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Soutenance de thèse de Doctorat unique : Prisca PARE étudie ces plantes qui appâtent et tuent les moustiques, vecteurs du paludisme

Publié le lundi 8 janvier 2024 à 19h41min

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Soutenance de thèse de Doctorat unique : Prisca PARE étudie ces plantes qui appâtent et tuent les moustiques, vecteurs du paludisme

Sicoudoin Laurrainne Prisca PARE a soutenu sa thèse de Doctorat unique en sciences biologiques appliquées, spécialité entomologie, le samedi 23 décembre 2023 à l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou. Titre de la thèse : « Rôle de la diversité des plantes, de l’alcaloïde ricinine et des modélcules antipaludiques sur la transmission de Plasmodium falciparum chez Anopheles Gambiae s.s. au Burkina Faso ». Une thèse réalisée sous la direction du Pr Olivier GNANKINE de l’Université Joseph KI-ZERBO et la co-direction de Dr Roch K. DABIRE du CNRST/IRSS. Le jury a apprécié le travail avec la mmention ’’Très honorable’’.

Les moustiques récemment éclos ne peuvent survivre longtemps sans se nourrir des nutriments issus des plantes. Ce comportement est un élément clé de l’écologie des moustiques. C’est pourquoi, il est essentiel de comprendre la relation écologique établie entre les moustiques vecteurs, les plantes et le parasite pour lutter contre les maladies transmises par ces vecteurs tel que le paludisme. Beaucoup d’études dans le passé se sont concentrées sur la recherche des extraits de plantes et des molécules antipaludiques létales pour les parasites au stade sanguin. Cependant, peu d’études ont mis au point des composés pour cibler les parasites responsables du paludisme chez les moustiques vecteurs et bloquer ainsi la transmission du moustique à l’Homme.

Dans cette thèse, Lauraine PARE a évalué le rôle des plantes à fleurs sur certains traits tels que la survie des moustiques vecteurs, leur sensibilité aux insecticides, leur préférence parmi certaines espèces de plantes et leur capacité à transmettre Plasmodium falciparum, le parasite responsable de la forme la plus sévère du paludisme au Burkina Faso. Également, la ricinine (un alcaloïde isolé à partir des graines de Ricinus communis) et deux antipaludiques (cycloguanil, atovaquone) et leur combinaison atovaquone+cycloguanil ont été évalués afin de déterminer leur rôle dans le blocage de la transmission de P. falciparum.

Pour mener à bien cette étude, un screening de plantes a été réalisé dans la ville de Bobo-Dioulasso et ses localités environnantes, des tests de sensibilité aux insecticides usuels, des tests de comportement à choix multiples et des infections expérimentales ont été effectués à l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé/Direction Régionale de l’Ouest (IRSS/DRO). Les résultats indiquent après une prospection sur un large gamme de plantes qu’il y avait 17 espèces de plantes qui amélioraient la survie des moustiques An. coluzzii comparé aux témoins, et 14 espèces de plantes qui réduisaient significativement leur survie.

Il ressort en plus que des moustiques Anopheles gambiae s.l. issus des collectes de larves de terrain, ont vu leur sensibilité partiellement restaurée après exposition à l’insecticide deltaméthrine ; 0,05% pour ceux nourris préalablement sur la plante Barleria lupulina pendant 4 jours.

En outre, après des tests de comportement à choix multiple, l’espèce de plante Combretum indicum était la plus attractive pour les moustiques, mais avait la plus faible teneur en sucres totaux et offrait le plus faible taux de survie et d’insémination aux moustiques. La ricinine, a significativement réduit la longévité des moustiques An. gambiae et An. coluzzii.

Enfin, les antipaludiques ont montré leur capacité d’inhibition de P. falciparum chez le moustique An. gambiae. Les résultats soulignent qu’il est important de prendre en compte les espèces végétales exploitées par les vecteurs du paludisme pour se nourrir afin de mieux comprendre les interactions entre moustiques et les parasites qui devraient sans aucun doute permettre d’améliorer les stratégies de lutte antivectorielles existantes.

Comme perspectives, les résultats de ces études devraient conduire à l’’amélioration des stratégies d’appât à base de sucres toxiques attractifs et des appâts synthétiques à base d’odeur de plantes utilisés dans la lutte contre les vecteurs du paludisme.

NB : Membres du Jury

Président : Laya SAWADOGO, Professeur Titulaire en Physiologie Animale, Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou, Burkina Faso ;

Membres : Isabelle MORLAIS, Directrice de recherche en Parasitologie, Institut Pasteur, MIVEGEC (Université de Montpellier, IRD, CNRS), Montpellier, France (Rapporteure) ;

Cédric PENNETIER, Chargé de Recherche, HDR, en Entomologie Médicale, MIVEGEC (Université de Montpellier, IRD, CNRS), Montpellier, France (Rapporteur) ;

Awa GNEME, Maître de Conférences en Biologie-écologie animales, Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou, Burkina Faso (Rapporteur) ;

Hamidou ILBOUDO, Maître de Recherche, en Génétique, CNRST/IRSS (Examinateur) ;
Roch Kounbobr DABIRE, Directrice de recherche en Biologie animale, CNRST/IRSS (Co-Directeur de thèse) ;

Olivier GNANKINE, Professeur Titulaire en Biologie Animale-Entomologie, Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou, Burkina Faso (Directeur de thèse)

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