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Liberia : Soyez fair-play, Mister Tubman !

Publié le jeudi 3 novembre 2011 à 01h01min

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Le 8 novembre 2011, les Libériens auront à départager dans les urnes les deux finalistes du premier tour de la présidentielle : Mme Johnson-Sirleaf (44%) et Winston Tubman (32%). Avec cette élection, et si tout se déroule sans accroc, le pays pourra estimer que la longue parenthèse sanglante 1989-2003 aura été définitivement fermée.

En principe, ce second round devrait se tenir selon les règles de l’art, car toute l’opposition a décidé de participer à ce jeu démocratique. Toute ? C’est à voir.

En effet, un opposant et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du challenger de la présidente sortante, Winston Tubman, qui donne de la voix, une voix discordante, fait peser quelques nuages sur le scrutin.

La mission de l’ONU au Liberia (MINUL) est depuis plusieurs jours sur le qui-vive, car des dérapages, en cette veille d’élection majeure, sont vite arrivés.

Après avoir exigé et obtenu la tête du président de la CENI libérienne, celui qui dispute le fauteuil à la "Iron Woman" réclame encore d’autres mesures, estimant que toutes les conditions ne sont pas remplies pour une élection transparente.

Que veut au juste Mister Tubman ?

Au-delà du fait qu’aucune élection, surtout en Afrique, n’est exempte d’actes délictuels et de ce prix Nobel de la paix qui est tombé à pic pour Mme Sirleaf à quelques jours du 1er tour, tous les observateurs sont unanimes pour saluer ce scrutin, qui est tout sauf truqué. D’où vient que Mister Tubman crie à la fraude ?

D’ailleurs, Mme Sirleaf voudrait-elle frauder qu’elle ne le pourrait pas. En outre, les Libériens n’ignorent pas que "Grand-Mother" attache du prix à la transparence et à la bonne gouvernance, et qu’elle n’aurait jamais accepté de se prêter à une présidentielle trompe-l’œil.

La manœuvre de Winston Tubman semble donc n’avoir pour seul objectif que de faire traîner inutilement les choses, car pratiquement tous les autres candidats qui comptent ont fait chorus derrière l’ex-agent onusien.

Et ils ont raison, car il faut accompagner la présidente sortante, et au-delà, le Liberia jusqu’au point de non-régression, c’est-à-dire à un non-retour des fantômes de ceux qui ont transformé le Liberia en un champ de bataille.

Du reste, la présence à ce scrutin d’un des seigneurs de guerre, Prince-Johnson, absous par sa qualité de sénateur, est plus qu’un signe que le pays de William Tolbert ne veut que la paix et le développement.

Sur ce dernier aspect, Mme Sirleaf a un bon bilan à défendre : après 5 ans et demi à la tête du Liberia, les fondamentaux économiques sont au vert, certaines infrastructures détruites ont été réhabilitées et d’autres, construites. Chouchou des bailleurs de fonds, elle a su attirer les investisseurs ;

Sauf donc séisme politique, Mme Sirleaf Johnson, oint de son prix Nobel de la paix, devrait rester à l’Exécutive Mansion après le 8 novembre 2011 ; c’est ce qui explique peut-être ce regain d’activisme de Mister Tubman, lequel devrait pourtant se la jouer fair-play, puisqu’il a encore son avenir politique devant lui.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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