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Crash d’Air Algérie : Quatre ans après, une stèle en mémoire des victimes

Publié le mercredi 25 juillet 2018 à 11h09min

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Crash d’Air Algérie : Quatre ans après, une stèle en mémoire des victimes

Le 24 juillet 2014, l’avion d’Air Algérie, transportant 116 personnes, s’est écrasé en territoire malien après avoir quitté Ouagadougou. Aucun survivant. Quatre ans après, le président du Faso, Roch Kaboré, a inauguré ce mardi 24 juillet 2018, une stèle en hommage aux victimes. Quatre ans après aussi, des familles burkinabè attendent toujours d’être indemnisées. Retour sur une cérémonie émouvante par moment.

Dabiré Somé Aristide, Hassan Hassan Mounji, Joly André et bien d’autres encore. Des personnes qui ne se connaissaient peut-être pas avant cette nuit fatidique du 24 juillet 2014 au cours de laquelle le destin les a liés.

Partis de l’aéroport international de Ouagadougou à 00h17 pour Paris via Alger, ces passagers ne vont jamais arriver à destin. Dans le village de Boulekissi, en terre malienne, le vol AH 5017 va s’écraser tuant tous les 110 passagers et les 6 membres d’équipage. Un drame jamais vécu par le Burkina. Des familles endeuillées, des cœurs meurtris et des esprits marqués.

Quatre ans après, les souvenirs demeurent encore vivaces dans les esprits des parents et proches des victimes. En présence du président du Faso, un hommage leur a été rendu. « Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le quatrième anniversaire du crash de l’avion de la compagnie d’Air Algérie. Des Burkinabè et des citoyens d’autres pays étaient venus dans notre pays pour des vacances ou pour d’autres raisons. Le retour de chez eux s’est brutalement arrêté dans la nuit du 24 juillet 2014. Quatre ans après, le drame hante toujours nos esprits », a rappelé d’entrée Armand Beouindé, maire central de la ville de Ouagadougou.

Déplorant la mort de ces nombreuses personnes, le maire a insisté sur les vides qu’elles laissent dans la société et auprès de leurs proches. « Ce crash a fauché la vie de nos enfants, frères et sœurs, épouses et neveux. Ainsi en a décidé le destin. Des projets de vie détruits, des familles décimées, des sourires qui nous sont arrachés à jamais. En cet instant solennel, j’ai une pensée pour les familles de toutes les victimes de ce crash. Je compatis à leur douleur et partage leur chagrin. Une vie arrachée est irremplaçable », a-t-il ajouté.

Au lendemain du crash, un comité de crise a été mis en place et une assistance était proposée aux parents des victimes. Une enquête a été ouverte dans la foulée afin de situer les responsabilités et pour que les familles puissent être indemnisées.

Seulement quatre ans après, des familles burkinabè attendent toujours l’indemnisation. « Je peux vous assurer que des familles burkinabè n’ont pas encore été indemnisées et cela est regrettable », a mentionné Christophe Sandwidi, représentant l’association des familles des victimes (Afavic).

Pour lui, le cas est difficile à traiter au regard des engagements que certaines familles ont pris avec le Comité de crise. « Il y a des familles qui ont accepté le traitement à l’amiable de leurs dossiers. D’autres ont demandé à aller en justice. Seulement, dans les accords signés par les familles, celui qui communique sur son dossier à l’autre est passible de poursuites. Ce qui fait que je peux seulement parler du cas des familles burkinabè », a ajouté M. Sandwidi.

Le volet pénal du dossier traine. Quatre ans, c’est trop. Le représentant a fait appel au président du Faso afin que les choses bougent du côté de la justice.

Pour offrir aux familles un lieu de recueillement, le gouvernement a construit une stèle en hommage aux victimes. C’est une bâtisse de 215 millions qui a été dressée au milieu des habitations de la Cité AN II. La stèle est constituée d’un livre pesant huit tonnes et d’une colombe de neuf tonnes. Elle est l’œuvre de l’architecte Thierry Compaoré. Un lieu de recueillement et d’hommage est ainsi construit au profit des familles et pour les victimes.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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