Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Le drame de Yirgou a fait 210 morts et plusieurs milliers de déplacés, selon le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) qui a organisé une conférence de presse, le 1er février 2019. Au nombre des déplacés, on y dénombre essentiellement des femmes et des enfants répartis sur quatre principaux sites que sont : Barsalogho, Kelbo, Arbinda et Djibo. Sur les sites de Barsalogho et Kelbo, on y dénombre plus de 1500 enfants dont 1000 orphelins. Les premiers responsables du Collectif étaient sur le terrain pour toucher du doigt les réalités des déplacés, les 26 et 27 janvier 2019.
- déplacés Kelbo
Dès les premiers moments des massacres de Yirgou, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) s’est mobilisé pour assister les blessés et les déplacés du drame. Il a déployé ses équipes sur les différents sites malgré la situation sécuritaire fragile pour apporter les premiers secours. Puis, il a organisé des marches-meetings le 12 janvier 2019 à Ouagadougou et à Dori et le 19 janvier à Bobo-Dioulasso pour demander justice pour les victimes, une prise en charge adéquate pour les rescapés, mais aussi dire non à la stigmatisation des communautés. Ces différentes marches ont drainé des milliers de Burkinabè.
- le CISC remettant des vêtements sur le site de déplacés de Foubé
Ensuite, les premiers responsables de ce regroupement qui compte une trentaine d’organisations ont jugé nécessaire de se rendre sur le terrain pour constater la réalité, encourager les autorités administratives et apporter du réconfort aux déplacés. L’équipe conduite par le porte-parole du CISC, Dr Daouda Diallo a même passé la nuit à Kelbo, avec les déplacés. Ce fut aussi l’occasion d’échanger avec ses ‘’éléments’’ sur le terrain et leur donner des conseils et instructions pour mener à bien la mission.
- les membres du CISC et le maire de kelbo échangeant avec les déplacés
540 orphelins à Barsalogho et 512 à Kelbo
Au 26 janvier 2019, le site de déplacés de Barsalogho dans la province du Sanmatenga, à en croire les équipes du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), comptait 1650 personnes dont 677 enfants. Parmi ces enfants, on dénombrait 540 orphelins.
Dans la commune de Kelbo, dans la province du Soum, les déplacés sont sur deux sites. Il s’agit de Kelbo et de Bèlè dont le plus gros lot se trouve dans le deuxième village où la grande mosquée sert de logement pour la plupart. Sur ces deux sites où les déplacés manquaient encore du minimum. A la date du 26 janvier, 298 ménages de plus de 2030 personnes y étaient. Pour la prise en charge sanitaire, rien n’avait été fait jusque-là. L’installation des tentes sur le site identifié pour accueillir les déplacés se fait encore attendre.
Comme sur le site de Barsalogho, les enfants y sont très nombreux à Kelbo et Bèlè également. Ils étaient, à la date du 27 janvier, 877 dont 512 orphelins. Ainsi, sur ces deux sites, ils étaient 1052 enfants qui ne verront plus jamais leurs pères parce que fauchés dans cette boucherie humaine. Pire, certains ont assisté à l’exécution de leurs géniteurs. Certes, tous ces mômes ont besoin d’assurer leur pitance quotidienne, mais aussi et surtout d’un suivi psychologique. Sinon, ce sont des monstres qu’on est en train de fabriquer pour les années à venir.
- quelques déplacés de Barsalogho
Une vingtaine de villages touchés
Les massacres de Yirgou ont touché une vingtaine de villages, faisant 210 morts, selon le CISC qui dit avoir procédé à un recensement rigoureux ménage par ménage (le nom, l’âge, le village, le ménage, le contact de référence du disparu). Les témoignages indiquent clairement que les bourreaux sont connus. Les noms des Koglwéogo sont cités avec précision (nom, surnom, village, famille…) par les rescapés, notamment les épouses des victimes.
Au 27 janvier, en termes de pertes en biens pour les réfugiés de la commune de Kelbo, il y avait : 48 bovins non encore retrouvés, 632 caprins, 1870 volailles, 109 ânes, 102 vélos, 773 maisons et 251 greniers, 70 sacs (100kg) de mil brûlés, mais aussi 55 motos et 77 charrettes brûlées, volées ou disparues.
Mais, il n’y a pas eu que des monstres au cours de ce drame. Le petit frère du chef (Mossi) d’un des villages touchés par la tuerie a sauvé la vie de plusieurs personnes d’ethnie peule en les cachant dans sa maison jusqu’au départ des Koglweogo afin de leur permettre de s’en fuir. Il s’agit d’un maître coranique, son frère et ses élèves qui ont échappé à la mort grâce à cet acte.
Dans son périple, les clameurs de justice pour les communautés sont descendues à Foubé, troisième site des réfugiés, venus la plupart de Gasseliki. Sur ce site, les occupants n’y sont pas du fait de la situation de Yirgou. Il faut signaler qu’à chaque passage, le collectif octroie des plis de vêtements aux déplacés.
M D
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 5 février 2019 à 05:53, par sanou lazare En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
"Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères" le titre est de nature à envenimer la situation surtout avec l’image d’illustration. quel est l’effet recherché ? merci
Le 5 février 2019 à 10:20, par SOUNDJATA En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
M. Sanou, devinez ce que vous voulez quelle situation le collectif veut envenimer ? Ce n’est pas assez dramatique comme ça ? Comme vous êtes du coté des plus forts, vous êtes du coté des vainqueur, vous ne sentez pas la douleur. vous voulez que les choses soient cachées , arrangées. Ce qui est sure le malheur frappera tous ceux qui ont participé à cette boucherie , nonobstant la justice injuste des hommes.
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Le 5 février 2019 à 15:03, par Millogo En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
S’il te plait, n’utilise pas le nom Sanou, ce nom d’amour et de paix pour insinuer tes sentiments de haine ! Je suis sûr à 100 % que tu n’es pas Sanou.
2. Le 5 février 2019 à 07:21, par WELLY En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Pathétique ce que a vécu l’ethnie peulh à Yirgou ! Les coupables ne sont même pas inquiété ! Attention les injustices étouffé deviennent très dangereux !!!!
3. Le 5 février 2019 à 07:53, par HUG En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
C’est triste de ne plus revoir son père par la faute des hors la loi. Le pouvoir du MPP et acolytes jouent avec le feu si toutefois les auteurs de ce forfaiture ne sont pas arrêtés et sanctionnés à la hauteur de leur crime. Tenez vous bien, selon le comité qui a vu le jour suite à ces événements malheureux un enfant de 1 ans et 4 ans ont été assassinés lors des événements. Cela dépasse l’entendement humain.
4. Le 5 février 2019 à 08:08, par Tango En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
J’ai honte pour mon pays. Cette fierté d’être burkinabè a foutu le camp. Comment un humain peut-il être méchant jusqu’à ce point en ôtant la vie à un semblable. Pour que le pays retrouve sa dignité, il faut que les coupables passent devant un tribunal d’exception. Les Kogloweogo doivent être interdits. Ils sont nuisibles. Je comprends pourquoi les populations du sud du Burkina ne veulent pas d’eux.
5. Le 5 février 2019 à 10:33, par Passakziri En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
C’est évidemment horrible , indiscutablement impardonable ce qui s’est passé à Yirgou, et les auteurs de ces crimes Envers des Burkinabè ( je mets l’accent sur Burkinabè ) doivent être poursuivis et punis par la loi. Il en est de même pour tout autre crime commis par les Kogleweogo. Nous l’avons toujours demandé bien avant Yirgou, et c’est par la complicité de ceux qui laissent faire que ce qui s’est passé à Yirgou a pu se passer. pour clarifier les choses et aider la justice è se manifester, le Gouvernement ganerait à mettre sur place une comission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ces crimes.> a fait ceci ou cela ? voulez vous associer ces meurtres à un groupe ethnique bien defini ?
D’un autre côté on ignore ce que ce soit disant collectif recherche dans ses démarches . Voulez-vous travailler pour la paix, la cohésion des communautés ou attiser la haine entre les groupes ethnique de ce pays ? Si tel n’est pas le cas, je ne vois pas l’opportunité de remarquer en Passant que <
Ensuite, si ce collectif veut faire sa propagande , qu’elle la fasse sans abuser des pauvres victimes, et qu’elle veuille apporter les preuves de ses affirmations. On attend que vous montriez les tombes des autres 160 morts, dans le cas contraire, vous meritez d’être poursuivis pour affirmations mensongères. Quant au bétail disparu, il était fait cas dans un premier article de 80.000 Têtes disparues, maintenant on arrive selon vos chiffres à un total de 2659 Animaux non retrouvés : donc les 77341 ont été retrouvés en l’espace de quelques jours ?
Passakziri
6. Le 5 février 2019 à 13:39, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Par Kôrô Yamyélé
7. Le 5 février 2019 à 14:38, par Roger En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Ne nous méprenons pas. Ceux qui dirigent le RWANDA aujourd’hui sont les enfants des déplacés Tutsis à commencer par le 1er responsable du pays (Paul KAGAME). Nous sommes entrain de préparer une bombe au Burkina. La situation que nous vivons aujourd’hui n’est rien.
8. Le 5 février 2019 à 15:16, par Somé En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Kôrô Yamyélé, il n’y a plus rien à ajouter ; vous avez tout dit.
Dieu bénisse le Burkina !
9. Le 5 février 2019 à 15:32, par lekoin En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
sanou lazare donc pour doit il faut cacher la vérité au grand bonheur des assassins savamment caché par le régime MMP qui ne parle même pas de justice pour les victimes Kôrô Yamyélé merci pour la reflexion et la vérité
10. Le 5 février 2019 à 15:33, par Laafi bala En réponse à : Drame de Yirgou : Plus de 1000 enfants ne verront plus leurs pères
Kôrô Yamyele votre analyse est triste et ne nous donne pas d’optimisme pour la paix dans le futur pour nos enfants. Je pense au contraire qu’il faut tout faire pour éviter cela !! Nous ne voulons pas de génocide ni de guerre tribale ou que sais-je ? Je prie Dieu que ces enfants soient entre de bonnes mains ; un orphelinat ou une structure appropriée par exemple pourrait les récupérer.
La vengeance n’a jamais resolu un probleme. L’exemple du genocide rwandais nous donne une leçon.
Je ne nie pas ceux qu’on fait ces meurtriers : qu’ils soient jugés comme il se doit !