78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
A la tribune des nations-unies, le représentant du président de la transition burkinabè, le ministre d’Etat, ministre de la fonction publique, Bassolma Bazié, a tenu un discours qualifié de langage de vérité pour nombre de ses compatriotes. Les Burkinabè ont suivi avec intérêt ce discours qui aiguise les mémoires des Africains et des Occidentaux. Le lundi 25 septembre 2023, nous avons promené notre micro pour savoir ce que des Ouagalais en pensent.
Germain Zongo, secrétaire général adjoint de Force ouvrière/Union nationale de syndicats
« Il n’y a pas un faux artistique dans ce qui a été déclaré »
« Il était vraiment grand temps qu’on puisse, de manière officielle, donner le point de vue des Burkinabè. C’est ce que le ministre Bassolma a fait au nom du chef de l’Etat. Le discours était poignant avec éventuellement un sens nationaliste, patriote. Tout ce qui a été dit va dans le sens de l’amélioration éventuelle des conditions de vie et de travail du Burkinabè d’une part. D’autre part, certaines vérités ont été dites dans le sens de ramener le colonisateur sur le bon chemin. C’est toute cette mayonnaise réunie qui fait que j’apprécie le fonds de l’intervention du ministre Bassolma. Que le discours soit en notre faveur ou en notre défaveur, nous avons décrypté la réalité. Je suppose qu’en homme responsable et en chef de guerre, le président a pris la position judicieuse pour les intérêts du Burkina Faso ».
- Germain Zongo, secrétaire général adjoint de Force ouvrière/Union nationale de syndicats
Idrissa Nogo, citoyen burkinabè
« L’Afrique commence à être peuplée des héritiers idéologiques de Thomas Sankara »
« Le message du ministre de la fonction publique du Burkina Faso à la 78e Assemblée générale des nations unies est un discours d’un ton d’affranchissement des consciences des peuples africains d’un certain paternalisme condescendant longtemps incarné et cornaqué par l’Occident et ses vassaux tropicalisés qui se présentent sous le lugubre manteau de l’impérialisme. C’est aussi un discours politique d’une teneur fédérative du réveil des énergies endogènes africaines longtemps assoupies.
- Idrissa Nogo, citoyen burkinabè
Cette forte volonté d’affirmation de la présence de cette nouvelle race de dirigeants africains à une tribune comme celle de l’Organisation des nations-unies (ONU) et cette réappropriation enfin des aspirations exprimées de leurs peuples en bouillonnement tirent leur force dans l’air du temps : ce néo-souverainisme affiché teinté d’un lyrisme révolutionnaire "sankaraïsé". Et cela fait tache d’huile ! La preuve ? Les discours des représentants du Mali, du Togo et même de certains pays non africains en quête d’« auto-détermination » sont restés dans le même registre de « défense en ligne » en la forme et dans le fond.
Certes ces rhétoriques sémantiques enflammées sans flagornerie et sans peinture qui plaisent beaucoup d’ailleurs à une certaine jeunesse africaine sont agréables à l’oreille mais il faudrait que le regard nouveau que nos dirigeants entendent imposer à l’autre, que les chefs d’Etat africains et les peuples africains se l’imposent à eux-mêmes d’abord. En tous cas, généralement en Afrique francophone, les paroles censées sacrées de nos princes (qu’ils violent chaque matin), leurs faits et gestes sont non seulement aux antipodes de leur fonction mais aussi rament à contre-courant des aspirations de leurs peuples qu’ils malmènent, maltraitent et adoubent au gré de leurs desiderata électoraux. Mais en attendant, il y’a une réalité qui s’impose aujourd’hui aux yeux des Africains : l’Afrique commence à être peuplée des héritiers idéologiques de Thomas Sankara ».
Serge L. Bayala
« Le discours du ministre Bassolma a mis la main sur l’orgueil occidental »
« Je pense que c’est un discours historique à la suite de celui que Thomas Sankara a livré à la même tribune. On note que c’est trait pour trait le même courage, le même caractère décomplexé, la même capacité de décrire les choses et surtout de les énoncer avec une certaine force oratoire ou une certaine force rhétorique empreint d’émotions sincères pour chacun. Pour ma part, je qualifie cela d’un chef-d’œuvre pour la puissance de la pensée et le courage de nommer les choses.
On pourrait simplement dire que ce discours a mis la main sur l’orgueil occidental, l’incohérence des institutions de Bretton Woods en commençant par l’ONU elle-même quant à son incapacité à être une institution à équidistance de ses membres, à se faire passer pour une institution sous sellette de certaines puissances qui la manipule à souhait. Ce discours a permis de mettre à nu les deux-poids deux-mesures quand des puissances viennent clamer chez nous les règles de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits humains et qu’ils ne respectent ni chez-eux ni avec nous... c’est une tragédie que l’Afrique qui représente à elle seule un potentiel de population, des richesses du monde et de territoire puisse être absente. Quelle est la règle d’égalité qui est respectée ici ?
- Serge L. Bayala
Le ministre Bassolma a aussi dépeint l’habitude de certaines puissances vis-à-vis des pays africains qui sont toujours caractérisés par un paternalisme frontal et agressif. (...) Quand des scandales de corruption explosent, l’ONU ne dit presque rien ; quand on regarde la crise sécuritaire qui a débuté au Sahel, on observe que l’ONU a refusé de mettre cette zone sous le chapitre 11 qui permet de lever des fonds et de doter les Etats des moyens nécessaires pour assurer leur souveraineté. Ça peut-être des moyens financiers, des moyens logistiques. A contrario qu’est-ce qu’on a observé ?
Non seulement le Burkina Faso, le Mali, le Niger ne sont pas mis sous ce chapitre de l’ONU mais des pays membres de l’ONU bloquent les armes qui sont achetées. C’est comme s’il y a un complot tacite pour faire disparaître les pays du Sahel. Par contre quand, il s’agit de territoire « blanc » ou des Occidentaux qui sont menacés, là on voit l’ONU qui a été absente sur la crise djihadistes au Sahel, se réveiller et lever des fonds avec lesquels on inonde l’Ukraine ; crée des couloirs de transferts d’armes stratégiques pour permettre à l’Ukraine de tenir. Il y a une hiérarchie de la dignité humaine. Quand on est noir la dignité humaine ne vaut rien. Quand on est blanc, c’est une dignité qui mérite d’être secourue par tout le monde ».
Paul Bonkoungou, conseiller en GRH au ministère de la Fonction publique
« L’Afrique doit travailler à sortir notre pays du joug colonial »
« Le ministre d’Etat s’est très bien défendu à la tribune de l’ONU. Nous avons besoin de ce genre de personnes pour redorer le blason de l’Afrique. L’impérialisme travaille à maintenir les Africains dans la dépendance. De nos jours, l’Afrique travaille à s’affranchir. Cela a aussi un prix. Mais il faut oser, avoir le courage ».
- Paul Bonkoungou, conseiller en GRH au ministère de la Fonction publique
Adama Ouédraogo, membre du Comité d’analyse et de recherche syndicale
« C’est un discours révolutionnaire »
« L’intervention du ministre d’Etat était très riche. Le contenu interpelle plus d’une personne dans le monde entier, en particulier de l’Afrique. C’est un discours révolutionnaire. On a senti que c’est un Sankara qui était à la tribune. Quand ça ne va pas, il faut le dire haut et fort même si ça dérange. C’était une sortie honorable pour le Burkina Faso ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 26 septembre 2023 à 06:19, par Zircon En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
N’est pas Thomas Sankara qui veut !
Lui ne s’est pas contenté de bavarder. Il a agi sur la conscience des burkinabè et ses discours avaient un sens politique.
C’est facile de bavarder dans le vide et faire des effets de manche.
On vous attend sur le terrain des résultats concrets pour les burkinabè : l’éducation, la santé, la sécurité etc.
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2. Le 26 septembre 2023 à 09:24, par Gwandba En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Certains de nos laqués aux langues rugueuses, postulants en traitrises et les loques de trolls ne vont pas aimés ces appréciations allant dans le sens de la dignité définitive.
Il est clair que cette prise de parole est une baffe aux corrompus et exploitants des peuples. L’africain belle dents singeant jusqu’à la respiration les autres appartient dorénavant au passé. Il en reste quelques résidus aux nœuds papillons mais nous espérons que la dignité des ancêtres leurs rendent visites et mettent fin à ce tapinage éhonté.
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3. Le 26 septembre 2023 à 09:40, par kwiliga En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Avez-vous pensé à recueillir les opinions des pauvres, des démunis, des miséreux, en leur révélant les éventuelles conséquences de ce genre de discours sur notre économie ?
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Le 27 septembre 2023 à 00:38, par Konombo En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Je partage votre point de vue. Effectivement, la classe dirigeante du Faso ne vont jamais subir les revers de ce discours. Le contexte économique du Faso ne favorise pas ce type de discours. Nous voulons manger et boire dans le silence. Le ministre a dit plus haut ce que les Burkinabés pensent plus bas. Je ne m’attendais pas à un tel discours de sa part. À qui profite ce discours ?. Certainement pas les Burkinabés. Le Burkina Faso emprunte un chemin qui aura progressivement de lourdes conséquences pour la population. Nous sommes en 2023 et l’époque des CDR est résolue.
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Le 27 septembre 2023 à 21:44, par Renault HÉLIE En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Comme je l’ai dit ailleurs, le coût de la vie pour le petit peuple est totalement abstrait vu d’un bureau climatisé...
Depuis 50 ans, l’économie burkinabè est MASSACRÉE par une caste militaro-fonctionnaire limitée à quelques quartiers de Ouaga-Bobo.
Caste pour qui la vie concrète du peuple est aussi abstraite que la « topologie des surfaces algébriques dans un espace complexe multi-dimensionnel », domaine passionnant des mathématiques les plus « canon ».
Donc, si le prix du condiment devient terrifiant pour les ménagères de Fada-Ngourma, Messire le Ministre s’en bat les gonades ! Car ce qui compte pour lui, c’est le prix d’une bouteille de Cognac à 200$ (250 000 F-CFA) dans la « tax free shop » de l’ONU à New York.
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Le 28 septembre 2023 à 06:17, par Renault HÉLIE En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
@Moi-même
Je reconnais humblement que j’ai commis une erreur numérique due à un copié-collé un peu hâtif.
250$ font « seulement » 120 000 Francs CFA.
Mais je rassure de suite le petit professeur burkinabè qui a du mal à boucler ses fins de mois : on trouve facilement du cognac hors-taxes à 1000$ la bouteille, soit 600 000 Francs CFA-ECO, du moins dans une boutique luxueuse de New York ou Genève. Ceux qui ont fréquenté de près les organisations internationales (ONU, UNESCO, OMS, etc.) me comprendront ...
À ce sujet, si vous voulez un jour offrir un cadeau à une famille chinoise, je vous conseille de ne pas vous contenter d’une bouteille d’alcool de supermarché, car on vous contemplera de haut. Les Chinois adorent le vieux Cognac de luxe « VSOP, » mais pas à moins de 100 000 Francs la bouteille...
Savent boire, ces Chinois !
Kampeï ! (À votre santé en chinois).
C’est super, les virées à l’ONU de New York ...
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4. Le 26 septembre 2023 à 09:48, par Yovis En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
La tribune de l’ONU n’est pas une scène de théâtre. Le Burkina doit maintenant chercher le "Comment se faire respecter en forçant l’estime des autres". Au lieu de faire semblant de bander des muscles qui n’existent même pas.
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Le 26 septembre 2023 à 11:50, par Gwandba En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
@Yovis
"L’estime de soi" ne passe t-il pas par d’abord la connaissance de soi et de l’autre ensuite ??
Le "Comment se faire respecter" commence par ce type de discours mettant à nu le mécanisme dévalorisant et déshumanisant dans lequel certains souhaitent maintenir les africains pour mieux les soumettre et les exploiter.
Ce type de discours est une des clés pour ouvrir toutes les cages dans lesquelles s’enferment les exploiteurs malsains et les nègres de maisons qui leurs pendant aux nez comme de la morve…
Les discours fades ni saveurs de ceux qui manquent de courage et de dignité des soumis, traitres et aspirants traitres ne passent plus. Chaque population désire des représentants à la hauteur de ses attentes.
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Le 26 septembre 2023 à 13:52, par Bol.Sidnoma En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Internaute Gwandba,
ne vous fatiguez pas à vouloir remplir une jarre percée.
Il y en a qui ne vont jamais apprécier positivement une quelconque analyse d’un membre de ce gouvernement. C’est une question d’antipathie.
Dieu continue de bénir le Burkina Faso. Amen !
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Le 26 septembre 2023 à 18:10, par Gwandba En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
@Bol.Sidnoma
La tâche semble effectivement difficile mais ce qui l’anime est beaucoup plus intense et noble, qu’aucune paresse, refus de s’assumer et même l’antipathie ne doit permettre d’éviter.
Ces refus sont souvent les fruits pourris des singeries trop longtemps érigées en mode de fonctionnements et inculquées par les bourreaux de la dignité.
La responsabilité qui nous incombe indique qu’il faut que nous ayons la bonne disposition au bon moment pour leurs éviter un tel tapinante glissement vers le bas.
Wend na réegué.
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5. Le 26 septembre 2023 à 14:25, par Bonus En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
@Zircon :
"C’est facile de bavarder dans le vide et faire des effets de manche.
On vous attend sur le terrain des résultats concrets pour les burkinabè : l’éducation, la santé, la sécurité etc"
Le gouvernement vient de lancer le programme de l’actionnariat populaire pour creer de l’emploi et de la richesse. Si tu ne t’es pas inscrit, fais le maintenant. C’est la-bas qu’on attend tous les citoyens.
Le president John F Kennedy disait : Au lieu de demander qu’est ce que ton pays fait pour toi, pose toi la question, qu’est ce que toi tu fais pour ton pays.
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Le 26 septembre 2023 à 17:47, par Tengbiiga En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
C’est plutôt à toi qu’il faut demander "qu’est ce que tu as faut pour ton pays". Pas à Ibrahim Traore ou Basolma Bazié.
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6. Le 26 septembre 2023 à 15:42, par Article 37 En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
A son retour, il trouvera un Burkina émergent. A la tribune, un BASSOLMA énervé contre le reste du monde. Pour se faire entendre on n’a pas besoin de lever le ton dans une salle vide. Le Ministre malien des affaires étrangères a fait une intervention très posée.
Le mali vient de reporter ses élections, le Burkina va emboiter le pas. Désormais nous avons compris que la démocratie est une créations des occidentaux. Nous allons créer pour nous.
Nous attendons le prochain monarque.
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7. Le 26 septembre 2023 à 19:53, par Renault HÉLIE En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
Vous feriez bien de scruter les nombreuses réactions rigolardes qu’a suscité ce discours.
Galvaniser ses partisans est facile, très facile ... tout aussi facile que de ridiculiser son pays par un discours délirant et ennuyeux.
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Le 27 septembre 2023 à 10:44, par Agglomération En réponse à : 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU : Le discours du ministre Bassolma Bazié applaudi par des Ouagalais
C’est maintenant que je comprends touts ceux qui l’avaient surnommé frappes chirurgicales. Seigneur je ne sais que quelqu’un peut me faire autant rire. Et franchement ça mérite au moins un ’’’ Vive BASSOLMA’’. Les Burkinabè ont du soucis à se faire. ( Rires)
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