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Cameroun : dilettante

Publié le samedi 18 septembre 2004 à 18h33min

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Moins d’un mois avant le scrutin présidentiel camerounais, prévu le 11 octobre prochain, le président de la République n’avait pas encore exprimé de velléité formelle de candidature. Il faut être un polichinelle comme Paul Biya pour entretenir un tel secret.

Il faut dire que le premier Camerounais ne s’est pas non plus précipité pour mettre le processus de l’élection sur les rails. Ce n’est que le 11 septembre que l’invisible président a signé le décret convoquant le corps électoral.

A force de négliger les conseils des ministres et de "sécher" les rencontres internationales (sauf quand "papa" Chirac y participe), le patron du « régime du Renouveau » avait peut-être oublié que son mandat arrivait à son terme ; comme on oublie de renouveler l’assurance de sa voiture.

Qualifié de "roi fainéant", il y a quelques années, par le journaliste français Antoine Glaser, le président vit reclus à Mvomeka’a, d’où il découvrirait le visage de ses ministres à la télé. A force d’hibernation, il suscite régulièrement des rumeurs de décès...

Selon l’Onel, l’Observatoire national des élections, un peu plus de 4,2 millions d’électeurs auraient été enregistrés pour le scrutin d’octobre, alors que l’opposition estime à 7 ou 8 millions le nombre de votants potentiels.

Les détracteurs du pouvoir réclament l’informatisation du fichier électoral. Si l’alternance n’est guère au programme du palais présidentiel - occupé depuis 22 ans par son actuel locataire -, elle ne semble pas non plus inscrite à l’ordre du jour de l’opposition. Samedi 11 septembre, l’indéboulonnable John Fru Ndi a été investi candidat du Social democratic front dans son fief de Bamenda. Intraitable avec le pouvoir comme avec les siens, l’historique "chairman" affrontait déjà Biya à la présidentielle de 1992.

Le résultat avait été aussi serré que controversé. A l’élection de 1997, c’est encore lui qui menait la danse de l’opposition, en prônant le « boycott actif ». Farouches adversaires, Fru Ndi et Biya ont au moins un point commun : ils n’entendent pas partager leur parcelle de pouvoir.

D.G.

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