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Développement : L’Afrique cherche son salut sur un tas de regroupements

Publié le lundi 6 juin 2005 à 07h47min

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Les leaders et chefs d’Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) ont pris pied à Ouagadougou pour la tenue de la VIIe session de leur conférence. Bien sûr qu’on aurait pu aisément se contenter de la dénomination usuelle « Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement », seulement voilà, la Libye a un leader.

Ceci pourrait expliquer cela. Qu’importe, l’essentiel c’est de réaliser les objectifs de la structure, à savoir promouvoir le développement intégré.

La CEN-SAD, un regroupement de plus ? Pourquoi pas, si tant est que ça participe de la volonté des leaders des pays membres de contribuer à la réalisation du développement économique et social des peuples concernés ? De deux choses l’une : ou l’Afrique tire profit de la prolifération des différents regroupements - dont l’action conjuguée servira de détonateur -, ou le continent patauge, asphyxié par tant d’efforts d’organisation dont les moyens de fonctionnement doivent provenir des cotisations des membres.

Avec l’Union africaine déjà, les populations africaines entrevoient encore mal cette unité qui tarde à venir dans le domaine du concret, c’est-à-dire sur leur vie quotidienne. Trop grande, trop vaste, peut-être. Reste que même dans le cadre régional, la Cemac et la Cedeao sont restées dans la sphère des gens d’en haut.

Une récente rencontre tenue à Ouagadougou s’est d’ailleurs souciée de mieux communiquer sur la Cedeao dont tout le monde entend parler mais dont la lisibilité de l’action ne court ni les rues de Ouagadougou, ni celles de Niamey. Le seul espoir reste Lagos, dont l’aéroport affichait parmi les premiers l’insigne « Ressortissants Cedeao » comme en Europe où on peut encore lire « Passeport européen ».

Le réflexe communautaire est aussi une condition de survie de la communauté elle-même. Les actes et décisions pris au nom des populations et pour les populations ne devaient pas rester confinés dans les rapports. La non moins huilée Uemoa n’échappe pas au risque de se retrouver face au manque de compréhension de son action par ceux-là même pour qui elle bosse.

Quand dans tout cela - rien qu’en Afrique de l’Ouest - on y ajoute un zeste de CILSS, une poignée d’Autorité du Liptako-Gourma, une pincée de riverains du fleuve Sénégal, il y a là un assaisonnement de trop. Naturellement, il faut composer avec les grands ensembles tels que la francophonie ou la France-Afrique, sans oublier toutes les organisations du très vaste système des Nations unies.

Le Burkina, comme tant d’autres pays africains, est membre de « n » regroupements sans donner l’impression d’avoir le tournis. Ça occupe naturellement en voyages et en réunions d’experts et de leaders, mais peut-on espérer une récolte sans semer ? Finalement, tous ces regroupements, au-delà des bonnes intentions de leur institution, s’apparentent à une errance ou plus prosaïquement à la recherche de solutions aux éternels problèmes existentiels. Une sorte de roulette russe.

Mais tout compte fait, rien ne vaut de solides relations bilatérales. Ainsi à Ouagadougou, les relations Libye-Burkina ont quasiment fait de l’ombre à la CEN-SAD dans la communication sur le sommet. Le concret, qui peut se voir, se montre.

Journal du jeudi

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