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Procès des atrocités de l’Occident chrétien envers l’Afrique subsaharienne : Quid des cruautés arabo-musulmanes et intra-subsahariennes ?

19 février, 07:10, par Alpha2025

Enfin un écrit qui équilibre quelque peu les narratifs sur l’esclavage, tendant à faire croire que les occidentaux sont les seuls à avoir pratiqué cette atrocité. Qu’ils ne soient pas les seuls ne les absous aucunement ni ne diminue la portée de ce qui a été fait. Mais je trouve important que tous les acteurs soient indexés, d’autant que certains auréolés d’une certaine virginité, veulent se présenter en "amis" aujourd’hui.
Pourquoi est-il si facile de parler de la traite transatlantique, celle qui a été pratiquée par les occidentaux ? Parce qu’elle est largement documentée, et que cette documentation est aisément accessible. Aussi parce que les descendants des victimes de cette horrible pratique vivent toujours en grand nombre dans les contrées ou ils ont été exportés. Quand à la traite transsaharienne ; ou celle pratiquée à partir des côtes africaines de l’océan indien, plus anciennes, elles sont bien moins documentées. Ce que nous savons de ces traites vient du travail de recherche d’historiens dont certains sont européens, ce qui n’enlève rien à la valeur de leur travail. Il y a aussi des historiens arabes et africains, notamment sénégalais qui ont travaillé ou qui travaillent sur la question.
On pourrait se demander pourquoi on ne parle pas de populations noires dans les pays arabes notamment, bénéficiaires de la traite transsaharienne. A cause de cette abomination qu’était la castration, pratiquée pour les empêcher de se reproduire, mais surtout pour éviter qu’ils ne fécondent les femmes de ces contrées. Les conditions dans lesquelles cette castration était pratiquée entrainait un très grand nombre de décès ; très peu survivaient à la castration. On peut aisément penser également que les conditions de vie auxquelles étaient soumis ces déportés leur laissait peu de chances de survie.
De temps à autre ressurgissent des demandes de réparation formulées à l’endroit des occidentaux sur l’esclavage. Si on demande des comptes aux occidentaux, autant en demander à tous ceux qui se sont rendus coupables de ces crimes. Récemment encore, le président du Ghana, M. Nana Akufo Addo en remettait une couche sur la question. Mais une question que peu de gens se posent. Les esclavagistes occidentaux ou arabes n’allaient pas eux mêmes à l’intérieur des terres pour faire la chasse aux esclaves. Ils attendaient patiemment dans les marchés aux esclaves qu’on leur livre la marchandise. Et qui allaient faire la collecte pour ravitailler les marchés ? Eh bien : NOUS. On pourrait demander au président ghanéen qui demande des réparations aux occidentaux ce qu’il comptait mettre dans la cagnotte pour le compte des rois ashantis. On pourrait poser cette question concernant les rois yoruba, ou le roi Béhanzin du Dahomey. Plus près de nous on pourrait demander combien les maliens allaient mettre dans la cagnotte pour le compte de roi Kankan Moussa, l’homme le plus riche de tous les temps (on devrait questionner sur l’usage qui a été fait de cette immense fortune qui n’a pas été utilisée au profit des populations). Il faut accepter que nos sociétés elles mêmes étaient esclavagistes (même si l’esclavage y était pratiquée sous une forme moins inhumaine qu’ailleurs) et que si les différentes traites ont pu prospérer, c’est qu’elles trouvaient chez nous, un terreau fertile.
Je crois surtout que nous devons travailler et lutter pour que cette horrible pratique disparaisse de la surface du globe, et en particulier de nos contrées, car il y a encore des formes résiduelles persistantes en Mauritanie, au Mali, au Niger, et au Soudan entre autres.

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