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Burkina/Eau-assainissement : 852,74 milliards de FCFA à mobiliser pour les trois prochaines années

Publié le mardi 4 juillet 2023 à 21h30min

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Burkina/Eau-assainissement : 852,74 milliards de FCFA à mobiliser pour les trois prochaines années

Au Burkina Faso, la crise sécuritaire met en difficulté les différents projets et programmes de développement, à l’instar de ceux du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (EAH). Selon une étude commanditée par WaterAid et menée par le CIFOEB (Centre d’information et d’études sur le budget), il faudra mobiliser 852,74 milliards de francs CFA pour les trois prochaines années. Cela, dans le but de relever les défis que connaît déjà le secteur, auxquels s’ajoutent les besoins pressants des personnes déplacées internes enregistrées dans les différentes localités. L’étude a été présentée ce mardi 4 juillet 2023, á Ouagadougou, lors de l’atelier d’information des ONG et associations de développement initié par WaterAid.

Avec la crise sécuritaire, la satisfaction des besoins des populations en eau, assainissement et hygiène (EAH) est de plus en plus perturbée au Burkina Faso. En effet, parmi les infrastructures endommagées par les hommes armés, l’on note celles du WASH (Water sanitation and hygiene). Malgré cet état de fait, l’amélioration de la richesse nationale du pays, ne se traduit malheureusement pas, par une nette amélioration des ressources du secteur de l’eau, de l’assainissement et d’hygiène. C’est ce que révèle l’étude menée par le Centre d’information et d’études sur le budget (CIFOEB) en collaboration avec WaterAid.

« De 2017 à 2018, l’ensemble des ressources financières au profit de l’eau (y compris les retenues d’eau, notamment les barrages), l’assainissement et l’hygiène n’a représenté que 0,98% du PIB en moyenne par an, avec une tendance baissière sur la même période », explique le chargé de programmes du Centre d’information et d’études sur le budget (CIFOEB), Drissa Ouattara.

« Améliorer les ressources financières du WASH en milieu rural participe à corriger une certaine inégalité géographique », Drissa Ouattara, chargé de programmes du CIFOEB

La plus grande contribution de l’État

En considérant les ressources financières orientées vers le WASH social, destinées à couvrir les besoins des populations en eau potable et assainissement, l’État a financé en moyenne 2 821 francs CFA par habitant sur la période 2017-2021. Les dépenses annuelles par habitant sont eux, passées de 3 192 francs CFA en 2017 à 3 249 francs CFA en 2021, soit une amélioration annuelle moyenne de 0,45%.

L’année 2020, quant à elle, aura été celle qui a enregistré la plus grande contribution de l’État, souligne le chargé des programmes du CIFOEB, Drissa Ouattara. Un financement de 4 416 francs CFA par habitant, dû principalement à l’avènement du Covid-19 dont la mitigation a provoqué une amélioration des dépenses publiques en faveur du WASH, précise-t-il.

Vue partielle des participants à l’atelier d’information des ONG et associations de développement, membres du Groupe thématique « Eau et assainissement sur les défis et les priorités 2023 du gouvernement

L’accès universel du WASH d’ici à 2030

Outre, la faible amélioration des ressources financières destinées au WASH qu’aborde l’étude, il est mentionné que le milieu rural a beaucoup plus bénéficié ces derniers mois des programmes mis en œuvre dans le secteur, comparativement au milieu urbain. Ce qui montre que les priorités du gouvernement sont orientées vers le milieu rural dans une optique d’améliorer les indicateurs WASH afin de préparer son accès universel annoncé pour 2030.

Pour Landry Ouangré, manager des droits humains à WaterAid Burkina, les besoins en EAH sont énormes et les défis se sont accrus face à la crise sécuritaire du pays. « Les moyens ne sont pas à la hauteur des défis que nous rencontrons sur le terrain », a-t-il confié.

« La création de comptes spéciaux pour le volet social au profit du WASH, est une initiative parmi tant d’autres de l’État à encourager », Landry Ouangré, manager des droits humains à WaterAid Burkina

Une nécessité de mutualiser les efforts

Cet atelier ouvert aux membres du groupe thématique "Eau et assainissement" a pour objectif d’informer les participants sur la problématique, les priorités et les engagements du gouvernement en matière d’EAH afin de jouer pleinement leur rôle de veille et de suivi citoyen des politiques publiques.

En vue de mutualiser les efforts des acteurs du domaine de l’EAH pour de meilleurs résultats sur le terrain, le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) prône la synergie d’actions. « En matière de réalisation d’infrastructures hydrauliques au Burkina Faso, il y a des normes à respecter. Aussi, lorsqu’on est en synergie et qu’on travaille ensemble, on ne va pas aller surcharger des villages de forages, pendant que d’autres villages sont obligés de parcourir une distance de 20km pour se procurer de l’eau », a indiqué la coordinatrice adjointe chargée de programmes du SPONG, Fatoumata Bansé.

« Travailler en complémentarité et en synergie nous permet de mieux orienter les investisseurs en matière de financement des projets et programmes destinés au WASH », Fatoumata Bansé, coordinatrice adjointe chargée de programmes du SPONG

852,74 milliards de francs CFA à mobiliser

De 2017 à 2022, les financements consacrés au secteur de l’EAH sont passés de 80,72 milliards de francs CFA à 85,59 milliards de francs CFA, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 1,18%. Conclusion, seulement 0,7% de la richesse nationale est consacrée à ce secteur.

Ce qui signifie que moins de 1% de la richesse nationale est allouée au financement dudit secteur. Il serait judicieux selon le CIFOEB de poursuivre les actions entreprises dans ce domaine afin d’engager le processus de construction de la paix par la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. L’immensité des besoins en eau et assainissement aggravé par les PDI, exigent des réponses urgentes et adéquates pour éviter de nouveaux conflits autour des infrastructures WASH dans les zones d’accueil.

En ce sens, une estimation de 852,74 milliards de francs CFA sont à mobiliser les trois prochaines années pour financer les programmes WASH selon le plan d’action quinquennal du ministère en charge de l’eau et de l’assainissement. Les aménagements hydrauliques représentent en moyenne 46,84% du financement à mobiliser suivis de l’approvisionnement en eau potable qui ressort à 36,51%. L’assainissement des eaux usées et excreta, ainsi que la gestion intégrée des ressources en eau représentent respectivement 10,07% et la 6,59%.

Lire aussi : Eau et assainissement au Burkina : WaterAid dresse un bilan du projet de promotion des services WASH et GHM

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 juillet 2023 à 10:22, par kwiliga En réponse à : Burkina/Eau-assainissement : 852,74 milliards de FCFA à mobiliser pour les trois prochaines années

    Tiens, pas un seul commentaire ici...?
    Apparemment, en dehors de quelques coupures ONEA, personne n’a de problèmes d’eau au Ouagaland et puis, la plupart de nos nantis ont des réserves ou même des forages...
    Donc, ça n’intéresse personne sur ce forum.
    Par contre, si vous aviez écrit qu’un quelconque journaliste français ou un vague diplomate de leur ambassade, s’inquiète de la gestion de l’eau au Faso, cet article regorgerait de commentaires enflammées, de diatribes anti-impérialistes et autres pamphlets...

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