Les élèves du lycée provincial de Pô n’ont pas manqué au rendez-vous de la campagne d’éducation au numérique pour tous les jeunes du Burkina Faso initié par la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) depuis le 28 janvier dernier. Dès 15 heures, ils ont pris d’assaut l’espace réservé pour la circonstance, attendant patiemment le début de la conférence. Vêtus de leur tenue kaki, filles et garçons ont écouté attentivement les différents messages de la présidente de la CIL Marguerite Ouédraogo, puis du Haut-Commissaire de la province Ollo Hien. A entendre la présidente de la CIL, la frange jeune constitue plus de la moitié des populations burkinabè qui consomme le plus, et très souvent, sans retenue les services de technologies nouvelles et novatrices.
« C’est ainsi que l’avènement de l’internet et du téléphone portable a révolutionné la vie de notre jeunesse, qui un clic, peut se retrouver à l’autre bout du monde », a-t-elle fait remarquer. L’utilisation de ces outils de communication n’est pourtant pas sans danger. Autant, il présente des avantages, autant, il contient d’énormes inconvénients. Dans le souci donc, de concilier l’utilisation des formidables potentialités de l’internet tout en évitant ses inconvénients, particulièrement en faveur des jeunes que la CIL s’est engagé dans une campagne de sensibilisation. L’objectif, selon la présidente de l’Institution garante de la protection des données personnelles et de la vie privée, « d’éveiller d’une part, la conscience des plus jeunes sur les menaces que font peser l’internet, les téléphones portables, les réseaux sociaux sur la vie privée et les libertés des citoyens, et d’autres parts, prodiguer des conseils pratiques ».
Heureux de l’initiative de la CIL, le haut-commissaire de la province du Nahouri Ollo Hien - à deux jours de sa retraite - a signifié l’importance de l’utilisation des TIC aux élèves. Mais dit-il, leur utilisation nécessite une grande prudence. Et la CIl, dit-il, en initiant cette campagne entend délivrer un message capital qui est que si les nouvelles technologies font partie intégrante des habitudes quotidiennes, elles doivent être décryptée pour en tirer le meilleur parti et éviter les écueils qu’elles présentent. A-t’il pour sa part invité les jeunes à suivre les conseils qui leur seront d’une grande importance pour l’avenir.

S’amuser en apprenant….

Projections de vidéos, communication sur l’utilisation, questions-réponses, ont été entre autres les forts moments de cette conférence publique sur l’éducation numérique. Charles Nadié, juriste et Maxime Da, informaticien à la Cil ont présenté aux - jeunes gens – l’Institution, la définition de l’internet etc. « Internet a un mémoire d’éléphant », leur a-t’il dit. C’est pourquoi la prudence s’impose avant toute publication d’une information qui peut être parfois fatal. Il en est de même pour l’utilisation des téléphones portables, qui mal, exploité, peuvent avoir des conséquences néfastes tels que la prostitution, le suicide… « Vous devez éviter d’aller sur les sites de promotions de violence », a conseillé Maxime Da, qui leur rappelle qu’il faut avoir au moins 13 ans pour utiliser le réseau social Facebook. L’une des recommandations de la CIL à l’endroit des élèves est la vérification de leur trace sur internet pour s’assurer d’une bonne e-réputation. Ils doivent sécuriser les mots de passes et ne pas répondre au spam, encore moins aux invitations qu’ils ne connaissent pas. « Vous devez tourner 7 fois, l’index avant de toucher le clavier, comme l’on doit toucher 7 fois la langue avant de parler », a-t’il insisté ;
Des messages qui semblent être bien assimilés par les élèves à travers les questions qui ont été bien répondu par certains. Orianne Ida Dabré, élève en classe de terminal D, sont de ces participants qui ont retenu que l’internet qui est censé être une bonne chose peut en être très mauvais s’il n’est pas bien utilisé. A-t-elle, par ailleurs, promis de porter les enseignements reçus à ses camarades absent à la rencontre. L’initiative la CIL a été fort appréciée par le proviseur de lycée Romaric Doulkoum qui souhaite qu’elle se pérennise. « Je pense que ces initiatives sont à encourager. Nous sommes à l’époque du numérique et beaucoup de nos élèves utilisent ces outils de communication et alors qu’ils comportent beaucoup de dangers. J’estime que cette conférence a permis de les éclairer un peu plus » a-t-il dit.

Bassératou KINDO
Lefaso.net