De sa visite à Kaya où elle a été invitée par le gouverneur de la région du Centre-Nord, la très forte délégation de la région Ashantie du Ghana s’est rendue samedi 15 octobre 2005 à Ouagadougou. Dès son arrivée à l’entrée de la ville de Ouagadougou, la délégation ghanéenne avec à sa tête, le ministre régional de la région Ashantie, Samson Kouakou Boafo a été accueilli par le gouverneur de la région du Centre, Boureima Bougma et les autorités municipales de la ville.

Après cet accueil très chaleureux, la délégation a été conduite à l’usine BRAFASO où elle a pu visiter les installations sur place et la gamme des produits fabriqués. Après l’usine BRAFASO, la délégation s’est rendue au village artisanal de Ouagadougou. Là, elle a pu découvrir les potentialités artistiques de notre pays et nouer de nombreux contacts avec les artisans.

Mais, c’est surtout les deux dernières visites effectuées qui auront surtout marqué les membres de la délégation. Ainsi, du village artisanal de Ouagadougou, les membres de la délégation se sont rendus à Tan-Aliz.

Au cours de la visite effectuée dans cette usine, les Ghanéens ont été émerveillés par la qualité et la quantité des cuirs et peaux produits et traités par la société. Beaucoup d’ailleurs, ont noué des contacts dans la perspective d’éventuelles possibilités d’affaires. Tout comme l’usine Tan-Aliz qui a suscité un réel intérêt pour les Ghanéens, l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, visité dans la soirée, a fait l’objet également d’une attention soutenue. « Ici, on parle de l’abattage de plus de 600 têtes par jour.

Au Ghana, on a affaire à une centaine de têtes voire 200 têtes par jour. C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire qui pourrait nous servir », a déclaré le ministre régional Ashantie, Samson Kouakou Boafo à la fin de la visite. Quant à la grande opératrice économique ghanéenne, Adja Biba Ibrahim, elle compte à partir de la chambre froide qu’elle est en train de construire à Ouagadougou, importer la viande produite par l’abattoir frigorifique de Ouagadougou et exporter le poisson du Ghana vers le Burkina Faso.

Profitant de son séjour à Ouagadougou, la délégation ghanéenne est allée rendre une visite de courtoisie à l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso. La délégation a regagné Kaya dans la soirée après avoir fait un brève escale dans la ville de Ziniaré. Lundi, la délégation est allée rendre visite à la Majesté le Dima de Boussouma. Un communiqué final concrétisant le partenariat entre la région du Centre-Nord du Burkina et la région Ashantie du Ghana a été adopté.

La délégation a quitté Ouagadougou le 18 octobre 2005.

Antoine W. DABILGOU
negro1er@yahoo.fr

Propos recueillis

Mme Adja Biba Ibrahim, opératrice économique ghanéenne :

J’ai vu beaucoup de choses pendant cette visite. Par exemple, j’ai remarqué que le manioc, la banane, l’igname sont en manque au Burkina Faso, alors qu’au Ghana, nous en disposons énormément. Par contre, nous voyons qu’ici, il y a beaucoup d’animaux, de beurre de karité... Ce sont des possibilités qu’on peut exploiter. Je suis en train de construire une chambre froide à Ouagadougou où je vais faire venir le poisson du Ghana. Je vais aussi me servir de cette chambre froide pour importer la viande du Burkina Faso.

Je précise que je suis née d’une mère burkinabè. Je connais bien ce pays.

M. Samson Kouakou Boafo, ministre régional Ashanti du Ghana :

Cette visite m’a laissé une impression très grande. Elle m’a beaucoup marquée. Cette initiative en tant que telle est très noble. Je pense que cela est de nature à privilégier la relation directe entre les citoyens ordinaires. De mon avis, elle est plus efficace que la coopération entre pays dans ce sens qu’elle touche du doigt les réalités concrètes sur le terrain. La visite de l’usine Tan-Aliz a été une expérience très formidable. Nous manquons de cuir au Ghana et cette usine nous offre des possibilités. L’abattoir frigorifique m’a aussi surpris. Ici, on parle de l’abattage de plus 600 têtes par jour. Au Ghana, on a affaire à une centaine de têtes voire 200 têtes par jour. C’est très extraordinaire. Je pense que c’est des relations à promouvoir. Nous allons donc renforcer notre partenariat avec la région du Centre-Nord dans différents domaines tels que l’éducation, le commerce, la santé...