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Université de Ouagadougou : Des « astuces » pour résister

Publié le vendredi 16 mars 2012 à 01h37min

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Aussi paradoxale que cela puisse paraître, la rentrée universitaire 2011-2012 est ou va être effective pour des milliers d’étudiants du campus de Zogona. Autrefois ennoblissant, le passage à l’université relève aujourd’hui d’un « parcours de combattant ». Pour tenir tant soit peu, face aux périlleuses situations qui ne manqueront pas, les « nouveaux » étudiants devront consentir un certain nombre de sacrifices. Tout comme le militaire quand il part en guerre, l’étudiant devra se prémunir d’un certain nombre d’objets pour rendre tenable la contrition de la vie estudiantine. Pas de honte donc à débarquer à Ouagadougou avec des boules de savons, des instruments de cuisine, du top secret « gari, bassi, sucre … » et tout autre aliment conservable.

Au préalable, les non-bénéficiaires de la cité universitaire qui n’ont pas un lieu de résidence dans la capitale gagneront à prendre attache avec les aînés qui sont sur place. Soit pour bénéficier de leurs hospitalités, soit pour être guidés dans la quête de maisons à louer. L’austérité de la vie estudiantine commencera avec le début des cours. Entre demeurer dans les amphis et bénéficier des meilleurs plats, le choix sera toujours difficile pour les gourmets. Ce choix sera plus difficile encore quand il faudra opter pour le cours ou pour le repas tout court. Le « talon d’Achille » des débutants doit être mieux géré à tout prix. La bourse ou le FONER ne devra donc pas être liquidé en 150 jours au travers des achats de portables ou de « vêtements chics ». Ils devront plutôt servir à assurer des mois de locations, à faire un stock de « tickets » consistant et à garder de quoi faire face aux photocopies. L’individu n’étant jamais le seul maître de son destin, les nouveaux gagneront à se faire un réseau d’amis.

Les solitaires ne seront pas forcément les plus heureux dans ce monde solidaire. En ce sens que rares sont les individus qui arrivent à tenir au « Darfour national » en dehors du cadre légendaire de solidarité entre étudiants. Avec un moral inoxydable et un mental à toute épreuve, les nouveaux doivent admettre et intégrer des réalités propres aux étudiants. Entre autres, ils doivent savoir que le bon et le mauvais alternent. Cette réalité doit être un principe de vie tout au long des études, sous peine d’abandon. Sur le plan académique, il ne faudra pas tergiverser sur l’effort et ne pas être étonné des efforts à piètres résultats. C’est ainsi l’une des tristes réalités de l’Université de Ouagadougou où l’on peut bosser dur et ne pas valider son année. Par contre les étudiants ordinaires qui ne travailleront pas, auront certainement des difficultés. Le mauvais choix des filières d’études étant fatal à l’université, le changement de faculté en cas d’échec doit être mûri avec le plus de sérénité possible.

Il ne servira à rien de s’entêter ou de perdurer dans un combat déjà perdu d’avance. De la création de l’Université de Ouagadougou à nos jours, les données ont bel et bien changé. Les représentations de l’étudiant, super ministre et/ou grand fonctionnaire avant l’heure doivent donc être modérées. Les étudiants qui s’enkysteront donc dans un carcan d’illusions visant à faire de l’étudiant le petit prince de la nation, en seront pour leurs frais. Les luttes paieront à coup sûr, mais en attendant, l’effort de guerre devra être consenti afin que les « soldats » restent aux aguets. Du courage et bonne rentrée académique à tous et à toutes

Ousséni BANCE : Stagiaire (banc.oussni@yahoo.com )

L’Express du Faso

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