:20, par ZAMANOMA En réponse à : Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
Félicitation au DG et son équipe pour avoir vraiment pensé à réaliser des études. Il faut partager les résultats des études pour nous les acteurs. Il faut également que la chambre s’assure que l’information arrive à tout le monde. Moi, je n’ai pas reçu l’information et au portant je recevais toutes les informations venant de la chambre de commerce.
S’agissant le climat des affaires, c’est bon d’être optimiste, mais, la chambre de commerce doit faire des propositions allant dans le sens du soutien du secteur privé qui semble essoufflé sérieusement.
5. Le 9 mars à 22:53, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : « Malgré toutes les difficultés, le secteur privé arrive à se réinventer pour tenir sa place dans le rayon du développement économique », (Mahamady Koussoubé, directeur général de la CCI-BF)
Je ne pense pas que vous puissiez dire autre chose que ce que vous dites, en tant que DG de la Chambre de Commerce nommé par le gouvernement, ce qui est une aberration !