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Lutte contre le terrorisme : Les méthodes Zarqaoui disséquées à Ouaga ?

Publié le mardi 15 février 2005 à 08h03min

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Le terrorisme est, selon le petit Larousse, un ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otage, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système.

Les 14 et 15 février 2005, se tient à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères un séminaire de formation aux techniques policières d’investigation en matière de lutte contre le phénomène.

Le célèbre Abou Mousab Al Zarqaoui ne serait certainement pas le bienvenu dans la salle de conférences du Quai d’Orsay burkinabé, du 14 au 15 février 2005. Lui, le Jordanien d’origine, qui rend la vie impossible aux GI’s américains et aux téméraires Irakiens désœuvrés, qui travaillent pour la Force de coalition.

Durant deux jours, on ne parlera donc que de lutte contre le terrorisme entre délégués venus de dix pays d’Afrique - Mali, Bénin, Ghana, Guinée, Tchad, Sénégal, Niger, Maroc et Algérie - auxquels se sont adjoints les Etats-Unis et la France.

Ces représentants vont plancher sur la lutte contre le terrorisme, en collaboration avec le bureau Interpol d’Abidjan. La formation entre en droite ligne des recommandations de la dernière réunion de travail opérationnel d’Afrique d’Interpol, qui s’est déroulée en Mauritanie en octobre 2004.

Le Burkina Faso a donc pris l’initiative d’organiser ce présent séminaire avec le soutien du "projet Baobab", projet de lutte contre le terrorisme en Afrique. Les trois grandes lignes de ce projet sont : les groupes terroristes actifs et les membres qui les composent ; l’utilisation de documents de voyage, et les groupes qui s’attachent au financement du terrorisme.

Interpol ne fait pas de politique

Durant ces 48 heures, plusieurs thèmes seront abordés : la situation du terrorisme en Afrique subsaharienne, les techniques d’investigation, les mesures éventuelles pour lutter contre « ces guerriers de l’ombre » et la coopération entre les acteurs impliqués.

Des cas concrets de lutte contre le terrorisme, comme au Maroc et en Algérie avec le Groupe salaafiste pour la Prédication et le Combat, seront exposés. Selon le coordinateur du "projet Baobab", Marc Maisto, ce sont des gens d’expérience qui vont animer ce séminaire : « Chaque pays a envoyé un expert qui a une connaissance très large à travers des cas concrets ».

Fait important, mais qui peut paraître insolite, cette formation en lutte contre le terrorisme est organisée et financée par le pays hôte, le Burkina Faso. Etonnant, a priori, pour un pays qui n’est pas considéré comme un bastion du terrorisme et qui ne fait pas partie de l’Axe du mal. D’autant plus que, diront certains pour ironiser, le Burkina n’a pas son Shamil Bassaëv.

Mais cette initiative du "Pays des hommes intègres" peut se comprendre, car, comme le fera remarquer le ministre de la Sécurité, Djibril Bassolet, le terrorisme est une menace internationale de par ses ramifications, et son réseau est extrêmement complexe et diversifié.

Ce n’est pas pour rien qu’on qualifie certaines de ces organisations de nébuleuse ou de toile d’araignée. Pire, ces groupes, aujourd’hui, travaillent beaucoup avec Internet ; ce qui a poussé Interpol a créé 124-7, un réseau de communication qui utilise la toile.

Mais tous ces efforts ne sont-ils pas seulement faits pour satisfaire les desiderata de l’Oncle Sam, dans sa campagne internationale contre la terreur ? Qu’on ne compte surtout pas sur M. Maisto du secrétariat d’Interpol pour répondre à cette interrogation, car, nous dira-t-il, malgré notre insistance, « Interpol ne fait jamais de politique. Son rôle, c’est la coopération régionale en matière de criminalité ».

Issa K. Barry
L’Observateur

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