Accueil > ... > Forum 3147421

Église du Burkina Faso : A la découverte de nos patriarches dans la foi catholique

9 avril, 03:28, par Mechtilde Guirma

« En ce qui concerne les la question genre et les facilités d’accès aux sources, je dois plutôt dire que c’est le projet de béatification de Dii Alfred qui constitue la vraie opportunité et c’est d’abord au Pays, à la base et dans nos archives et bibliothèques que la recherche a pris corps ».
Merci infiniment monsieur l’Abbé de ces renseignements précieux que je ne manquerai pas d’utiliser dès que j’aurai l’occasion. En effet quand j’étais à Ouagadougou, le père jésuite Ilboudo Jean, se battait à l’époque pour la reconstitution des archives de l’Église catholique. J’ai assisté aux ateliers organisés à cet effet, en tant que responsable du service des archives de mon ministère, car, et c’est ce qui était merveilleux, il n’avait pas omis l’opportunité d’une collaboration avec les archives nationales. Mais à l’époque il n’était pas encore question d’une béatification de Dii Alfred d’autant plus que je crois, je me demande même s’il était mort à l’époque. Les livres des rares jeunes qui écrivaient à l’époque restaient inaccessibles. Encore que c’était le début de la question des droits de la femme avec des thèmes comme le « genre ou gender », qui clouaient les dites « cultures néfastes et rétrogrades » au pilori et leur opposaient une lutte farouche et féroce sans aucune référence à l’œuvre missionnaire. Je crois que c’était pour cela d’ailleurs que le père Jean Ilboudo avait entamé l’œuvre titanesque qui consistait à restaurer les archives de la Mission catholique. C’était d’ailleurs du vivant de Son Éminence le Cardinal Paul Zoungrana.
Bref pour ce qui me concerne, entre 1976 et 1981 pour la reconstitution de l’heuristique de mes recherches sur la femme, j’ai dû me contenter des bibliothèques françaises de l’Université et celle nationale de Bruxelles, de même celle de l’Université catholique de Louvain la neuve, c’est là que j’ai retrouvé les travaux traduits en français par les annales de l’Université d’Abidjan, de Léo Frobenius, le tout premier explorateur blanc allemand qui a visité le pays mossi et y a demeuré quelque temps au Yatenga. Ce qui lui permit d’observer et d’écrire avec assez de détails la culture du pays. Disons au passage également que ces Universités d’Europe ci-dessus citées et celles du Canada en l’occurrence d’Ottawa disposaient également d’une documentation, assez détaillée sur nos cultures, d’anthropologues et sociologues comme, Marcel Griaule, Michel Izard, Pierre Erny par exemple à la suite de Cheick Anta Diop sur nos pratiques culturelles. En France avec le père Mouthon qui vécut en Haute-Volta et y a gardé un très bon souvenir, j’ai pu avoir en prêt le livre fabuleux : « Vieil empire, jeune Église ».
Ici à l’Université Saint Paul d’Ottawa, pour ma maîtrise en Science de la « Mission et du dialogue inter-religieux » en missiologie et théologie systématique et historique, toujours dans l’objectif de mes recherches sur le rôle de la femme, cette fois en Église : « comment elle pourrait utiliser ses potentialités culturelles pour la paix et la cohésion sociale » à partir du culte des Ancêtres dont elle est habitée par l’esprit de la famille et détient la sagesse de ces derniers pour toute question sociale, économique ou politique. En quelque sorte un travail d’interprétation herméneutique, d’inculturation et du dialogue inter-religieux. Thèmes précisément développés par le concile de Vatican II et qui ont été synthétisés dans les conclusions des Constitutions dogmatiques, des lettres pastorales des Papes et des différends synodes familiaux des évêques. Dans ces Universités canadiennes catholiques ou non, on retrouve aussi tous les écrits de Cheick Anta Diop, Dim Délobsom, Larllhé-Naaba Anbga, mais peut-être ou peut-être pas encore en effet la question de la Béatification d’Alfred Dii-ban étant donné que c’est un sujet tout récent. C’est sûrement le maillon très important du filet qui manquerait « sur l’œuvre missionnaire sur l’émancipation de la femme dans notre pays ».

Merci encore Monsieur l’Abbé notre collaboration a été très fructueuse. Et merci aussi pour l’identité de l’évêque dont Son Éminence Zoungrana a ramené les restes depuis Ségou jusqu’à Ouagadougou et enterré dans notre belle et grande cathédrale. Qu’ils reposent tous les deux dans la paix du Seigneur et que tous les deux ils ne nous oublient et intercèdent pour que nous poursuivons leur belle oeuvre qu’ils nous ont léguée dans la paix et la cohésion sociale. Amen.
Vraiment, Monsieur l’Abbé, Dieu vous en revaudra par des grâces en abondance.

Très cordialement.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés