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Salif Diallo- Bernard Lédéa Ouédraogo : La hache de guerre est-elle enterrée ?

Publié le mardi 7 mars 2006 à 08h51min

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Bernard Lédéa Ouédraogo

Une rencontre a eu lieu le samedi 4 mars 2006 dans la soirée aux environs de 20 heures entre le commissaire politique de la région du Nord, le ministre d’Etat, Salif Diallo et les responsables de la Fédération des groupements Naam conduits par le député Bernard Lédéa Ouédraogo.

Les débats au cours de cette rencontre ont porté sur les bruits, faisant cas de l’implication de l’ONG dans le débat politique ces derniers jours au Yatenga.

Pour cette rencontre, Salif Diallo était accompagné du ministre de la Fonction publique et coordonnateur politique du CDP-Zondoma Lassané Savadogo, d’Antoine Raogo Sawadogo, président de l’association ACE/RECIT, par ailleurs ancien ministre de l’Administration territorial, et du SG provincial du CDP Yatenga Abdoulaye Sougouri.

Ils avaient en face le député Bernard Lédéa, entouré des responsables des structures de la fédération des groupements Naam.

Après un petit mot introductif du député Bernard Lédéa Ouédraogo, la parole est revenue à Salif Diallo.

Selon lui, des rumeurs ces derniers jours, lui attribuent des intentions de vouloir fermer les "robinets" de l’ONG, autrement dit lui couper ses sources de financement.

Suite à ces murmures, dit-il, il était de son devoir de rencontrer les responsables des structures de l’organisation pour discuter et leur faire part de certaines incompréhensions rencontrées sur le terrain politique.

Faisant la genèse de la situation, Salif Diallo a dit que les malentendus sont nés au moment du choix des candidats du CDP pour les élections municipales 2006 à l’issue duquel certains militants CDP proches des groupements Naam et non retenus sur les listes sont partis s’aligner derrière l’ADF-RDA. Salif Diallo a poursuivi en disant qu’il lui a été rapporté que le président des groupements Naam en personne tournaient dans certains villages du Zondoma, appelant à voter pour l’ADF-RDA.

Certains militants auraient même été menacés de ne pas bénéficier des faveurs de la Fédération s’ils ne respectaient pas ce mot d’ordre. Face à ces propos à lui rapporter, il dit ne pas comprendre pourquoi un député CDP, de surcroît ce grand bâtisseur du monde rural qu’il a supplié à maintes reprises pour qu’il s’implique activement dans la politique au compte du CDP, se comporterait de la sorte.

Il faut éviter les amalgames

Salif Diallo n’a pas varié dans ses propos : "Les groupements Naam est une ONG de développement et doit rester tel ; c’est normal qu’en son sein, on rencontre plusieurs sensibilités politiques, mais utiliser le nom de l’ONG pour faire la politique, cela fausse le jeu et amènera nécessairement un changement des rapports sur le terrain politique" , avant d’ajouter : "Je n’ai jamais exigé que tous les responsables des groupements Naam s’alignent derrière le CDP".

Et de poursuivre "J’ai à plusieurs reprises fait savoir publiquement le travail remarquable et gigantesque abattu par les "Six S" et la fédération des Naam dans le cadre du développement, j’ai même dit au président Blaise Compaoré lors d’une rencontre où Bernard Lédéa était présent de le féliciter pour le grand combat, qu’il a mené pour le bien-être de la population", Salif Diallo refute catégoriquement avoir déclaré vouloir couper les vivres aux Naam, mais avertit-il "Utiliser le nom de l’ONG, pour combattre le CDP, créera certainement des amalgames très dommageables au CDP et à l’ONG".

Après le ministre Diallo, les responsables des structures de l’ONG ont tour à tour pris la parole pour saluer la tenue de cette rencontre. Ils ont tous regretté cette confusion entretenue à dessein par certaines personnes pour nuire au groupement Naam et cogner les têtes des deux camarades politiques.

Selon eux en effet, ces faits sont l’œuvre d’individus mal intentionnées qui propagent ces ragots pour des intérêts personnels en vue de se faire une place au soleil au cours des élections municipales.

Déficit de communication et oiseaux de mauvais augure

Certains n’ont d’ailleurs pas tari d’éloges à l’égard de Salif Diallo qu’ils reconnaissent comme leur "leader politique incontesté". Mais ont-ils prévenu, certains de ses proches utiliseraient son nom pour régler des comptes à des militants qu’ils ne portent pas dans leur cœur.

Ça aurait été le cas en 2000 comme en 2005 où on aurait laissé entendre que l’actuel homme fort du Yatenga ne voudrait plus des responsables des groupements Naam dans les structures du CDP.

Selon le député Bernard Lédéa Ouédraogo, toutes les accusations tendant à faire croire qu’il est de connivence avec l’ADF-RDA sont fausses. "Je n’ai jamais dit à quelqu’un, ni à un responsable des groupements Naam d’aller à l’ADF-RDA" a assuré le président de la fédération.

Le SG provincial du CDP Yatenga, Abdoulaye Sougouri pour sa part a laissé entendre qu’il n’y a pas d’exclusion au CDP, les portes du parti étant toujours grandement ouvertes à tout le monde.

A la fin de la rencontre, les participants ont unanimement reconnu que les incompréhensions sont nées d’un déficit de communication qu’il faut rétablir à temps et aussi des oiseaux de mauvais augures que les différents responsables doivent écarter de leur entourage.

Salif Diallo a insisté sur une toute dernière directive du CDP en vertu de laquelle tout militant qui se ferait élire et qui aurait rejoint un autre parti ne reviendrait plus au CDP après ces élections.

Il a invité les différentes parties à un sursaut d’orgueil pour le bien-être du Parti majoritaire, de la fédération des groupements Naam et de l’ensemble de la région. Le dimanche 5 mars 2006, Salif Diallo toujours entouré du ministre Lassané Savadogo et d’Antoine Raogo Sawadogo ont rencontré Bernard Lédéa Ouédraogo et les responsables des groupements villageois, de l’Union de la fédération des groupements Naam de la province du Zondoma. C’est en substance le même message qui a été livré à la rencontre de Gourcy.

Emery Albert Ouédraogo


Quelle suite après ces rencontres ?

Ces rencontres des responsables politiques CDP avec les membres des groupements Naam sont intervenus après d’autres rencontres entre les deux principaux protagonistes. Au cours du dernier week-end du mois de février 2006, une entrevue avait déjà eu lieu entre Salif Diallo et le député Bernard Lédéa Ouédraogo entouré de ses fils. Une autre réunion s’est tenue à Ouagadougou entre les deux hommes, élargie à certains responsables provinciaux du CDP (Yatenga et Lorum).

Ces différentes initiatives, sans peut-être sonner la réconciliation définitive entre les deux parties ont permis certainement des rapprochements. Mais un fait est là, certains militants proches des groupements Naam occupent des places de choix sur les listes du parti de l’Eléphant, surtout dans le département de Koumbri à Ouahigouya et au Zondoma.

Vont-ils continuer sur ces listes au risque de sceller pour de bon leur sort, la dernière directive du CDP ne leur permettant pas un retour à la maison après ces élections ? A écouter quelques uns, ils ont sué à grosses gouttes pour l’implantation du CDP et ne l’ont pas quitté de bon cœur. Selon ce qui nous revient, les intentions de certains de déposer leur lettre de démission de l’ADF-RDA sont réelles. Que va faire le parti de l’Eléphant dans ce cas de figure ?

Là où la situation est très critique, c’est au Zondoma où des responsables des groupements Naam comme l’adjointe au maire, Fati Ouédraogo et Djénéba Ouédraogo, membre du bureau politique national du CDP, inscrites sur les listes ADF-RDA sont aussi les fidèles lieutenants du député Tahéré Ouédraogo dont beaucoup des proches sont du côté de l’ADF-RDA.

Curieusement on n’a pourtant pas parlé de lui au cours de ses rencontres. Est-il mis en marge ? A-t-on voulu isoler politiquement ? Ils sont en tout cas nombreux à Gourcy qui vont vivre un véritable dilemme. Quoi qu’il en soit, l’objectif poursuivi autour de ces chassés-croisés avec les responsables des groupements Naam sans être avoué officiellement paraît clair : soustraire ces derniers des listes ADF-RDA.

En cas de réussite de ce coup, le parti de l’Eléphant risque de payer les pots cassés pour sa très grande précipitation à coopter hasardeusement des militants sans conviction qui cherchait uniquement un cadre pour se réfugier et se renfermer du CDP. Mais le terrain politique dans la région du Nord avant le début de la campagne électorale peut toujours offrir des surprises.

E. A. O.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 7 mars 2006 à 22:03, par Wendépanga Compaore En réponse à : > Salif Diallo- Bernard Lédéa Ouédraogo : La hache de guerre est-elle enterrée ?

    C est bien pour Bernard Lédéa ! on lui avais dit de ne jamais faire la
    politique surtout avec grands c est bandits (CDP) qui ne savaient pas faire la differance
    entre papa et copain . de reste dans son developpement ( 6 S ) qui a toujours fait
    du bien pour le peuple . mais maintenant il est la dedans et je crois que vous aviez
    fait un soi , et ils veut vous mettre la honte .

    Toutes est devenu cher dans ce pays ici et apres election le litre d essence a 1000f et j ai toujours
    dit que avec ce parti ( CDP) on tout ici dans ce pays.

    Wendépanga .

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