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Egypte : Un pays malade de son raïs

Publié le mardi 23 août 2005 à 08h03min

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Agé de 77 ans et doté d’une santé chancelante, Hosni Moubarak, arrivé au pouvoir depuis 1981 après l’assassinat de Sadate, s’apprête à briguer un nouveau mandat (le cinquième) à la prochaine élection présidentielle du 7 septembre 2005. Pour la première fois de leur vie, les 32 millions d’électeurs égyptiens pourront choisir leur candidat parmi dix autres, dont Hosni Moubarak est naturellement le favori.

Mais par mesure de prudence, il a commencé à battre sa campagne avec des chiffres pharaoniques, qui donnent le vertige, même à des gens habitués à escalader les pyramides. Tenez ! Le raïs promet de créer de 700 000 emplois, de construire 1 000 usines et de faciliter l’octroi de prêts aux jeunes et aux femmes (les électeurs potentiels) à hauteur de 63 milliards de livres égyptiennes, soit 11 milliards de dollars, sur les six prochaines années. C’est vrai que nous sommes dans le pays des pyramides, mais beaucoup d’observateurs, à commencer par les Egyptiens eux-mêmes, trouvent qu’il tire un peu trop sur la corde.

Certains jugent ses promesses irréalistes, comme cet analyste indépendant, directeur adjoint du Centre d’études politiques et stratégiques d’Al-Ahram, qui doute de la capacité du président à mettre en œuvre tous les points de son programme. S’il présente un programme si bien fleuri, c’est peut-être parce que c’est la première fois que le candidat du parti au pouvoir, le Parti national démocratique, ne se trouve pas dans la position confortable où, pendant les quatre élections passées, il ne se présentait que contre lui-même.

Bien qu’il ait de bonnes assises, le fauteuil présidentiel est passible d’être quelque peu ébranlé. D’autant plus que bien des Egyptiens commencent à sortir de leur torpeur, de leur fatalisme et de leur peur, surtout après les manifestations, vers mi-décembre, du mouvement contre un nouveau mandat d’Hosni, dénommé Kifaya, ce qui signifie en arabe " ça suffit !".

Observateur Paalga

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