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Devant le peuple et sur l’honneur : Un évangile de Kos-Yam

Publié le mercredi 21 décembre 2005 à 10h36min

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Dans la salle des banquets de Ouaga 2000, rénovée pour la circonstance, Blaise Compaoré brillait d’une nouvelle jeunesse en cette matinée présidentielle du 20 décembre qui inaugure son premier quinquennat. Et l’absence, somme toute éloquente, de ses challengers du 13 novembre achevait de nous convaincre de l’inexistence d’une opposition réelle et forte.

Blaise a-t-il donc vaincu sans péril, ou a-t-il réduit ses adversaires à leur plus simple expression avant le chant du coq ?

A l’aise face au Conseil constitutionnel réuni en audience solennelle pour sacrifier à son sport favori, le président du Faso a, une fois encore, prêté serment, devant une flopée de ses pairs accourus des quatre coins du continent, comme on en voit souvent lors des sommets sous-régionaux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de la CEN-SAD.

De nombreuses et importantes délégations qui valent leur pesant d’or, et c’est tout à l’honneur du premier des Burkinabè qui n’en demandait pas mieux pour étaler la preuve qu’il a bien sa place dans le cercle fermé des chefs d’Etat africains qui comptent.

Il devait être des plus heureux, puisque cette investiture intervient dans une conjoncture nationale détendue, bien loin des volcans politiques qui faillirent, il y a respectivement quatorze et sept ans, emporter les fondements de notre jeune expérience démocratique.

Sans sourciller, pour la troisième fois, comme en 91 et 98, il a juré devant le peuple et sur l’honneur, de préserver, respecter et de faire respecter, de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso.

Au terme de ce serment qui résonne encore tel un refrain, l’assistance a applaudi à tout rompre, certes, mais ne le prend pas pour parole d’évangile.

Car dans notre passé récent, il y a à redire sur les dossiers pendants qui font aujourd’hui le lit de l’impunité qui couvre le laxisme, le népotisme et les crimes économiques.

Vous avez dit démocratie et paix sociale, monsieur le président du Faso ?

Nous y souscrivons, non sans vous rappeler que le chômage, la misère ambiante et l’injustice sont les ingrédients qui fertilisent le champ du désordre social que tous nous redoutons.

Et comme vous vous êtes résolu à cultiver l’espérance, nous vous prendrons au mot.

Vos engagements sont, en effet, sans équivoque pour la jeunesse burkinabè en détresse du fait de l’oisiveté et de la cherté de la vie.

Et si 80,35% des électeurs vous ont renouvelé leur confiance, c’est qu’ils croient en votre capacité à vous remettre en cause, s’il le faut, pour qu’enfin la patrie, dite des hommes intègres, aux sensibilités diverses, émerge des tréfonds du sous-développement.

Aux quatre coins du Faso, on trépigne d’impatience de voir se réaliser vos promesses :
emploi, sécurité publique, autosuffisance alimentaire ;
valorisation du capital humain (santé, éducation, formation) ;
soutien à la production.

Trois points capitaux qui résument votre ambition qui est celle des millions de Burkinabè : vivre mieux. Et pour que nous vivions mieux, un partage équitable des fruits de la croissance s’impose, ne serait-ce que pour démentir les mauvaises langues selon lesquelles le Burkina appartiendrait à un clan.

Les discours qui ont prévalu pendant la campagne électorale devraient donc faire place à un langage de vérité, si réellement servir sans faillir les intérêts de notre peuple, vous mettre au service de tous les Burkinabè et œuvrer au renforcement de la paix et de l’intégration sous-régionale constituent les objectifs du quinquennat.

En tout les cas, le monde syndical a déjà annoncé la couleur, et le "pays réel" a les yeux tournés vers vous. Ils attendent de vous que vous soyez le président de tous les Burkinabè, pas seulement celui de la minorité oppresseuse, insatiable, des mouvanciers et autres ABC, Tanties.

Pour la construction de l’édifice national, faites-vous donc le devoir d’appeler toutes les compétences, de quelques horizons qu’elles viennent, et vos engagements n’en seront que plus couronnés de succès. Aussi osons-nous espérer que l’harmattan qui a pris le relais de la campagne électorale ne freinera point nos vœux aux portes du palais de Kos-Yam. Avec le peuple burkinabè, l’Afrique entière vous a écouté ; faites donc honneur à votre serment.

L’Observateur

P.-S.

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Blaise COmpaoré

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Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2005 à 22:31, par burkindi En réponse à : > Devant le peuple et sur l’honneur : Un évangile de Kos-Yam

    C’est reparti pour un quinquenant...

    Mais ne nous faisons pas d’illusions, il n’yaura rien de mieux pour le "pays réel" par rapport au quinquenat précédent.

    Au contraire les uns continuerons de remplir leur poche et de piller les deniers publics tandis que les autres mouront tout simplement de faim, de haine d’aigreur...

    Ya lontemps moi j’ai perdu tout espoir de changement qualitatif et positif pour notre pays...

    "bonne sanse nous touche"

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