Dans quelques mois, les 60 enfants qui suivent présentement les cours à l’intérieur de la Basilique Notre Dame de Yagma en construction, pourront aller à la recherche du savoir dans un cadre approprié et attrayant. Cette action vient en renfort à toutes celles déjà menées par l’OCADES Caritas Burkina pour le bien-être des sinistrés.

En rappel, suite aux inondations du 1er septembre 2009 qui avaient fait plus de 150 000 sinistrés, l’OCADES Caritas Burkina a élaboré et soumis aux Organisations membres de Caritas Internationalis un appel d’urgence dénommé EA 20/2009 Burkina Faso, Inondations Septembre 2009. Elle a pu mobiliser 212 157 000 FCFA qui ont permis de mettre en œuvre plusieurs actions au profit des sinistrés. Ces actions couvrent les domaines de l’évaluation, de la Sécurité alimentaire et produits non alimentaires, de l’Eau et de l’hygiène, de la Santé et de l’Education. L’engagement et la réaction de l’OCADES Caritas Burkina ont été manifestes face à cette urgence. C’est ainsi que le Secrétaire Exécutif National de l’OCADES Caritas Burkina, Abbé Isidore OUEDRAOGO a été porté à la tête du Conseil de gestion des secours d’urgence mis en place après les inondations.

Un autre appel, le projet EA -08-2010, a été élaboré en réaction aux inondations et à la crise alimentaire de 2010. Il couvre la période juillet-décembre 2010. D’un montant de 178.630.138F CFA, ce projet est intitulé « Alimentation et habitat pour 2 500 ménages vulnérables victimes de la crise alimentaire et des inondations au Sahel (Burkina Faso) ». L’objectif général de ce projet présentement en cours, est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des ménages sinistrés par les inondations de 2009 et des ménages affectés par l’insécurité alimentaire dans la zone sahélienne / Burkina Faso. Caritas Luxembourg s’est intéressée à la réhabilitation en ces volets Education et WASH.

Avec la construction de l’école à Yagma, l’espoir de lendemains enchanteurs est donc permis pour des milliers d’enfants. Constant est l’un d’eux. Il a 06 ans. Ce matin du 19 octobre 2010, il a le visage endolori. Il a visiblement passé une mauvaise nuit. Mais soucieux de son avenir, ses parents ont tenu à ce qu’il vienne à l’école en ce jour. Les bâillements et la somnolence finissent par avoir raison de l’enfant. Il s’écroule sur son table-banc et se relève quelques temps après. L’enfant semble tenaillé par la fatigue. Tout comme Constant, ils sont des dizaines que les parents accompagnent tous les matins à l’école primaire catholique de Yagma provisoirement installée à l’intérieur de la Basilique en attendant la fin des travaux de construction de l’école que l’OCADES Caritas Burkina a entrepris de réaliser sur financement de Caritas Luxembourg.

Une seule école publique pour plus de 14 000 ménages sinistrés !

Cette situation est symptomatique des difficultés que rencontrent les populations de Yagma. Une seule école publique est présentement fonctionnelle pour l’ensemble du site de Yagma qui accueille cependant plus de 14 000 ménages sinistrés avec en moyenne 02 enfants en âge d’aller à l’école ; chacun. Selon le délégué de l’Association des Parents d’Elèves(APE) de l’école primaire publique de Yagma, M. SAWADOGO, l’école souffre encore d’un déficit d’enseignants. A notre passage sur les lieux, le 19 octobre 2010, les élèves s’amusaient effectivement dans la cour de l’école. En plus de ce manque-là, il y a le problème des effectifs pléthoriques. Aux dires du responsable de l’APE, il y a en moyenne 100 écoliers par classe !

Lorsque les responsables de l’enseignement catholique ont lancé l’appel à candidatures pour le recrutement des élèves du niveau Cours Préparatoire première année (CP1), plus de 200 enfants ont accouru. Mais selon les textes de l’enseignement catholique, les effectifs ne doivent guère dépasser 60 enfants par classe. C’est sur cette base que 60 enfants de 06 à 07 ans ont été recrutés. Pour l’instant, ils suivent les cours tous les jours ouvrables, excepté le jeudi, de 7H30 à 12h et de 15h à 17h à l’intérieur de la Basilique Notre Dame de Yagma ; toujours en construction.

OCADES Caritas Burkina : un engagement fort pour une éducation de qualité

Avec beaucoup d’abnégation, l’enseignant, René ZIDA, du haut de ses 08 ans d’expérience, leur inculque le savoir à travers plusieurs disciplines : lecture, expression orale, calcul, esthétique (dessin, récitations, chants) sport… Les enfants sont enseignés suivant le programme officiel en vigueur au Burkina Faso. La classe compte 60 élèves avec une majorité de filles. Les frais de scolarité annuels s’élèvent à 8000 FCFA par enfant soit 3000 FCFA pour le comité de gestion, 2000 FCFA pour la cotisation des parents d’élèves et 3000 FCFA pour les frais de fonctionnement. Cette scolarité a été fortement subventionnée. Selon M. ZIDA, dans les écoles primaires catholiques classiques, les frais de scolarité sont de 37 000 FCFA par an et par enfant. Si les parents et les enfants eux-mêmes sont contents de l’initiative, ils souhaiteraient que tous les moyens soient mis en œuvre pour un enseignement dans les conditions requises. Une solution est déjà trouvée puisque l’OCADES Caritas Burkina a aménagé un local sous lequel les écoliers pourront suivre les cours dans un plus grand confort. Dans moins d’une semaine, ils évacueront donc la Basilique pour rejoindre ce local. Pendant ce temps, les maçons s’activent sur le chantier afin que les élèves puissent intégrer l’école en début décembre 2010.

Les doléances de M. ZIDA et de ses écoliers sont relatives à la cantine scolaire et à la dotation en manuels didactiques. Au regard de la situation de précarité des parents, certains enfants, une fois rentrés à midi, ne reviennent généralement pas le soir faute d’avoir pu trouver à manger à temps.

A travers les actions qu’elle déploie déjà sur le terrain et avec la construction de cette école, l’OCADES Caritas Burkina réaffirme son total engagement dans l’éducation de l’élite de demain au Burkina Faso. En cela, elle apporte un appui de taille à l’Etat. Du reste, cette initiative a pu aboutir grâce à la bonne collaboration du Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (MEBA) qui a autorisé l’ouverture de l’école malgré l’introduction tardive de la demande effectuée par la Direction Nationale de l’Enseignement catholique.

Les ambitions de l’OCADES Caritas Burkina sur le site de Yagma sont grandes. Selon le Secrétaire Exécutif National, Abbé Isidore OUEDRAOGO, il s’agit :

 de finaliser la construction de l’école,

 de doubler les classes pour les années à venir afin de répondre aux besoins

 de construire un collège et un lycée pour la rentrée 2011-2012

 d’améliorer l’accès à l’eau à travers la construction d’un 2è forage et d’un château d’eau

 d’installer un jardin potager pour améliorer l’alimentation des enfants et pour leur apprendre l’écocitoyenneté avec la plantation et l’entretien des arbres au sein de l’école.

Tous ces projets attendent des partenariats solides

L’OCADES Caritas Burkina s’implique résolument dans l’éducation dans l’optique de contribuer de manière significative à la promotion de la dignité humaine par le savoir. Les actions qu’elle pose déjà et qu’elle posera sont en parfaite adéquation avec la Doctrine Sociale de l’Eglise et ses visions et valeurs. L’accès à l’éducation est une question de justice sociale. Il n’est pas bon que certains soient exclus de savoir du fait de leurs conditions sociales précaires. En brisant les barrières de la discrimination, l’OCADES Caritas Burkina œuvre pour le respect et la sauvegarde d’un droit fondamental de l’enfant et de l’être humain : le droit à l’éducation. C’est un noble combat !

Arsène Flavien BATIONO (flavien.b@ocadesburkina.org)

Chargé de Communication/ Plaidoyer

OCADES Caritas Burkina