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Présidentielle 2005 : « La démocratie en marche »

Publié le mardi 15 novembre 2005 à 09h10min

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Les élections pour la présidentielle se sont déroulées le 13 novembre 2005. Pour savoir ce qu’ en pensent certains citoyens de la tenue du scrutin, nous avons rencontré quelques-uns d’entre eux.

Mme Koala Emilienne, professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Marien N’Gouabi (LMN’G) :

Je suis allée voter hier vers midi et j’étais pratiquement la seule à voter. Donc, il n’y avait pas d’affluence à cette heure-là. Si l’on s’en tient aux tendances qui se dégagent, le candidat du CDP est le grand favori. Cela s’explique par les moyens qui ont été déployés pour sa campagne. On a vu des tee-shirts et autres gadgets qui ont été distribués et cela a beaucoup joué. Je ne dis pas que tous ceux qui ont pris ces gadgets ont effectivement voter le candidat du CDP, mais je dis simplement que les moyens ont été à la faveur du candidat sortant. Ce que je n’ai pas apprécié durant la campagne, ce sont les insultes proférées par certains candidats à l’endroit d’autres.

M. Coulibaly Gérard, enseignant d’histoire-géographie au L.M.N’G :

J’ai pu accomplir mon devoir de citoyen. Tout s’est bien passé dans la sérénité. On n’a pas enregistré de trouble particulier. On constate que les tendances sont à la faveur du président sortant, et cela pour plusieurs raisons : d’abord, la population est à majorité analphabète, ce qui veut dire qu’elle ne sait pas pourquoi elle vote. En plus, il y a la misère ; dans ces conditions, les moyens matériels influencent beaucoup dans le choix du candidat. Peut-être que si l’opposition avait suffisamment de moyens et était unie, les résultats auraient été différents. Du point de vue traitement de l’information par les médias, on a remarqué un équilibre, toutefois l’influence du candidat sortant était perceptible. Au regard de tout ce qui s’est passé, je pense que le processus démocratique est en train de s’enraciner.

Ouédraogo Francklin, élève-assistant des douanes :

J’étais à la sécurité au niveau de la mairie de Baskuy. Tout s’est bien passé. J’ai assisté au dépouillement et tout s’est passé dans la transparence. Je trouve que le président sortant est beaucoup estimé par la population, ce qui fait que selon les tendances très provisoires, il est favori.

Mme Koné Aminata, particulière :
J’ai voté pour accomplir mon devoir de citoyen. Il y avait douze (12) candidats, mais on avait l’impression que la campagne était axée sur un seul candidat. L’opposition, à mon avis, n’a pas fait une campagne élective, bâtie autour des candidats. Ils se sont contentés de critiques. Je me suis finalement demandé si c’était réellement de vrais opposants qui voulaient le changement ou bien des figurants. Certains disent que l’opposition a manqué de moyens pour faire la campagne, ça peut être vrai, mais si on n’a pas de moyens pour faire une campagne, mieux vaut s’abstenir. La plupart des candidats de l’opposition ne se sont pas fait connaître, donc le peuple ne pouvait pas faire autrement.

Brice Ouédraogo, Terminale A2 LMN’G :

Personnellement, j’étais superviseur au bureau de vote n° 21 au secteur n° 21. Les votes se sont globalement bien déroulés. Dans le bureau de vote où j’étais, on a signalé des incidents mineurs. On a enregistré deux (2) cas d’individus qui se sont présentés avec leurs cartes mais sans leurs noms sur la liste. Autre problème rencontré, au moment du dépouillement, sur les 498 inscrits, on a eu 361 votants, et curieusement sur la liste électorale, on a enregistré 360 signatures.

Zoungrana Gildas, Tle A2 LMNG :

J’étais ascesseur dans un bureau de vote. Il y avait 714 inscrits, 366 votants, 24 bulletins nuls et 342 suffrages exprimés. Ce que j’ai pu constater, c’est que beaucoup de gens ne savaient pas voter.Il faudrait à l’avenir qu’il y ait une bonne sensibilisation au préalable.

Tiendrébéogo Abass, instituteur :

J’ai été ascesseur dans un bureau de vote à Kouba, dans le départeement de Koubri. Tout s’est bien passé, dans la transparence. En suivant les dernières informations, on constate que les premières tandances font de Blaise Compaoré le grand favori.

Cela peut s’expliquer par l’ignorance des électeurs. La plupart d’entre eux, surtout les analphabètes, ne savent pas pourquoi ils votent. Dans les campagnes, on remarque aussi que les gens suivent les leaders ou chefs traditionnels.

Au niveau de l’oppostion, on a constaté qu’ils n’ont pas beaucoup travaillé à se faire connaître, par manque de moyens. Si l’opposition était unie, peut-être que cela résoudrait le problème. Au Burkina Faso, on ne peut pas parlé de vraie démocratie, mais juste des tentatives. Peut-être que dans vingt ans, on sera réellement un pays démocratique.

Aminata Zongo, étudiante, 4ème année géographie :

Je suis allée voter et tout s’est bien passé dans l’ensemble. Mais on déplore que des urnes soient arrivées en retard dans des localités. Le candidat Blaise Compaoré a eu une artillerie lourde pour battre sa campagne, ce qui fait qu’il a pu ratisser large. L’avantage du président sortant, c’est qu’il est aussi connu, et certaines mentalités voudraient que comme qu’il soit vôté. Néanmoins, on est en train de s’acheminer sûrement vers la démocratie.

Noël KABORE,
Gladys OUEDRAOGO

Sidwaya

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