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Election présidentielle : Les médias publics sont prêts, mais les moyens ne suivent pas

Publié le jeudi 6 octobre 2005 à 08h42min

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Le séminaire - atelier sur « Médias et élections en Afrique » organisé à Ouagadougou par le Conseil supérieur de la communication s’est poursuivi mardi avec un panel sur « La problématique du pluralisme et de l’équilibre de l’information dans les médias publics ». Des responsables de Sidwaya de la Télévision nationale et de la Radio nationale ont apporté leur éclairage sur le thème.

Ce sont MM. Tiergou Pierre Dabiré, représentant le directeur général des Editions Sidwaya, Yacouba Traoré, directeur de la Télévision nationale du Burkina et Lamoussa Robgo, directeur de la Radio nationale du Burkina qui ont entretenu les séminaristes sur la problématique du pluralisme et de l’équilibre de l’information dans les médias de service public. M. Tiergou Pierre Dabiré a d’abord évoqué le contexte démocratique dans lequel évolue le Burkina Faso et qui a ouvert une voie nouvelle dans laquelle la presse joue un rôle primordial.

La touche Sidwaya

En sa qualité de média d’Etat, de service public, la loi fait obligation à Sidwaya d’assurer la couverture de la campagne électorale des candidats ou des partis en compétition.

Selon M. Dabiré, Sidwaya entend réaliser une couverture médiatique efficace et efficiente de l’élection présidentielle du 13 novembre prochain où le respect de l’éthique et de la déontologie sera le principe angulaire. En clair, c’est une couverture médiatique professionnelle qui sera assurée par le quotidien d’Etat.

Il a souligné que Sidwaya n’est pas un quotidien pro gouvernemental ni un support de propagande du pouvoir, ni un organe de parti mais un organe diffusant des « informations justes, crédibles équilibrées, diversifiées qui reflètent les diverses sensibilités de la scène politique nationale ».

La bonne couverture médiaque de la campagne nécessite la mobilisation de moyens importants. L’innovation qu’apportera Sidwaya dans la couverture de la campagne sera sans conteste l’affectation d’un reporter électoral à chaque candidat et la publication pendant la période d’un supplément spécial campagne.

M. Yacouba Traoré de la TNB évoquera l’importance des médias d’une manière générale et particulièrement de la Télévision dans la conquête du suffrage. « Tout le monde veut accéder à la télé plus qu’à tout autre média surtout dans un contexte où le taux d’analphabétisme est important... »a -t-il expliqué. Pour lui, la télé est ouverte à toutes les sensibilités et elle n’a pas eu besoin d’attendre les élections. Il a pris en exemple le magasine « Actu Hebdo » où plus d’opposants ont été invités, que de membres de la majorité. La stratégie, c’est d’abord les moyens. Il a indiqué que la TNB ne dispose que de quatre véhicules en bon état et de sept bonnes caméras, ce qui est insuffisant, face à l’immensité de la tâche.

Des partis politiques sans stratégie de communication

Il a déploré le fait que beaucoup de partis vont aux élections sans connaître réellement le fonctionnement des médias. En 2002, les reporters ont eu des difficultés à trouver certains candidats. Selon lui, l’existence de conseillers en communication auprès des partis politiques, facilitera la collaboration avec les médias.

Le directeur de la Radio nationale M. Lamoussa Robgo a évoqué l’expérience de la Radio nationale dans la couverture de l’information politique.

Selon lui, les journalistes de la radiodiffusion du Burkina ont su relever des défis avec professionnalisme. La radio a-il-dit, a toujours permis à toutes les formations politiques un large accès et un traitement équilibré de l’information en période électorale, aidé en cela par le Conseil supérieur de la communication.

Il a par ailleurs ajouté que la radio a un rôle social, tel qu’elle ne peut pas se permettre de diffuser, quelle que soit son origine, des informations injurieuses ou qui peuvent porter atteinte aux bonnes mœurs.

Pour lui, la Radio nationale doit être entre autres, « un créneau où foisonnent des idées divergentes mais responsables et constructives pour le développement du Burkina ».

Les trois responsables des médias de service public se sont ensuite prêtés aux questions de l’auditoire composé de représentants de partis politiques, des responsables d’organes de régulation invités et des journalistes.

Dans un franc-parler et sans fuir le débat quelquefois passionné, ils ont répondu aux préoccupations soulevées.

Bachirou NANA
Alassane KARAMA

Sidwaya

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