Les causes structurelles des coups d’États, selon Dr Zacharia Zabsonré, économiste-fiscaliste

"Les causes structurelles des coups d’États, selon Dr Zacharia Zabsonré, économiste-fiscaliste"...

Je m’attendais à ce qu’un intellectuel burkinabè fasse une analyse personnelle sur les causes structurelles des coups d’Etats sinon au Burkina, du moins plus largement en Afrique, et je découvre qu’il se contente de compiler et copier-coller des extraits et références d’analystes pour la plupart non-africains sur un traitement général du sujet.

Je suis déçu.
Quand on signe pompeusement "Drs ZABSONRE Zacharia, économiste-fiscaliste, enseignant à l’ENAREF", on peut mieux faire qu’un compte rendu de travaux pratiques d’étudiant...

Et pourtant ce n’est pas la matière qui manque. Notre éminent docteur burkinabè a sous les yeux au Burkina Faso même une matière brute et abondante de coups d’Etats sur laquelle il peut travailler en première main. Ne parlons même plus des coups d’États dans l’Afrique entière...
Et voilà qu’il laisse cette matière brute intéressante qui ne demande qu’à être explorée, travaillée, étudiée, analysée avec originalité pour aller compiler du prémâché lointain. Attention, je ne dis même pas pour aller faire du commentaire sur du commentaire, non il se contente de compiler des commentaires.
Notre éminent Docteur fait de la basse sous-traitance intellectuelle.

Comme je me refuse à critiquer sans proposer, voici ce que je crois être les causes structurelles des coups d’Etats en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier.

A vrai dire, ce qu’on appelle les Etats africains ne sont africains et des Etats que de nom. A part l’Ethiopie, tous les autres Etats africains sont des pures créations européennes. Les européens ont dépecé arbitrairement, divisé profondément l’Afrique pour mieux la coloniser et y régner.

Il ne peut donc y avoir de conscience nationale dans ces Etats, puisque ceux-ci ne sont pas des nations à proprement parler. Sont-ils même des Etats ?
Et s’ils ne sont pas des nations, il ne peut y avoir logiquement de conscience nationale. Il ne peut pas y avoir non plus un sens de l’intérêt général pour contrer les intérêts particuliers. Et s’il n’y a pas d’intérêt général, il ne peut pas y avoir d’intérêt général structuré, c’est-à-dire un Etat, un peuple, et s’il n’y a pas de peuple ni d’Etat, il est impossible d’y avoir une démocratie.

Il manque à ces Etats "étrangers à nous", fondamentalement conçus pour diviser les africains donc contre les africains, un fondement national proprement africain, c’est-à-dire une base solide, sacrée, inviolable africaine. Et c’est pourquoi leurs constitutions, lois fondamentales (censées incarner ce sacré fondamental, qui fonde tout et est au-dessus de tous), qui devraient être craintes et respectées par tous, sont constamment profanées par des changements mus par des intérêts particuliers calculateurs, arbitraires et capricieux.

Dans ces conditions, où le sens de l’intérêt général est quasi-inexistant ou tout au plus moins fort que les intérêts particuliers, le moyen le plus sûr pour les uns d’accéder à la richesse et pour les autres de défendre un minimum d’intérêt général, c’est la prise du pouvoir d’Etat par les armes.

Voilà le nœud du problème.
Mais est-ce vraiment un problème ?

Car, en un sens, disons-le, tant mieux s’il n’existe pas de nation ni démocratie dans ces pseudo-Etats africains.
Car l’avènement de nations et de la démocratie dans le cadre de ces Etats reviendrait à avaliser et consacrer purement et simplement la division européenne de l’Afrique.

Et ça, ce serait un drame pour l’Afrique. Car elle ne se développera jamais sous cette forme de micro-Etats de fondements et d’obédience étrangers.

C’est pourquoi la difficulté voire l’impossibilité de la démocratie dans ces Etats ne doivent pas être regardées comme un mal mais comme un bien pour l’Afrique.
Certains européens, par manipulation ou par arrogance, et africains, par mimétisme imbécile, voudraient y voir l’incompatibilité du système de la démocratie avec les structures et organisations traditionnelles africaines, mais nous autres, dignes fils de l’Afrique, devons plutôt nous en réjouir et voir dans ces convulsions que sont les coups d’Etats l’expression ultime d’un refus conscient ou inconscient par les africains des frontières d’Etats arbitraires tracées par les colonisateurs européens.

Pour le bien des africains et de l’Afrique, il est donc à souhaiter que des nations et la démocratie n’adviennent jamais dans ces Etats anti-africains.
Elles n’adviendront véritablement que dans de vraies nations et Etats africains, et dans le meilleur des cas dans les Etats-Unis d’Afrique Noire...

Monsieur, le Docteur Zabsonré, voilà une trame pour votre prochain devoir...