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Accord américano – russe sur les armes chimiques syriennes : La porte ouverte à toutes les options

Publié le dimanche 15 septembre 2013 à 22h15min

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Accord américano – russe sur les armes chimiques syriennes : La porte ouverte à toutes les options

Il est presqu’unanimement salué par les principales chancelleries occidentales et orientales, l’accord qu’Américains et Russes ont conclu le samedi 14 septembre 2013 à Genève, en vue de la destruction des arsenaux chimiques syriens. A Washington, Paris, Berlin, Moscou et à Pékin, l’on s’en félicite ouvertement.

Le présent accord donne l’occasion au pouvoir syrien de détruire d’ici à juin 2014 ses armes chimiques. Dans cette perspective, Damas dispose d’un délai d’une semaine pour faire connaître la liste de ses arsenaux chimiques, en cause depuis les attaques chimiques du 21 août 2013 et qui avaient fait de nombreuses victimes au sein des populations et provoqué de vives condamnations des occidentaux, désireux dès lors d’intervenir militairement en Syrie.

Cet accord américano- russe du 14 septembre permet, de facto, d’éloigner le spectre d’une intervention militaire occidentale à Damas, du moins à court terme. Ce pacte entre Washington et Moscou constitue sans doute un succès diplomatique sur la crise syrienne, surtout pour qui connaît les divisions qui ont toujours caractérisé les relations de ces deux puissances sur le dossier.

Nous avons peut-être là un pas effectué dans la bonne direction de la résolution de la question des armes chimiques du pouvoir syrien. Un pas qui mérite certainement d’être salué à sa juste valeur, en ce sens qu’il va dans le sens de l’apaisement.

L’équation syrienne toujours sans réponses immédiates

Pour autant, l’accord américano – russe du 14 septembre n’apporte pas encore toutes les réponses, toutes les garanties à la résolution de l’équation syrienne. Même sur le dossier de la destruction des armes chimiques de Damas, rien n’est encore véritablement gagné.

Car, signer un accord est une chose ; l’appliquer en est une autre. En cela, les réserves exprimées par les autorités turques et les responsables de l’opposition syrienne doivent être prises en compte dans le règlement du dossier syrien.

Sans la pression soutenue des occidentaux, le pouvoir syrien a peut-être tout le loisir de se trouver des échappatoires pour ne pas appliquer l’accord. Mais, ce qu’il faut à la Syrie de Bachar-Al-Assad, à l’étape actuelle, c’est la pression, et non une intervention militaire, si l’on ne veut pas embraser la région.

Avec cet accord de Genève, l’on voit bien que cela s’avère plus productif. Mieux, le présent accord offre beaucoup d’options, de possibilités dans le règlement de la crise syrienne, y compris celle relative au recours à un vote au Conseil de sécurité, option à laquelle Moscou et Pékin s’étaient longtemps opposés, du fait de leur soutien au pouvoir syrien. Cela deviendrait maintenant possible au cas où les autorités syriennes refuseraient de se soumettre à l’application de l’accord.

L’option française d’un accord politique global de sortie de crise

L’autre solution envisageable dans le dossier syrien, c’est la conclusion d’un accord politique global de sortie de crise avec tous les acteurs du conflit. La diplomatie française a pendant longtemps milité pour cette option avant de la mettre en sourdine suite à l’escalade des attaques chimiques du 21 août 2013.

A présent, avec le succès de Genève, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français, semble avoir repris son bâton de pèlerin. Le patron du Quai d’Orsay était en effet ce samedi à Pékin pour parler de la question avec son homologue chinois, Wang Yi.

C’est plus que jamais le moment pour Paris de reprendre sa place dans le jeu diplomatique sur la Syrie, sur lequel Moscou et Washington semblent avoir pris une certaine longueur d’avance, notamment avec leur accord sur les arsenaux chimiques syriens. Evidemment, ce n’est pas sans arrière- pensées que Russes et Américains ont conclu leur affaire, les uns et les autres espérant sortir grandis de l’accord.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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